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Nos responsabilités

Simples réflexions

Le seul titre de mère suppose un coeur qui éprouve les plus grandes joies et aussi les plus grandes souffrances qu'on puisse sentir ici-bas. C'est donc avec une main bien légère et bien douce que je voudrais rappeler ici nos privilèges et toucher à des plaies qui saignent peut-être encore pour mettre en relief la responsabilité qui pèse sur toute femme qui porte le beau nom de mère.

Ne soyons pas ingrates. Laquelle d'entre nous n'a pas senti son coeur se remplir de joie en entendant la voix de ce cher petit être qu'elle aimait déjà avant de l'avoir vu et qui maintenant est son plus doux rayon de soleil ? Lorsqu'il répond à notre sourire par le sien, que ses petits bras se tendent vers nous et que nous sentons que nous sommes tout pour lui, ne sommes-nous pas heureuses ? Quand il vient se réfugier dans nos bras s'il a peur, qu'il appuie sa petite tête sur notre épaule et se blottit contre nous s'il souffre, ne sentons-nous pas que nous sommes sa providence et sa consolation et n'y a-t-il là une pensée qui nous rend meilleures, qui élargit notre coeur ? Notre désir de les rendre heureux, ces chers petits, ne réveille-t-il pas notre tendresse, notre dévouement? A mesure qu'ils grandissent ne jouissons-nous pas de leur développement, de leurs progrès, de leurs petites confidences, de leur bonne volonté à nous aider, à imiter nos travaux ? Et si nous découvrons en eux, une qualité spéciale, s'ils accomplissent une bonne action, un acte de charité, de complaisance, n'en sommes-nous pas émues et réjouies ? Connaissez-vous rien de plus doux que de prier avec votre enfant et d'entendre sa voix si confiante demander la bénédiction du Père céleste pour vous, pour son père, pour ses frères et soeurs ? Ces joies, Dieu nous les a toutes données en nous donnant des enfants, elles sont à la portée de toutes les mères rendons-en grâce à Dieu comme de ses dons les plus précieux.

Mais tout tableau a ses ombres, toute médaille a son revers et qui dira les larmes dont nous avons arrosé les berceaux de nos enfants alors que la maladie s'abattait sur eux, que l'ange de la mort nous apparaissait, prêt â emporter notre trésor ? Et le souci du pain quotidien, des vêtements trop petits ou trop usés, des souliers percés, de l'incertitude du lendemain, des forces qui s'épuisent et nous rendent la tâche toujours plus difficile et pénible! Ce sont là de lourds fardeaux et il n'est pas étonnant que bien des épaules fléchissent sous leur poids. Mais les larmes les plus amères sont encore, n'est-il pas vrai, celles qu'arrachent la désobéissance, la paresse, le manque de respect, la légèreté de notre enfant ? Et quand, en grandissant, ces défauts se développent, le poussent à des dépenses qu'il ne devrait pas faire et arrivent jusqu'à l'inconduite, parfois, au déshonneur, la souffrance de la pauvre mère est insondable. Dieu seul peut la comprendre et la soulager par l'espérance de jours meilleurs.

Maintenant que dirons-nous de nos responsabilités? Il me semble que, si nous les comprenons bien, nous serons exposées à beaucoup moins de déceptions à mesure que nos enfants grandiront. Le secret pour accroître nos joies et diminuer nos chagrins est de bien comprendre ce que Dieu demande de nous en nous confiant des enfants. En vérité, si nous sommes seulement chargées de les élever pour cette terre ce n'est pas la peine d'être mères! Tout ce qu'il y a de beau, de noble, de pur dans notre mission disparaît derrière les ennuis, les soucis et déceptions. Il est sûr que notre enfant a un corps qu'il faut nourrir et vêtir, notre devoir est d'y veiller et il y a là souvent un sujet de préoccupation et d'angoisse. Mais notre enfant a aussi un coeur et une âme qui ont besoin aussi d'être nourris et développés. Une mère doit donc toujours se sentir honorée de ce que Dieu la choisit pour lui confier la belle tâche d'élever celui qui doit être un jour un homme ou une femme et plus tard un héritier du ciel. A la naissance de chacun de mes enfants j'ai éprouvé un sentiment de profond respect pour cette âme que Dieu me confiait et j'ai senti que toutes les choses de cette vie ne sont rien en comparaison de la valeur d'une âme immortelle et que Dieu me demanderait compte de ce trésor.

