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Mensonge et imagination

En ce qui concerne les mensonges dus à l'imagination, il faut remarquer d'abord que la plupart des éducateurs commettent la faute de prendre trop au tragique les mensonges d'enfants. Ils ne songent pas, que la notion complète de la véracité est très éloignée de la compréhension enfantine et que par conséquent il est tout à fait injuste de voir dans un mensonge l'indice d'une perversité précoce. Combien y a-t-il d'adultes qui comprennent l'importance qu'il y a à se montrer intransigeant en matière de véracité ? Les mêmes maîtres qui font une affaire d'Etat de chaque mensonge d'enfant, pratiquent souvent très largement le mensonge "nécessaire" et usent pour le justifier théoriquement de principes tout à fait enfantins.

Certes, il faut combattre très sérieusement le mensonge des entants, pour ne pas le laisser dégénérer en habitude, mais il ne faut pas supposer d'avance chez l'enfant naïf et ignorant une maturité à laquelle bien des adultes ne parviennent jamais. Jean-Paul remarquait déjà que les dires des enfants ne sont souvent qu'une pensée à haute voix,
de l'imagination en paroles: "Ils semblent mentir, tandis qu'ils ne font que se parler à eux-mêmes. Et puis, ils aiment à jouer avec l'art, nouveau pour eux, de la parole; il leur arrive souvent de dire des bêtises pour le seul plaisir de s'entendre parler".

La vraie manière de réagir contre ce mensonge fantaisiste, - qui ne laisse pas de constituer un gros danger, puisqu'il peut conduire tout droit au mensonge pathologique, - consiste plutôt à causer tranquillement avec les enfants et à les rendre très sérieusement attentifs, au moyen d'exemples, à l'importance immense qu'il y a à s'exprimer toujours de façon qu'on puisse compter sur ce que vous dites - puis à exercer leurs aptitudes dans cette direction en les intéressant à rendre avec précision ce qu'ils ont vu ou entendu; dans les leçons de dessin, par exemple, ou d'histoire naturelle. On demandera un jour à l'improviste aux enfants de dessiner au tableau noir la jambe de derrière d'un cheval. Puis on leur montrera d'après ce qu'ils ont fait avec quelle inexactitude ils observent et rendent des choses qu'ils voient pourtant tous les jours. On les exercera aussi à décrire exactement certains actes ou certains tableaux déterminés....

Un instituteur de Breslau rapporte une série d'expériences instructives qu'il a faites lui-même avec des garçons pour leur montrer: d'abord combien leurs perceptions étaient inexactes, et ensuite avec quelle facilité on pouvait par la suggestion les amener à des affirmations fausses. Nous en extrayons ce qui suit: "Un jour avant de commencer la leçon je posai sur le bord de mon pupitre trois objets: un porte-plume, un couteau de poche et un morceau de craie, de façon à ce que tous les élèves pussent les voir distinctement. Plus tard, pendant que les enfants étaient dans la cour pour leur récréation, j'enlevai les objets afin de demander aux élèves au début de la seconde heure ce qu'ils avaient vu sur le pupitre pendant la première. Quoiqu'ils n'eussent été occupés ni à lire ni à écrire, mais eussent eu leurs regards continuellement dirigés vers le pupitre, ces objets avaient tout à fait échappé à leur attention; deux enfants seulement, deux des plus faibles, avaient remarqué le couteau de poche.

"Le lendemain, j'éprouvai la puissance de la suggestion. Je laissai le pupitre entièrement vide pendant la première heure et posai, au début de la seconde, la même question que le jour précédent. 26 % des élèves prétendaient avoir vu le couteau de poche, 57 % la craie et 63 % le porteplume".

Il est certain que des expériences de ce genre stimulent très vivement les enfants à corriger l'imperfection de leur manière d'observer. Il leur est très désagréable de se rendre compte à quel point ils sont suggestibles, et ils accueillent avec empressement les moyens de remédier à ce que leurs dires ont de peu satisfaisant.

Kosog remarque à ce propos qu'il faut bien se garder de traiter comme des mensonges toutes les affirmations contraires à la vérité que vous font les enfants. Il y a bien des choses dans l'entourage d'un écolier qui lui échappent tout à fait. C'est une grande erreur de dire à des enfants: "Vous devez avoir vu ou entendu cela". D'autre part, on peut tirer parti de la suggestion qu'exercent certaines formes de langage pour éviter aux enfants des mensonges irréfléchis. En les accusant, on leur dira non pas: "As-tu fait cela ?", mais: "Pourquoi as-tu fait cela ?", non pas: "As-tu parlé ?", mais: "Qu'as-tu dit?"









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