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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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L'éducation par l'éducation

On attend le roi!

De nombreux préparatifs, inaperçus des hommes, bien connus des femmes, ont proclamé sa venue. A demi-voilé sous les plis du tulle, voyez-vous le gai berceau! et les petits vêtements assortis, pliés avec soin, attachés d'un ruban! je vous l'ai dit, on attend le roi.

Le roi est arrivé! tout rose et tout frais! Ce n'est rien, ce n'est personne, et pourtant, comme le voilà reçu, choyé. Il est roi bien réellement. Il règne en maître courtisé! sur deux créatures; deux créatures qu'hier à peine on appelait: baby, gamins, enfants, elles aussi! et qui se nomment le père et la mère, ce matin.

Il sait ce qu'il veut, notre monarque: il veut agir de telle ou telle façon, et, point autrement; quand il lui convient de manger, maman doit se faire son humble servante; lui plaît-il de veiller à l'heure où chacun dort: vite maman hors du lit! Prenez-moi sur vos genoux! qu'est-ce-que signifie cette prétention de dormir, quand, moi, je ne dors pas! Papa, lui, est bon pour bercer, pour promener le monarque, lorsque, par hasard, maman a l'audace de n'en plus pouvoir!

Hélas! à peine deux ans sont-ils écoulés que voilà notre monarque par terre, détrôné, tout à plat, ni plus ni moins!

Détrôné! pas possible, et par qui, je vous, prie ?

Eh! bien, par cette petite reine qui prend un beau jour la place du roi! - Notre monarque, un doigt dans la bouche, médite gravement sur la chute des empires. - Ses regards ne quittent pas le mignon visage, nouvellement éclos, qui s'arrondit sous la couronne. Au bout d'un moment, toutes réflexions faites, l'ex-roi embrasse à l'étouffe son successeur. Le voilà devenu bon prince, et protecteur, avec des airs de sérieux paternel.

C'est ainsi qu'il en va dans le royaume de chez-nous. A ce roi, à cette reine succéderont d'autres reines et d'autres rois, également accueillis, nourris, logés, vêtus, chéris, obéis! Bien. Mais quand donc leur éducation commencera-t-elle ? A six mois, à un an, à deux ans ?

Leur éducation! elle a commencé tout au commencement, quand ils sont arrivés ici-bas!

Les moindres caresses de la main maternelle, les inflexions de la voix, les chants qui bercent l'enfant de leurs douces mélodies, ces sourires, ces bruits familiers qui l'enveloppent d'une tiède atmosphère, tout cela protège, tout cela remplit son coeur.

Alors commence le miracle de l'éducation mutuelle: la mère développe l'enfant, et l'enfant enseigne la mère.

C'est là, sur les bancs de cette école de la maternité, que la mère apprend à s'oublier elle-même, à se vaincre, à faire avec amour mille de ces petits, mille de ces grands sacrifices toujours nombreux, et toujours douloureux.

Dès l'âge de trois mois, l'enfant qui prend de la connaissance ne pousse-t-il pas les hauts cris à l'aspect de visages inconnus, n'a-t-il point ses caprices, ses colères, ses volontés ? ne faut-il pas réprimer, corriger tout cela!

C'est ton oeuvre, jeune mère, et, tout en l'accomplissant, ne permets ni aux soucis ni à la mauvaise humeur d'obscurcir ton front. Lorsque tu prends ton enfant dans tes bras, sois paisible, sois égale, sois douce et ferme; qu'il sente en toi une sérénité, une solidité inébranlables; fais briller le soleil sur l'aurore de sa jeune vie, chasse les nuages; qu'une belle aube lui prépare un beau jour . . . .

Ainsi passent les jours, ainsi passent les années; ainsi les petits monarques posent tour à tour le sceptre pour apprendre ce qu'est la loi.

Remarquons-le. Si la mère est le premier amour de l'enfaut, elle doit être son premier législateur.

Beaucoup de mères mettent ce principe en oubli. Faibles, indolentes, dépourvues de dignité, ployant devant les caprices du bébé, elles en font lui despote, et lorsque le père rentre fatigué de son travail, lorsque altéré de bonheur et de paix, il s'attend à trouver les douces joies de la famille, il lui faut sévir, gronder, mettre le tyran à la raison. Notre bonhomme ne sait-il pas, et depuis longtemps, que maman ne lui résiste jamais, qu'il a toujours le dernier mot, et que, jusqu'au moment où papa se montre sur la scène, il peut tout à son aise faire le méchant?

