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Quand punir ?

Pour avoir quelque efficacité, la punition ne doit pas seulement être calme et sérieuse, elle doit encore ne pas se renouveler sans cesse et à propos de misérables vétilles. L'habitude de reprendre les enfants à tout bout de champ annule l'autorité des parents et enlève à la correction toute sa puissance, comme la surabondance des jouets et des fêtes émousse la faculté de jouir. Elle établit la punition en permanence auprès de tout enfant qui a le caractère ardent et prime-sautier et elle bannit de nos maisons tout sage commandement et toute paix.

Le premier âge a besoin, par-dessus toute chose, de mouvement, d'expansion, de gaîté. Si vous réprimez sans cesse les élans de sa jeune intelligence, les épanchements de sa joie naïve, vous nuisez au développement de ses plus aimables qualités, l'ouverture de coeur et l'abandon. Ne châtiez donc que les fautes qui pourraient, si elles étaient négligées, se transformer en habitudes condamnables, en péchés, en vices, et non celles qui sont simplement la suite de l'étourderie ou de la turbulence...

Il faut aussi savoir discerner à quelle espèce de caractère nous avons à faire. Souvent un enfant aime mieux être puni que de rester inaperçu. Ne pouvant fixer l'attention de ses supérieurs par d'autres moyens, il s'ingénie à inventer mille singeries. Dans ce cas, fermez les yeux c'est soyez en sûr, le vrai moyen de mettre bientôt fin à ces tentatives d'échapper à la règle et à l'ordre reçu.

Si nous étions plus sobres de paroles, souvent, bien souvent, une simple réprimande se substituerait avec avantage à la punition. Malheureusement, nous les multiplions si bien qu'elles perdent toute leur valeur.

L'enfant mange le gâteau que nous venons de lui donner: - "Oh ! le vilain gourmand !" Il s'assied: - " Ah ! tu es là, mauvais paresseux !" Il s'amuse fort innocemment à rouler le coin de son tablier: - "Le sot! Veux-tu laisser cela, entends-tu ?... " Ainsi de suite. Au fond nous ne pensons pas à ce que nous disons; nous parlons au hasard, par simple besoin de mettre notre langue en mouvement, - ou peut-être aussi, n'est-il pas vrai, pour répondre à ce besoin du coeur qui nous presse de témoigner à ces petits notre sympathie et notre tendresse. Touchante pensée, mais bien mal exprimée ! Un léger signe d'amitié, un regard, un sourire, révèlerait à l'enfant la part que nous prenons à ce qui l'intéresse, bien mieux que notre flux de paroles, et nous conserverions, pour l'heure où il se montrerait réellement sot, paresseux et gourmand, la ressource de la réprimande. Elle serait alors efficace et nous dispenserait de recourir tout de suite à un soufflet ou à une longue pénitence. Pourquoi réfléchissons-nous si peu ? Dieu nous confie l'éducation d'âmes créées à son image et à sa ressemblance, et nous les traitons sans plus de façon que le petit chat qui se roule à nos pieds, ou que le petit chien qui gambade à nos côtés. Nous aurions pu diriger nos enfants avec un fil de soie, et voici, notre manque d'esprit d'observation et notre légèreté nous obligent à les tenir en laisse avec un fil de fer.

Nous ne saurions être, disons-le ici en passant, assez circonspects dans le choix des punitions. Toute correction violente doit être supprimée lorsqu'on se trouve en face d'une nature impressionnable. L'enfant se crispe, se raidit, entre dans un état de colère et d'exaspération tel que sa santé et ses facultés peuvent en rester altérées. Gardons-nous aussi de l'enfermer dans un lieu obscur ou solitaire pour peu que nous remarquions chez lui le moindre symptôme de frayeur. L'ébranlement nerveux, provoqué par la peur, peut détruire l'équilibre de l'organisme et porter un coup mortel à l'intelligence.

A mesure que l'enfant grandit, la punition doit changer de forme. La nature de la faute et les circonstances dans lesquelles elle a été commise en déterminent le choix. Il ne faut pas oublier que lorsque l'enfant est devenu jeune garçon, nous ne pouvons plus l'enfermer et le laisser longtemps oisif: ce serait le bon moyen de l'entraîner à de mauvaises pensées et de l'exciter à la colère et au dépit. Ainsi il faudra l'occuper en le punissant.

"L'Education chrétienne ne se propose pas de fabriquer des poupées se ressemblant toutes et faisant les mêmes gestes lorsqu'on pousse les mêmes ressorts. Elle aspire à former des caractères". Rien de plus vrai: on ne saurait diriger des enfants comme l'on mène un troupeau de moutons, tous rassemblés sous la même houlette. S'il y a des enfants qui ont besoin de châtiments, prenons garde d'oublier qu'il en existe avec lesquels il faut employer d'autres moyens. Caractères rêveurs et défiants d'eux-mêmes, natures consciencieuses et timorées, imaginations maladives, plus vous les reprenez, plus ils se replient sur eux-mêmes et deviennent incapables de rien produire. Essayez au contraire de les encourager, de les stimuler, de les entourer d'une atmosphère de bienveillance: ils prendront bientôt de l'assurance et se montreront susceptibles d'un développement rapide et même supérieur.

De même, vous punissez sans cesse un enfant dont la lenteur ou la mollesse vous désole; mais toute punition glisse sur lui comme l'eau sur le marbre sans laisser de traces. Que n'opposez-vous à son indifférence le stimulant de la récompense ? Que n'éveillez-vous chez lui l'ambition, le point d'honneur même ? Faites naître et encouragez chez lui le goût du travail et de l'étude, le désir d'atteindre une position honorable et distinguée, et vous le verrez bientôt plein de zèle et d'ardeur.

Tel autre enfant ne cesse, lui non plus, de se trouver en faute; son désordre, son manque d'esprit de suite et de régularité fait votre désespoir. Eh bien ! mettez de côté toute correction, et confiez à ses soins quelque objet de valeur, but constant de ses rêve les plus chers, mais en exigeant qu'il en prenne un soin assidu: cette sollicitude pour des objets aimés lui fera certainement contracter des habitudes d'ordre et de régularité qu'aucune punition ne pourrait lui donner.









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