Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

CORRESPONDANCE

Sous le titre "Une autre Cloche" on nous adresse les Iignes suivantes:

Le journal "Aux Mères" pour mériter son sous-titre: Entretiens sur l'Education, doit permettre à plusieurs cloches de se faire entendre. Les derniers numéros ont parlé surabondamment (! Réd.) de la question des châtiments corporels. Le numéro 8 recommande l'usage de la verge et de la cravache, au lieu de la main, aux mères qui frappent leurs enfants. Je me dispenserai de rendre l'impression pénible que j'ai éprouvée en lisant ces lignes. Parmi les instruments cinglants ou contondants avec lesquels nous pouvons fouetter ou taper nos enfants, il y en aurait beaucoup d'autres à citer. Je connais une mère qui employait une pantoufle - et pourquoi pas ? - et deux autres, d'éducation moins relevée, mais très persuadées aussi de la vérité du dicton: "Qui aime bien châtie bien" qui avaient recours à une poignée d'orties.

Voilà donc trois numéros où l'on nous a exhortées aux coups (!Réd.) au nom de l'idéal biblique. Sûrement, la rédaction ne refusera pas d'enregistrer la protestation d'une mère chrétienne.

Quand le journal Aux Mères a raconté l'anecdote de la mère de Moody, envoyant son fils chercher et rechercher des verges pour sa propre punilion, je n'ai pas élevé la voix. Peut-être ai-je eu tort de me taire, mais le temps me manquait absolument. L'insistance des derniers numéros sur la nécessité de moyens que je réprouve, m'oblige à sortir de la réserve par acquit de conscience.

J'envoie donc ma protestation indignée contre l'exemple des brutaux parents de Luther que le numéro de juillet avait le triste courage de nous citer. Si ces grossiers mineurs, complètement ignorants de la Bible, ont mis leurs enfants en sang à plusieurs reprises, ils sont probablement responsables de cette frayeur que Luther éprouvait à l'égard du Père céleste et du Sauveur. Le seul nom de Jésus-Christ, dit-il, le faisait pâlir de terreur. Il avait été trop battu pour croire à l'amour.

Il va sans dire que je ne conteste pas la nécessité des châtiments, mais seulement des châtiments corporels. On cite beaucoup le livre des Proverbes; je ne critique pas ceux qui cherchent là leurs inspirations. Mais je voudrais que l'on se rappelât davantage les paroles de Jésus: "Laissez venir à moi les petits enfants, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent . . . . Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux". - "La folie est attachée au coeur de l'enfant," dit la Loi . . . . . "tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et tu les as révélées aux enfants", dit le Maître.

Evidemment l'Evangile a dû renouveler l'éducation comme le mariage et comme tout ce qui concerne la famille ! C'est donc à l'Evangile que je demande des principes de pédagogie. C'est l'Evangile qui m'a donné la conviction qu'il ne fallait pas user des châtiments corporels.

Une chrétienne dont je désirais connaître l'avis, me disait: "Beaucoup de parents n'osent pas suivre leur instinct, qui les pousse à s'abstenir de coups. Ils s'y croient forcés au nom d'une certaine tradition. Mais ils agissent sans conviction personnelle, et ils auraient besoin d'être affranchis."

Frapper le corps des petits enfants, parce qu'on ne peut pas toucher leur intelligeance ou leur conscience ? cela il est pas digne de l'être humain, on peut parfaitement obtenir l'obéissance sans user de ce droit si contestable et si répugnant du plus fort. Jamais mes parents ne m'ont donné une tape; et nos enfants, élevés dans la crainte et dans l'amour de Dieu, ignorent ce que c'est qu'une correction physique. Nous les punissons, quand il le faut; et des punitions légères obtiennent les résultats voulus. Notre premier enfant nous a été repris tout de suite; le second est tombé malade à l'âge de dix-huit mois. Sa maladie s'est traduite par un changement très grand dans son caractère; il a traversé des périodes d'énervement où la plupart des parents l'auraient sûrement frappé. Nous ne savions pas alors qu'il était malade. Quels n'auraient pas été nos remords, si nous avions ajouté à son mal de rudes punitions iniques, qui nous auraient fermé son coeur! voilà trois ans que l'épreuve dure. Au lieu d'être désobéissant, gâté, ingrat et tyrannique, il pousse la conscience à un degré rare, je crois. Sa grande crainte, c'est de contrister ses parents. Il aime le Seigneur Jésus. Quand la fatigue et la souffrance lui arrachent des paroles regrettables, il n'y a qu'à le regarder doucement et sérieusement; son repentir est parfois d'une intensité effrayante. Gloire en soit à Dieu seul qui a daigné nous guider lui-même !

Il a un petit luron de frère, plein de vivacité et d'entrain - qui ne connait en aucune façon non plus les châtiments corporels - mais qui sait fort bien qu'on ne fait pas tout ce qui nous passe par la tête ici-bas, et qu'il s'agit d'obéir. Lui aussi ne peut supporter de déplaire à ses parents.

J'ai remarqué que les enfants que l'on bat se battent entre eux; les grands battent les petits avec une vigueur dont ils se souviennent pour leur propre compte. J'ai vu aussi les fruits de dissimulation et de sourde haine à l'égard de leurs parents que l'éducation par les coups (avec ou sans verge ou cravache) peut porter chez certains enfants.

Dans nombre de familles chrétiennes où l'on frappe les enfants, on en arrive insensiblement à ce triste moyen par le fait de graves lacunes chez les parents. Il y a beaucoup de parents chrétiens qui s'aiment et se respectent; il y en a infiniment peu qui ne se disent jamais l'un à l'autre une parole vive ou aigre par-ci par là. S'il régnait partout une parfaite courtoisie conjugale, si toute rudesse de manière ou de ton était évitée entre parents, les enfants grandiraient dans une atmosphère qui rendrait impossible l'utilité des coups.

En terminant cette lettre, je prie la rédaction de bien vouloir excuser ce qu'elle présente d'incomplet. J'ajoute une seconde requête; maintenant que l'on a si fort prôné (! Réd.) l'emploi des châtiments corporels, on pourrait faire réfléchir les parents sur les moyens de prévenir la nécessité de punir et sur cette parole, qui est biblique, elle aussi: "Pères, n'aigrissez point vos enfants."

Enfin, les lectrices de Aux Mères auraient profit à lire parfois des citations de Mme Necker de Saussure. Le respect de l'enfant qui distingue cet ouvrage si remarquable, est un fruit direct de l'Evangile.

Bon succès à notre petit journal dont on doit beaucoup attendre, beaucoup espérer pour l'honneur du Maître et qui sera de plus en plus intéressait à mesure qu'il justifiera mieux son sous-titre: Entretiens - c'est-à-dire échanges de vues - sur l'éducation.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève