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Des dangers que court la foi de nos enfants (fin)

Nous ne réussirons pas à empêcher les objections, non seulement de parvenir jusqu'à nos enfants, mais de pénétrer en eux: avant leur instruction religieuse déjà, pendant cette instruction aussi, et c'est un motif pour en retarder la date le plus possible, afin qu'ils aient un secours au moment de la lutte. Les objections agiront sur eux et nous verront peut-être nos enfants traverser des crises de foi: c'est inévitable; peut-être plus ils seront sérieux, plus ces crises seront intenses: ne les connaissons-nous pas nous-mêmes ? Nous en mesurons la souffrance, témoignons alors à nos chers enfants une ardente sympathie; efforçons nous de les comprendre d'abord de les aider ensuite. Il y a deux sortes de doute: il y a le doute de l'homme qui, ayant dévié de la loi morale, cherche à échapper aux reproches de sa conscience, en mettant en question le législateur, son existence et ses droits; il y a aussi le doute sérieux de l'âme qui, désireuse de la vérité, la cherche, et n'éprouve de peine dans cette recherche que par suite du prix qu'il y met. Si telle est la situation de nos enfants, disons leur que leurs incertitudes ne nous surprennent pas, qu'elles sont la condition de la formation de vraies convictions; cherchons à nous rendre compte des points sur lesquels portent leurs doutes; éclairons les, si possible, de nos propres expériences; rappelons leur comme base à prendre et méthode à suivre dans la reconstruction de leur foi la parole de Jésus (Jean 7, 17): "Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu où si je parle de mon chef".

La vérité, contrairement à beaucoup d'idées courantes, n'est pas un phénomène d'ordre intellectuel, mais d'ordre moral: elle ne doit pas satisfaire simplement notre intelligence, mais elle a droit sur notre vie; il faut la chercher non pour satisfaire les besoins de notre esprit, mais pour lui obéir, et c'est en obéissant à tout élément de vérité que nous aurons reconnu que nous verrons peu à peu la lumière se faire en nous.

Pressons-les donc de mettre l'ordre dans leur vie morale, de la purifier et d'écouter leur conscience: "L'oeil est la lumière du corps, a dit Jésus; si donc ton oeil est sain, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est mauvais, tout ton corps sera ténébreux; si donc la lumière qui est en toi, est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres !"

Délivrons-les de la pensée qu'ils ont à croire en bloc, et que si un point de leurs convictions est ébranlé, l'édifice tout entier l'est par là même. "A l'étudiant qui venait lui confier ses doutes, dit M. Léopold Monod (1), Beck, le célèbre professeur, le théologien biblique de Tubingue, ne conseillait pas l'effort, logiquement impossible, et moralement peu recommandable, de se cramponner coûte que coûte à ce qui lui échappait. Qu'avez-vous encore, lui demandait-il. Tout est là. Ne vous reste-t-il, dans toute l'Ecriture qu'une seule parole de l'Evangile ? Celle-là brille pour vous dans sa vérité. Celle-là est donc, pour vous, aujourd'hui, la parole de Dieu, la seule qui vous lie. Mais qu'elle vous lie en effet! Usez-en comme il convient quand il s 'agit d'une parole de Dieu. Ne vous bornez pas à la mettre dans votre Credo: vivez là: faites la passer dans la substance de votre être par l'obéissance intérieure et par celle de la conduite. Après cela ne soyez pas présomptueux: ne vous hâtez pas de déclarer inexistant ou absurde ce dont vous n'avez pas aperçu, - peut-être les verrez-vous demain - la réalité, le sens ou la vertu. Ne faites pas de votre indigence la mesure du réel, de votre ignorance la mesure du vrai. Assurez-vous par une prise de possession personnelle de ce que vous avez reçu; ayez ce que vous avez et il vous sera donné encore davantage (Matt. 13, 12 ) Voilà le chemin, le chemin de la liberté, le chemin de la vérité vivante, le chemin de l'Esprit".

Encourageons nos enfants sur cette voie; rappelons leur les fruits de l'Evangile dans le monde, les forces et les lumières qu'il a apportées dans notre propre vie et dans celle des chrétiens qu'ils ont connus; la conclusion ne s'impose-t-elle pas que tout cela ne peut pas ne correspondre à aucune réalité. C'est ainsi que Jésus a répondu au doute de Jean-Baptiste (Matt. 11I). Montrons leur qu'abandonner la foi chrétienne, c'est renoncer à la source de la force morale, tandis que nous pouvons contempler en ceux qui l'ont partagée et vécue, les richesses qu'ils y ont puisées.

Exhortons les enfin à prier tant qu'ils en éprouvent la possibilité. Au sein des doutes qui l'oppressait, Jean-Baptiste s'est adressé à Jésus-Christ. Dieu ne fera pas resplendir subitement un soleil à leurs yeux; mais ils pourront éprouver dans bien des cas cette parole du psalmiste: "Quand mes pieds ont glissé, ta bonté, ô Eternel, m'a soutenu" (Ps. 94, 18). Ce n'est qu'au prix d'un travail moral et sur le chemin de la fidélité morale qu'ils retrouveront la lumière; mais tant qu'ils le peuvent, qu'ils prient; que leur être intérieur ne perde pas le contact avec Dieu, que cette relation ne se relâche pas, et ce sera le chemin d'expériences affermissantes.

Et si nous les exhortons à prier eux-mêmes, nous les entourerons aussi de nos prières, pour eux comme pour nous, la source de la lumière c'est Dieu; exposons les âmes de nos enfants, exposons nos propres âmes aux rayons de ce soleil, et puissions nous avoir la joie en étant affermis nous-mêmes de voir naître et se développer en nos enfants une foi personnelle, humble et féconde.

(1) L'absolutisme intellectuel, conférence donnée à l'Association chrétienne d'étudiants à Morges, en 1908.









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