En attendant, direz-vous, il faut vivre, gagner sa vie, et il n'y a pas de temps à perdre. Sans doute, mais pensezvous que si vous mettez tous vos soins à rendre votre enfant laborieux, obéissant, respectueux, pur, cela nuira à sa carrière? Croyez-vous qu'en laissant votre garçon être cruel envers les animaux, faire de mauvaises connaissances, ne penser qu'à ses plaisirs et vivre dans l'égoïsme, vous en ferez un meilleur ouvrier? ou qu'en flattant la vanité, la paresse, la gourmandise de votre fille, en lui laissant lire de mauvais livres et se remplir la tête de folles idées, vous en ferez une bonne femme et une bonne mère ou une ouvrière plus capable ? Et pour vous-même, ne croyez-vous pas que vous aurez bien plus d'entrain à votre ouvrage, bien plus de joie dans le coeur, quand vous verrez vos enfants devenus peu à peu des aides pour vous, qu'ils viendront avec confiance vous raconter leurs peines et chercher vos conseils que si, en étant uniquement préoccupée de soins matériels, vous oubliez leurs âmes, si précieuses aux yeux de Dieu.

Il y a un âge tout particulièrement sérieux, c'est celui où l'enfant devient un jeune homme ou une jeune fille. Alors se manifestent des goûts de plaisir, d'indépendance, l'orgueil, la vanité de "faire comme les autres" et l'autorité des parents risque d'être et elle est souvent méconnue; que de larmes quelques mères ne versent-elles pas en voyant ce changement dans le caractère de leurs enfants ? Et pourtant, tout n'est pas mauvais dans cette nouvelle phase et nous devons reconnaître qu'il y a un moment où notre autorité doit céder la place à l'influence et nos ordres aux conseils. Il faut alors beaucoup de sagesse et de prudence. Heureuses les mères qui ont su si bien se faire aimer et surtout respecter que leurs fils et leurs filles ne pourraient supporter de les affliger! Il y a de telles mères, mais il devrait y en avoir beaucoup plus; il devrait toujours en être ainsi, et cela dépend surtout de nous.

La jeunesse a besoin de gaieté, d'affection, et, si elle ne les trouve pas au foyer paternel, elle ira les chercher ailleurs. Quand notre fils ou notre fille ont un chagrin, il faut qu'ils nous trouvent toujours prêtes à les entendre, à y sympathiser, à adoucir leur peine d'un mot affectueux, à les ramener à de bons sentiments. Il ne s'agit pas de les sermonner, oh! non, mais d'exercer une bonne influence. Partageons leurs plaisirs en les accompagnant dans quelque promenade, en leur demandant de nous lire un joli livre tandis que nous tirons l'aiguille, accueillons avec affection leurs amis et leurs amies, si ce sont de braves jeunes gens, mais soyons fidèles à les avertir si nous leur voyons former de mauvaises relations et surveillons soigneusement leurs lectures. On ne saurait croire combien de jeunes gens se sont perdus corps et âme par des lectures légères qui sont un vrai poison. Il faut se défier des bibliothèques publiques et des livres prêtés par des camarades d'école ou d'atelier. Il y a beaucoup de bons livres très intéressants et amusants et beaucoup de bibliothèques bien choisies; profitons-en pour procurer à nos enfants d'agréables soirées en famille qui les empêcheront de courir dehors et de finir par le café.

Un autre point important est celui des entretiens intimes que nos enfants doivent avoir avec nous. On s'imagine qu'ils n'y tiennent pas; c'est une erreur! les jeunes gens aiment, au contraire, avoir avec nous, de temps à autre, une conversation sérieuse. Ils ont besoin d'apprendre à connaître la vie, ses dangers, ses peines, ses luttes et personne ne peut mieux que nous leur en parler sérieusement et saintement. Apprenons à notre fils à respecter la femme en lui parlant de ses devoirs futurs d'époux et de père; le jeune garçon qui peut parler de ces choses avec sa mère sera préservé des plus grandes tentations. J'en dirai autant pour les jeunes filles. Une d'elles écrivait un jour à sa mère que depuis que celle-ci lui avait montré la sainteté et la grandeur du mariage et de la maternité, elle ne pouvait plus supporter d'en entendre parler légèrement. Nous perdons souvent beaucoup de temps à des bavardages sur des futilités, à des cancans et à des médisances, le temps ne nous manque pas pour cela et quel bien en résulte-t-il pour nous et pour nos enfants? Employons mieux nos paroles et nos moments et nous connaîtrons les joies les meilleures, qu'on puisse goûter.

En résumé, quand nous mettons à la première place l'âme et non pas le corps de nos enfants, Dieu est avec nous pour nous bénir. Il travaille avec nous dans le coeur de ces êtres chéris, et comme Il sait bien qu'ils ont des corps puisque c'est lui qui les leur a donnés, Il y pourvoit aussi dans sa bonté. C'est ainsi que notre vie peut être transformée par un beau rayon de soleil venant du ciel qui réchauffe nos coeurs, éclaire nos intelligences et nous montre notre chemin, en sorte que nous pouvons avancer dans la vie avec ses épreuves et ses larmes, le coeur en paix sous la bénédiction de Dieu.









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