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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Injustice

Le petit Benjamin avait gagné un sou pour avoir fait une commission, et avec cet argent avait acheté un joli petit sifflet. Quel plaisir de le montrer le lendemain à ses camarades d'école ! Le soir, tout en aidant son père à faire rentrer les vaches, il sifflait en marchant comme les grands garçons. Mais il ne pouvait entendre les recommandations de son père de sorte que les vaches rentrèrent en fort mauvais ordre.

Le père fatigué appela l'enfant, et lui demanda de lui remettre le sifflet: "Mais papa, il est à moi, je l'ai gagné!" dit Benjamin. Et son coeur battait bien fort, tant de sa course après les vaches que d'appréhension sur le sort de son jouet. "Tu me réponds, je crois?" dit le père exaspéré; alors, donnant un coup à l'enfant, il saisit le sifflet et le lança hors de vue dans la prairie marécageuse. L'enfant poussa un cri de désespoir et se mit à sangloter. Il était encore bien petit mais il avait ce sentiment de justice que Dieu a mis au coeur du plus jeune enfant et l'injustice de son père lui causait une plus amère douleur que la perte de son sifflet. En cet instant il perdait toute confiance en son père.

"Tais-toi maintenant, ajouta celui-ci, ou bien je te ferai pleurer pour quelque chose!"

Quelques jours plus fard, la fillette d'un voisin donna à Benjamin une petite chatte blanche. Benjamin l'aimait tendrement et ne se lassait pas de jouer avec elle. Elle était si adroite et si amusante. Elle courait à la rencontre de l'enfant quand il revenait de l'école et le suivait tout le reste du jour. Le soir venu elle était encore blottie dans ses bras quand il allait se coucher. Peu après sa mère la lui retirait doucement et souriait en voyant la figure heureuse de son cher garçon endormi.

Un matin, Minette manqua. L'enfant ne put pas déjeuner,

- Papa, as-tu vu ma petite chatte ? demanda-t-il.

- Oui , répondit laconiquement le père.

- Où est-elle ?

- Dans le ciel probablement !

- Oh! papa, est-elle morte ? et l'enfant fondit en larmes.

- Oui, je l'ai tuée. C'était une sale petite bête qui t'empêchait de faire ton ouvrage.

Quelques années plus tard, la mère de Benjamin causait avec son intime amie. - "Hélas ! oui, disait-elle, il a voulu nous quitter, quoiqu'il fût bien jeune. Mon coeur en est brisé. Mais il avait de si mauvais sentiments contre son père ! Celui-ci avait pourtant travaillé dur pour gagner de l'argent et lui assurer une bonne position. Benjamin était un enfant doux et affectueux, et je pensais qu'il serait une consolation pour nous dans notre vieillesse. Mais il est parti et je n'ai pas voulu le retenir, voyant qu'il ne pouvait pas s'accorder avec son père. On ne peut jamais dire comment les enfants tourneront." Et celle qui malgré son grand amour n'avait jamais compris les souffrances de son garçon essuya ses larmes, et parla des voies mystérieuses de la Providence.

Et Benjamin, tout seul, trop jeune pour se tirer d'affaire dans la grande ville sans entrailles, ayant au coeur toute la douceur de sa mère, prêt à se faire un ami du premier venu qui lui dirait une bonne parole, et inconscient du danger, commençait à sentir la douleur du mal du pays sans vouloir cependant retourner à la maison d'où l'avaient chassé l'injustice et la cruauté de son père.

Si, dans cette lutte inégale pour la vie où il entre si misérablement équipé, l'enfant sombre et se perd, qui sera le vrai coupable?

Oh! si les parents voulaient étudier le caractère de leurs enfants, et pratiquer envers eux les règles du véritable amour !









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