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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURResponsabilité maternelle C'est dans le silence, c'est dans la retraite qu'une mère s'efforce de développer l'intelligence et les qualités morales de son enfant. Le monde ne la voit pas agir, et voilà pourquoi le monde ne peut comprendre toute l'influence qu'elle possède. Mais l'attention se porte de plus en plus sur l'influence que les mères exercent sur l'enfance; car c'est une vérité devenue toujours plus évidente, que, de la direction imprimée à l'esprit d'un enfant pendant les huit ou dix premières années, résulte souvent tout son avenir. La mère est le guide, le gardien des premières années de son enfant; c'est elle qui forme en grande partie le caractère de l'homme. Et comment n'en serait-il pas ainsi? Y a-t-il des impressions plus vives, plus puissantes que celles qui s'emparent de notre âme dans la fraîcheur et la sensibilité de la jeunesse. Et quel maître pourrait inspirer plus de confiance et plus de vénération qu'une mère digne de ce nom ? Mais il y a un grand nombre d'autres influences qui agissent sans cesse sur le caractère et qui contrarient on même paralysent les efforts d'une mère, de sorte que l'influence qu'elle aura exercée de bonne heure sur son enfant paraîtra peut-être pendant plusieurs années n'avoir aucun résultat. Il peut arriver que le jeune homme quittant sa famille pour entrer dans le monde semble oublier tous les principes qu'on lui avait inculqués; mais les enseignements et les prières de sa mère demeurent dans son coeur et ils n'y restent pas stériles. Quand le remords le réveillera la nuit, quand le danger le fera trembler à la pensée de la mort, il se rappellera les larmes de sa mère. Le souvenir de son heureuse enfance jettera l'amertume dans la coupe impure de ses plaisirs et lui fera regretter la vertu qu'il a méprisée, la piété qu'il a abandonnée. Quelque vicieux, quelque dégradé qu'il soit devenu, il peut encore penser même sans le vouloir au coeur brisé de sa mère, et après bien des années, peut-être quand elle sera descendue dans la tombe, sa voix se fera encore entendre à son coeur pour le ramener dans le bon chemin. Une mère pieuse se retirait souvent dans sa chambre, et là, plaçant sa main sur à tête de son enfant, elle implorait sur lui la bénédiction de Dieu; ses prières descendaient profondément dans le coeur de son fils; il se sentît forcé de respecter sa mère car il ne pouvait méconnaître en elle un caractère de sainteté qui exigeait tout son respect et tout son amour. Il se jeta cependant dans les sentiers du vice, mais il ne put effacer le souvenir des prières de sa mère; ce souvenir le poursuivait partout, partout jusque dans ses débauches nocturnes; toujours il sentait la douce main de sa mère reposer sur sa tête; toujours il lui semblait l'entendre demander à Dieu son pardon et ses bénédictions pour son fils. Les prières ferventes de la mère portèrent leur fruit : il devint plus tard un fidèle et puissant prédicateur de l'Evangile. En général ce n'est que lorsque des parents ont négligé l'éducation religieuse et morale de leur famille qu'ils ont le malheur d'avoir des enfants vicieux qu'ils corrompent encore par leur propre exemple. Mais il y en a d'autres qui marchent dans les voies de la vertu, et qui cependant négligent l'éducation de leurs enfants et les portent par là même à la désobéissance et au vice. Peu importe d'où provient cette négligence, le fait est qu'elle entraîne toujours de funestes résultats. Voilà comment il arrive que des hommes qui occupent une position éminente ont souvent des enfants qui les affligent. Si la mère n'est pas habituée à gouverner ses enfants, si elle a besoin que l'autorité de son mari vienne corroborer la sienne, dès que le père est absent il n'y a plus de loi dans la famille: les enfants sont indisciplinés, désobéissent, s'exercent à tromper et bâtissent sur la faiblesse de leur mère leur système d'insubordination et de méchanceté. Elle ne les a pas accoutumés à se soumettre à leurs supérieurs; il n'en connaîtront plus. C'est une grande douleur d'avoir des enfants désobéissants quand ils sont jeunes; mais c'en est une plus grande encore de les voir grandir dans ces habitudes d'indocilité. Combien de jours sans repos et de nuits sans sommeil de pauvres parents ont-ils passés en songeant à la mauvaise conduite de leurs enfants ! Combien de pères et de mères ont senti leurs coeurs se briser et vu leurs cheveux blanchir par suite de la négligence qu'ils avaient mise à élever leur famille ! 0 mères imprudentes ! si vous n'y prenez garde cette petite fille que vous dorlotez, que vous adorez aujourd'hui et dont les douces caresses et les joyeux éclats de rire éveillent dans votre coeur de si vives émotions pourra, plus tard , par votre faute vous causer un chagrin dont rien n'adoucira l'amertume. Manquez à vos devoirs vis-à-vis de votre enfant tandis qu'il est jeune, il manquera aux siens vis-à-vis de vous quand il sera devenu grand. Vous l'aurez habitué à faire toutes ses volontés vous n'aurez pas le droit de vous étonner que, devenu homme, il satisfasse tous les désirs de son coeur. Si vous voulez être heureux et voir votre enfant heureux, ne négligez ni peines ni prières pour l'amener dans les voies de Dieu. |
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