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CORRESPONDANCE
Nous avons entendu beaucoup de cloches; chaque mère a fait ses experiences avec ses enfants; elle y a plus ou moins réussi. Elle s'est réjouie de ses succès et désire que d'autres essayent des mêmes moyens, surtout s'ils sont fondés sur la Parole de notre Dieu et dictés par un amour profond pour ces chers petits.
Mais hélas n'a-t-on pas vu des moyens réussir pour les uns et pas le moins du monde pour les autres ? Sur quatre enfants, j'en ai en deux pour lesquels j'avais tout essayé mais en vain. J'étais bien découragée et alors ce tendre Père m'a fait comprendre que puisque je n'avais pas pu me régénérer moi-même, qu'il m'avait fallu un Sauveur, je ne pouvais pas changer mes enfants. Il a fait passer devant moi toutes ces années de luttes où je cherchais par mes efforts la victoire sur le péché, mais sans y parvenir. Maintenant, Il a pris ma cause en mains. Je me suis livrée à lui, abandonnée dans ses bras et c'est lui qui agit pour moi, et qui transforme cette vieille nature qui me faisait tant souffrir. "Et maintenant, est-ce pour tes enfants que tu vas recommencer à te tourmenter?"
"Non, mon Père, je veux te les apporter, comme tu m'y invites et tu feras le nécessaire." Ouelle joyeuse nouvelle que celle qui nous invite à nous décharger ainsi sur ce bon Sauveur de tout ce qui nous inquiète au sujet de nos enfants !
Mais, direz-vous, il y a une quantité de détails journaliers où une discipline est nécessaire; oui, c'est vrai, et c'est là justement qu'est la difficulté. La parole de Dieu nous dit: "Corrige ton enfant, il n'en mourra pas", et d'un autre côté nous avons compris que la correction n'arrache pas les racines du mal. Que faire alors ? Rentrons en nous-mêmes; voyons comme le Seigneur agit avec nous.
Quand malgré la force et le secours qu'il est toujours disposé à nous donner nous ne savons pas nous en emparer et que nous tombons, que fait-il ? - Quelquefois c'est la verge qu'il doit employer, quelquefois c'est une parole d'amour, d'autres fois un simple regard suffit.
Si nous sommes désireuses de faire sa volonté, nous comprendrons facilement ce qu'il vent nous dire et nous nous jetterons dans ses bras prêts à nous recevoir.
Il en est de même avec nos enfants. Si nous les avons apportés au Sauveur qui a déposé le germe de la vie en eux, nous pourrons, en les suivant dans les détails, faire avec eux ce que ce tendre Père fait avec nous. Non pas en suivant des règles que nous croirions devoir observer rigoureusement, mais en nous laissant diriger dans la conduite à tenir avec eux par Celui qui habite en nous.
Ces chers enfants, qui savent voir le moindre souci sur nos fronts et nous étudier d'une manière si intéressante, sauront facilement discerner nos intentions à leur égard et peut-être qu'un regard suffira souvent pour les humilier. Et puis, je suis persuadée que, à mesure que le Seigneur fait son oeuvre en nous, nos enfants subissent naturellement la même influence. Il y a une bénédiction toute spéciale qui repose sur eux. J'ai été frappée souvent de voir les luttes et les souffrances qu'ils endurent. Ne l'oublions pas, ils voudraient bien aussi être délivrés du péché et croient comme nous qu'il faut pour cela maints efforts. Puis, comme nous, ils se sentent découragés en voyant reparaître le mal. C'est alors qu'il fait bon sympathiser et prier avec eux. Combien de fois dans ces occasions ne les avons-nous pas plutôt aigris ou découragés en agissant durement avec eux.
Je le répète, laissons-nous pénétrer de l'amour du Christ et nous comprendrons mieux la belle tâche qui nous incombe. C'est la une oeuvre toute trouvée au milieu de son peuple: Porter au Sauveur ces âmes qui nous sont si chères. Puis, soyez-en sûres, nous aurons aussi à nous réjouir avec eux, car le Seigneur est fidèle, la postérité d'une mère croyante sera bénie.
Deux mots encore sur cette pensée souvent exprimée: Il faut briser la volonté des enfants. - Je ne le crois pas. Nous devons plutôt leur apprendre à la soumettre à celle du Seigneur.
Il est généralement plus profitable, après leur avoir montré avec amour une règle de conduite, de les laisser un peu à leurs réfléxions, car si nous prions pour eux, la lutte sera suivie de victoire et, d'une meilleure victoire que si nous avions montré notre bras de fer.
Chères soeurs, laissons-nous pénétrer par le Soleil de justice et Ia santé sera dans ses rayons. Nos enfants en profiteront.
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