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Un Souci de famille

Bien des parents - qui en dira le nombre? - sont tourmentés de souci au sujet de leurs fils.

Que deviendra notre Charles, notre Jean, notre Paul? pense en soupirant la mère de la famille.

Combien de ces jeunes gens, dont la naissance avait causé des transports de joie, sont devenus une source d'inquiétudes pesant lourdement sur le coeur de leurs parents?

Voici un garçon qu'on a dû faire sortir du collège; de mauvais camarades l'avaient entraîné dans une voie dangereuse. Il fallait le sortir de ce milieu, l'éloigner de la tentation. On espère qu'il prendra goût au travail en frayant avec des compagnons mieux élevés.

Un autre a emprunté de l'argent, et a menti pour cacher sa faute. L'argent de semaine que son père lui donnait ne suffisant plus à payer la bière, les cigares auxquels il n'avait pas l'énergie de renoncer, il a puisé dans la bourse d'autrui, et le père, effrayé, voit son jeune fils suivre déjà le chemin qui mène à la mine.

Un troisième était à la veille de l'examen qui devait lui ouvrir une carrière. La bourse paternelle avait dû subvenir aux dépenses de ce fils pendant son séjour dans les villes étrangères, et le père comptait sur le savoir acquis comme compensation. Mais, il a été pesé dans la balance et trouvé trop léger. L'étudiant avait voué trop de temps au plaisir et trop peu au travail. L'examen manqué a ouvert les yeux de ses parents.

Et le quatrième, ce jeune homme de haute taille et de bonne tenue, tout lui réussit; aucun de ses camarades n'est recherché comme lui; bel officier, il se distingue par sa force et son adresse. Il a tout ce qu'il faut pour paraître un héros aux yeux des jeunes gens, pour ravir le coeur des jeunes filles. Et pourtant, il cause du souci à son père, du chagrin à sa mère. L'esprit de piété qui règne dans la maison paternelle lui est insupportable. Il s'est détaché de la religion; il se rit des idées surannées sur Dieu et sur la responsabilité éternelle; le moment présent lui suffit.

Qu'est-ce donc qui pousse ces garçons à se lier avec de mauvais camarades, à faire des emprunts clandestins, à quitter le sentier du travail, du devoir pour rechercher la satisfaction de la vanité? C'est la soif de la jouissance. Ce qui attire notre jeunesse, c'est toujours et partout la jouissance, sous quelque forme que ce soit, plus ou moins empreinte de raffinement, de beauté, d'apparence de bravoure et d'héroïsme. Et par un triste enchaînement, il se trouve toujours que le péché est attaché à sa suite.

Voilà pourquoi le coeur des parents est rongé de souci. Ils savent que le premier cigare fumé en cachette, que le premier excès de boisson est un germe dont le développemment peut atteindre des proportions terribles.

Il n'est pas nécessaire de multiplier les exemples; je sais que bien des cordes secrètes ont déjà vibré à l'ouïe de ceux dont j'ai fait mention.

"Dieu veuille me pardonner ce en quoi j'ai manqué dans l'éducation de mon fils; j'ai fait ce que j'ai pu; il était difficile à mener," disait avec larmes une mère affligée. Ce n'est qu'avec le secours de Dieu qu'un jeune homme peut être préservé de tout contact impur, et frayer bravement son chemin au travers des tentations; cela ne vient ni des peines du père, ni du mérite de la mère c'est à Dieu qu'il faut en rendre grâces.

Nous voudrions que la maison paternelle devint un arsenal où le jeune homme puisse prendre les armes nécessaires pour le combat qui l'attend an dehors. Si la famille est gouvernée par une règle de concience stricte et ferme, à laquelle petits et grands sont également soumis, et selon laquelle chaque transgression, ouverte ou cachée est jugée, ce sera là une bonne discipline pour la vie. Si un père donne l'exemple de renoncer aux plaisirs ou au moins d' y mettre une limite et un frein; s'il s'abstient de considérer le boire et le manger comme autre chose qu'une nécessité de la vie, ce sera pour son fils une cuirasse d'acier impénétrable. Si les parents habituent de bonne heure les garçons à l'activité, s'ils leur représentent le travail comme ce qu'il y a de meilleur et de plus beau, et leur enseignent à regarder comme perdues les heures passées dans l'oisiveté ou remplies par des occupations futiles, ce sera un fort bouclier. Et s'ils peuvent amener l'enfant à élever de son propre mouvement son âme vers Dieu par la prière, ils lui auront assuré la meilleure de toutes les armes.

Les parents devraient donner davantage l'exemple de la résistance aux tentations. Un homme d'âge mûr est en état de distinguer les jouissances qu'il peut s'accorder sans danger; mais la jeunesse puise à pleines mains dans la corbeille de fruits mélangés que le monde lui présente. Renoncer, se refuser, s'abstenir, ce sont là des paroles austères que personne n'écoute volontiers; mais ces paroles doivent se faire entendre dans la maison paternelle; seules, elles peuvent préparer l'enfant pour le combat de la vie.

Un peu d'ascétisme est utile à la jeunesse; il est bon d'un peu mortifier sa chair. Lorsque les pères pratiqueront eux-mêmes cette vertu, il y aura moins de soucis de famille et les mères verseront moins de larmes.

Habituez vos enfants à avoir peu de besoins; rendez-les forts en les amenant à résister à leurs petits désirs, à regarder comme honorable et belle la victoire obtenue sur leurs convoitises enfantines, et vous aurez moins sujet d'être inquiets de leur avenir.









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