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Ouvriers avec Dieu
(1 Cor, 3, 9).
"Etre ouvriers avec Dieu" n'est-ce pas le désir de tous les chrétiens qui savent à quel prix ils ont été rachetés et dans quel but ? Au moment de leur conversion, ils contemplent la beauté de leur vocation et du plus profond de leur coeur réclament le privilège d'être "ouvriers avec Dieu". Puis ils se jettent dans la mêlée arrachant des âmes à l'Ennemi; les uns dans les champs lointains de la mission, les autres dans les antres du vice, auprès des blessés de la vie, au chevet des agonisants, soutenant les désespérés; tous perdant leur vie pour suivre le Maître qui s'est donné tout entier pour eux. Mais pour nous mères, est-il une place où nous puissions mieux être "ouvriers avec Dieu" que dans l'éducation de ces petits qu'Il nous a confiés. Au moment où Il donne la vie nous sommes ses instruments; le petit enfant c'est son oeuvre et pourtant ce qu'il sera est en grande partie notre oeuvre.
Ne vous a-t-il jamais semblé, à vous mères, qui avez le privilège de vous occuper entièrement de vos enfants, que c'était bien prosaïque et que c'était perdre votre temps que de consacrer toute la journée à ces menus soins donnés à leur corps alors que vous pourriez au nom de Christ aller visiter les pauvres, les affligés ? Hélas ! je l'avoue à ma honte, il était un temps où le croyais ma journée perdue lorsque je la passais tout simplement à laver, à nourrir, à sortir le bébé que j'aimais tendrement. C'est que le bruit des enfants fatigue, c'est qu'il faut une double mesure de patience pour être constamment avec eux, c'est que le dos se plie à les tenir longtemps et qu'il serait peut-être plus agréable d'aller parler du contentement d'esprit là-haut dans les mansardes de nos rues! Non aux yeux de Dieu, même les soins du corps ne sont pas indifférents. Nous y mettrons toute notre intelligence et toute notre sagesse, sachant que ces corps doivent être les temples du Saint-Esprit: nous veillerons sur leur santé afin qu'ils deviennent forts pour mieux travailler dans la vigne du Seigneur.
Si c'est là ce que nous avons à faire pour le corps combien plus pour le développement du coeur, de la conscience, des facultés pour la formation du caractère et pour la vie de l'âme ? Dans tout cela, Dieu nous veut pour ses collaboratrices. En nous confiant un petit enfant, Il compte sur nous; l'éducation que nous lui donnons doit être selon le plan de Dieu, selon sa pensée pour chaque enfant en particulier. Qu'il fait bon, en face de la grandeur de la tâche, se rappeler que nous ne travaillons pas seules! Etre ouvriers avec Dieu, c'est rester sous sa discipline pour le travail; c'est regarder à Lui pour toutes choses. Une pensée m'effraie parfois; c'est que nous pouvons gâter son oeuvre, contrecarrer sa volonté, scandaliser ces petits qui Lui sont si précieux ! Nous sommes souvent si maladroites dans notre travail: l'impatience, la brusquerie, les menaces, les punitions ou les récompenses irréfléchies, un rien peut nuire à l'éducation selon Dieu.
Souvent aussi nous risquons de détruire la simplicité, la candeur de nos enfants. Il y a un âge où ils sont tout particulièrement pleins de charmes, où ils font oublier à la mère la peine qu'ils ont donnée, où ils la récompensent de toutes ses veilles et de toutes ses fatigues; c'est lorsqu'ils commencent à raconter mille choses d'une voix si douce, si tendre, si câline; ils prennent conscience de leur petite personne. A ce moment, si nous n'avons pas surveiller sur nos regards, nos exclamations, nos paroles, nous constatons avec tristesse que la simplicité a disparu. Nous avons à nous humilier de nos péchés envers nos enfants. Nous sentons nos manquements; ils nous font souffrir; mais loin de nous décourager, mettons notre confiance en celui qui s'appelle le Réparateur des brèches et qui, malgré tout, nous veut ouvriers avec Lui!
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