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Le Mensonge

Sans accepter la distinction que fait le monde entre "une bonne nature" et "une nature perverse", nous ne pouvons nier qu'il n'y ait des enfants plus portés que d'autres à la droiture. Ce sont généralement des enfants vifs, hardis, entreprenants; tandis que ceux qui sont doux, timides, craintifs, chercheront à cacher leurs fautes par honte du ridicule ou peur du châtiment.

Admettons que les circonstances aient été si favorables qu'aucun mensonge ne se soit encore manifesté: que doit faire une mère sage pour le prévenir ?

Une grande confiance en la véracité de l'enfant nous semble le moyen principal. Jamais de soupçon, jamais cette parole qui fait rougir même un front innocent: "Me dis-tu bien la vérité ?" Jamais, avons-nous besoin de le recommander, plaider le faux pour savoir le vrai. Mieux vaudrait ignorer une faute que d'en extorquer pour ainsi dire l'aveu par un manque de franchise.

Un joli vase venait d'être brisé. "Quel dommage, dit la mère, j'y tenais tout particulièrement!" La fillette rougit, mais la mère judicieuse, la laissa à elle-même et à sa conscience; et une demi-heure ne s'était pas écoulée que l'enfant venait avouer son méfait. Elle en fut grondée comme d'une maladresse causée par sa désobéissance; de sa franchise, il ne fut pas question: aux yeux de la mère comme à ceux de l'enfant, c'était chose toute naturelle.

Si vous marchez vous-mêmes devant Dieu dans la vérité, non comme le monde ou d'après sa morale facile, mais comme en la présence de Celui qui a dit: "Que chacun de vous parle en vérité à son prochain", l'enfant qui est surtout imitateur suivra votre exemple. Mais lorsqu'un enfant entend sa mère dire à la domestique: "Si telle personne vient, dites que je n'y suis pas" ou dire gracieusement à l'amie qui vient lui faire visite: "Je m'habillais pour aller vous voir" tandis que l'enfant sait très bien que telle n'était pas l'intention de sa mère, quelle influence cette mère aura-t-elle, et comment enseignera-t-elle la véracité à son enfant ?

Il peut arriver cependant qu'une forte tentation se présente et que l'enfant y succombe. C'est son premier mensonge. Quel étonnement ! quel chagrin pour vous ! Ne craignez pas de le lui montrer.

Une dame avait un petit garçon de cinq ans très sage et très franc qui n'aurait jamais eu l'idée de lui cacher quoi que ce fût. "Un jour cependant, dit-elle, je découvris qu'il avait menti. Ce fut pour moi un grand désappointement et une souffrance que partagea sa soeur aînée et dont l'enfant parut très malheureux. "Il faut que tu sois puni , lui dis-je, parce que tu l'as mérité. Choisis toi-même ta punition!" Je voulais juger de l'importance que l'enfant attachait à sa faute. Il réfléchit un moment, puis nous dit à travers ses larmes: "Je crois que si vous ne me donniez pas à manger pendant huit jours, cela me punirait beaucoup !" Pauvre petit ! Il comprenait qu'il avait très mal fait. Nous changeâmes cette peine en huit jours sans baisers, ce qui lui fut très dur.... et à nous aussi."

Après un premier mensonge, il ne faudrait pas, si l'enfant s'en est repenti, lui retirer votre confiance. Certains parents disent en pareils cas: "Tu m'as menti une fois, je te crois plus !" et mettent en suspicion chaque affirmation du petit coupable. Qu'arrive-t-il alors ? Très honteux d'abord, il finit par s'habituer à cette méfiance, sa réputation de menteur s'affirme à ses propres yeux, et il ne se soucie plus, puisqu'on ne le croit jamais, de dire la vérité lorsqu'elle doit lui attirer une punition.

Au contraire, tout en le surveillant sur ce point, faites bien comprendre à votre enfant que son chagrin d'avoir menti lui a valu votre pardon complet, et qu'il a de nouveau toute votre confiance maternelle. Aidez-le à lutter dans les circonstances difficiles, montrez-lui, par des exemples tirés de votre imagination ou de l'histoire, la beauté de la vérité, la noblesse des sacrifices qu'elle a entraînés chez ceux qui en ont été les martyrs; et, quel que soit son son âge, présentez-lui ce Jésus, enfant comme lui, "dans la bouche duquel il ne s'est jamais trouvé aucune fraude" opposé à "Satan, menteur, et père du mensonge". Auquel des deux vos bien-aimés veulent-ils appartenir ? Montrez enfin une telle horreur pour ce péché qu'ils en aient horreur eux-mêmes et sentent le besoin de demander au Seigneur de les en préserver.

Il faut aussi que nos enfants comprennent que, contrairement à une maxime qui a cours dans le monde, il n'y a pas de mensonge innocent; que toute déviation à la vérité est coupable. Les enfants sont naturellement enclins à l'exagération, à l'invention de détails qu'ils croient nécessaires à l'embellissement du fait qu'ils racontent. Ne le tolérez pas; forcez les petits narrateurs à être exacts dans leurs récits, et surveillez-vous vous-mêmes sur ce point, afin que jamais ils ne puissent s'autoriser de votre exemple pour sortir du vrai.

Parents chrétiens, et vous surtout, mères chrétiennes, dans un siècle où l'hypocrisie n'est que trop souvent à l'ordre du jour, où il semble, selon la définition d'un diplomate, que la parole ait été "donnée à l'homme pour déguiser sa pensée", faites en sorte qu'il y ait dans la mémoire de vos enfants lorsqu'ils vous auront quittés, un sanctuaire où la vérité a toujours été en honneur; et que ce sanctuaire soit leur foyer domestique, le berceau de leur enfance. Si beaucoup de parents ou si tous les parents élevaient leurs fils et leurs filles dans l'amour du vrai et dans la haine de la dissimulation et du mensonge, la société changerait bientôt d'aspect, et Dieu, le Dieu de vérité, reprendrait sa place et ses droits dans les coeurs.









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