Et d'autre part, prenez-y garde, mères violentes; vous qui, transportées de colère à la moindre offense, secouez rudement votre bébé, lui tirez brutalement les oreilles, le dominez au moyen de la terreur. Vous le dominez, oui; vous le domptez, d'accord: mais comment? par ce qu'il y a de plus immoral, par l'abus de la force. Vous lui donnez une leçon de lâcheté. Sans compter que votre enfant grandit, que bientôt sa vigueur dépassera la vôtre, et qu'alors, si votre autorité ne réside que dans la vigueur de vos poignets, elle court grand risque de s'effacer à ses yeux.

Ainsi donc, la mère chrétienne, maîtresse de son coeur, résiste aux deux tentations qui viennent l'assiéger; tentation de faiblesse égoïste: laissons faire l'enfant, il est trop pénible de lui résister en tout! tentation d'emportement: une bonne gifle, une bonne tirée de cheveux valent mieux que tous les sermons du monde! . . .

Un mot encore: point d'étourderie, point d'entêtement! jeune mère, n'allez pas soulever chez votre enfant, à propos de niaiseries, quelqu'une de ces résistances opiniâtres, quelqu'une de ces luttes désespérées qui durent parfois des heures, même des journées, surexcitant ainsi sa volonté rebelle, sous prétexte qu'il faut la briser. Brisez le péché, sans doute, mais ne le réveillez pas, mais ne l'exaspérez pas.

Que la loi soit profondément gravée dans la conscience de l'enfant, que lamour se montre avec la fermeté dans le coeur de la mère, et les conflits désespérés, qui ne servent qu'à aigrir les caractères, rendant chacun malheureux dans la maison, seront évités.

A chaque individualité, et, le dirai-je, à chaque faute son traitement spécial. Il arrive, neuf fois sur dix, que lorsqu'un conflit s'élève entre l'enfant, ses parents ou ses maîtres, la faute en est à ces derniers, qui n'ont pas su s'y prendre.

Mais pour enamer la lutte contre le péché de l'enfant, il ne faut rien moins que l'Esprit de Dieu; sans cet esprit, la lutte produira des fruits amers . . . .

Parents, veillez! Durant de longues années l'atmosphère de la maison enveloppera votre enfant.

Certains caractères, il est vrai, résistent à l'influence paternelle, tracent eux-mêmes leur propre sillon; toutefois le cas est rare . . .

Lors donc qu'un enfant quitte pour la première fois le toit paternel, s'il n'est pas honnête, véridique, intègre, la faute en est trop souvent au foyer !

De deux choses l'une: ou cet enfant a été abandonné à des serviteurs indignes, ou ses parents eux-mêmes lui ont fait du mal, en lui donnant ces fâcheux exemples quotidiens de l'infidélité dans la vie habituelle, qui se gravent au plus profond du coeur, comme avec une pointe de diamant !

Parents, souvenez-vous de ceci: avant même que votre enfant ait ouvert ses yeux à la lumière, vous êtes responsables de son âme, responsables de son avenir!

Si vous menez une vie mondaine, si vous ne poursuivez que les jouissances matérielles, votre fils, votre fille, dès leur entrée ici-bas, deviendront les esclaves des convoitises qui vous tiennent asservis. Inégaux d'humeur, rancuniers, égoïstes, vous verrez les mêmes défauts se produire chez vos enfants. Pieux, au contraire, sobres, humbles, maîtres de vous-mêmes, vainqueurs de vos mauvaises passions, altérés du ciel, vous verrez autour de votre foyer domestique s'élever une race d'enfants, non parfaite sans doute, mais, bien préparée, bien disposée, et dont l'éducation pénétrée de douceur vous remplira d'espoir.

De même que l'eau ne peut monter au-dessus du niveau de sa source, l'enfant ne peut s'élever au-dessus du niveau moral de la famille et de l'école; à moins qu'un miracle du Tout-Puissant, - cela arrive, Dieu merci, - ne le tire des bas-fonds pour en faire un chrétien.

Parents soyez ce que vous voulez que vos enfants deviennent, tout se résume en ce mot.

Le foyer domestique est-il un enfer? des démons en sortiront. Le foyer domestique est-il un paradis ? des anges y déploieront leurs ailes.









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