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Patience

Si nous voulons que nos enfants possèdent cette précieuse qualité, il nous faut commencer de bonne heure à la leur inculquer.

Avant même que l'enfant soit capable de dominer consciemment ses sentiments, on peut lui donner l'habitude d'attendre paisiblement la satisfaction d'un désir. Si la mère, par le ton de sa voix, par son regard ou ses manières, lui montre une affectueuse sympathie; si elle évite judicieuseruent de lui donner ce qu'il réclame pendant qu'il pleure, mais le lui accorde dès qu'il se tait, le petit enfant, le bébé même, comprendra bientôt qu'il peut attendre, et dans quelles circonstances il doit le faire.

Gardons-nous cependant d'exercer trop souvent et trop longtemps sa patience: le temps qui semble court à l'adulte peut paraître infiniment long au petit enfant. Il ne serait pas bon de laisser bébé s'épuiser à crier sous prétexte de lui apprendre à attendre. Cela n'arrivera pas si la mère remplit bien son rôle, cherchant dans les nombreux moyens de distractions que connaît la sagesse maternelle à détourner l'attention de l'enfant de son chagrin, et à lui faire oublier le sujet de son impatience.

La mère qui veut enseigner la patience à son enfant doit lui tenir scrupuleusement parole.

- Maman viendra dans une minute, dit une mère, et elle fera durer une heure son occupation ou son plaisir. Bébé se plaint et s'impatiente

- Oui, chéri, je viens, attends encore une petite minute. Cette manière de faire ne peut que rendre l'enfant impatient et nerveux.

La patience de l'enfant doit plutôt être exercée par des occupations attrayantes; donnez-lui, par exemple, une petite caisse remplie de terre et quelques graines, qu'il les sème, les arrose, les cultive. Eveillez son intérêt, parlez-lui des feuilles, des boutons et des fleurs qui bientôt récompenseront ses efforts et surtout sa patience. Faites-lui comprendre par des exemples pris dans la vie journalière que tout ici-bas nécessite de notre part des efforts persévérants.

Ce qui contribuera le plus à l'éducation de la patience chez les petits, ce sera l'atmosphère paisible du foyer domestique. Les parents doivent donc être patients, s'ils veulent avoir des enfants patients; se rappelant que le développement d'une âme humaine est très lent. Quand un enfant se conduit mal, ils doivent le reprendre avec douceur et bonté, et attendre avec confiance le résultat de leurs efforts.

C'est dans les familles nombreuses où garçons et filles ont entre eux peu de différence d'âge que les occasions d'exercer et inculquer la patience sont les plus fréquentes.

Les parents ont alors grand besoin de foi et de douceur pour supporter sans découragement les mouvements d'impatience de quelques-uns de leurs enfants. Dans les familles les meilleures, il y a des moments, des heures, des journées où la mère tendre et consciecieuse est profondément attristée par le spectacle des querelles entre frères et soeurs. Mais qu'elle se rassure, se rappelant que le temps et l'expérience sont nécessaires pour que les enfants deviennent des hommes, et qu'ils grandiront moralement si les parents accomplissent leur tâche avec fidélité.

Il est bon, de séparer un moment les enfants qui ne s'accordent pas, de leur donner le temps de se calmer, de laisser s'éteindre la violence de leurs désirs et se réveiller la raison et l'affection naturelle. Ces diverses expériences permettent à la mère de mieux comprendre ses enfants, et de les amener à connaître leur propre coeur; elles sont une occasion pour ces enfants de se vaincre eux-mêmes. Au lieu de se laisser aller à la tristesse, que la mère prenne donc courage en regardant au but à atteindre: surmonter le mal par le bien.









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