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Mon domaine
Mon domaine est tout petit et renfermé dans d'étroites limites. Il est semblable à une flaque d'eau, formée par le grand fleuve de la vie, dont les flots rapides passent, et se précipitent, sans même l'apercevoir . . . .
Et pourtant, est-il en réalité si petit, mon domaine ? Ce n'est pas un centre d'activité bien étendu, sans doute, mais les résultats du travail que j'accomplis dans ce petit coin de terre, touchent à l'éternité, et ce n'est que dans l'éternité qu'ils seront visibles. Ce travail est-il insignifiant, puisque c'est par son moyen que Dieu fait l'éducation de mon âme afin que, à mon tour, je puisse élever pour lui, d'autres âmes destinées à l'immortalité! Oui, c'est un travail sans importance, si je le considère au point de vue des "choses qui passent", mais il est grand, il est sans bornes, si je le regarde à la lumière de Dieu pour comprendre qu'il fait partie des "choses qui demeurent".
Je ne parle pas avec une expérience mûrie par les années, l'éducation de mes enfants est loin d'être achevée, mais je désire envoyer un message à celles de mes soeurs que leur titre de mères rapproche tout spécialement de moi. Je partage leur activité, et, au milieu de bien des fatigues et des erreurs, je fais pourtant chaque jour l'expérience joyeuse de la vérité de ces paroles: "Ma grâce te suffit".
Notre service actuel est bien différent de celui que Dieu nous avait confié il y a quelques armées. Il s'agissait alors d'un service plus libre et plus varié que celui d'aujourd'hui, et il nous mettait ne contact avec bien des âmes auprès desquelles Dieu nous envoyait. Sans parler de nos relations avec nos amies, nous étions occupées dans des Ecoles du Dimanche, des réunions diverses, des visites aux pauvres, aux malades, aux affligés . . . Tout cela était regardé par nous-mêmes et par nos alentours, comme un service actif dans lequel nous jouissions de la communion fraternelle, l'approbation, l'admiration peut-être de notre entourage stimulant notre ardeur.
Quel changement extraordinaire se produisit quand une voie nouvelle s'ouvrit devant nous! La vie devint alors plus complète et plus féconde aussi en expériences bénies. Elle nous apportait des joies et des douleurs inexprimables. Il nous fallut quitter la maison paternelle et tous ses bien-aimés, pour goûter la joie profonde et mystérieuse des nouveaux liens qui venaient de se former pour nous, de ces liens, que Christ a pris pour symboles de son union avec l'Eglise. Et puis vint la joie ineffable de la maternité et sa discipline constante, si tendre et si pleine de bénédictions. Le service actif qui nous occupait naguère fit alors place à un service tout aussi actif, certes, mais dont l'activité s'exerça sur des choses qui, au premier abord, nous paraissaient des bagatelles, aussi insignifiantes qu'indispensables. La fatigue physique, les mille exigences de ce tout petit être qui venait d'apparaître au foyer, les exigences non moins impérieuses de nos devoirs d'épouses et de ménagères, les multiples difficultés de la vie quotidienne, tout cela fait partie du nouveau système employé par notre Maître pour notre éducation spirituelle. Heureuse alors, celle qui a été déjà assez formée à l'école de la foi, pour n'avoir pas besoin d'apprendre, par une longue période de patience et de persévérance, à dire avec David "Mon travail est pour le Roi"! Heureuse celle qui a déjà appris, par le Saint-Esprit, le rapport intime qui existe entre la consécration de l'âme et la cuisine, la piété et le nettoyage d'un appartement, la foi et les devoirs d'une ménagère, la sanctification et l'art de bien faire ses emplettes.
Combien d'entre nous restent dans la théorie jusqu'à ce que la pratique de la vie chrétienne vienne nous montrer notre lenteur et notre paresse à épeler l'alphabet de la sainteté! je ne m'adresse pas aux mères qui sans être vraiment chrétiennes osent prendre sous leur propre responsabilité l'éducation religieuse de leurs enfants, ni celles qui peuvent se résoudre à laisser leurs enfants sans guide pour la vie présente et pour la vie à venir! . . . Je parle aux mères qui sont conscientes de leur incapacité, et qui, par la foi, placent leurs faibles mains, dans la main puissante du Sauveur. C'est à celles-là que j'affirme ici que la tache dont elles ont été chargées peut être remplie fidèlement. S'il y a des chrétiens qui ont besoin plus que d'autres, de posséder la plénitude du Saint-Esprit, c'est assurément les mères de famille. C'est le Saint-Esprit qui nous a conduites à Christ pour le pardon de nos péchés, nous avons reçu le Guide divin dans nos coeurs et nous avons un pressant besoin d'être, chaque jour et à chaque heure, remplies du Saint-Esprit, afin d'être capables d'accomplir les ordres de Dieu.
O mères de famille, mes soeurs; regardons notre responsabilité à la lumière de l'éternité, afin de comprendre quelle est l'immensité de notre bonheur, et la joyeuse solennité de notre vocation !
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