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L'Enfant et la solitude

II.

Nous avons encore à envisager la solitude comme moyen de punition.

Il est si vrai que l'enfant se comprend lui-même et se ressaisit mieux lorsqu'il est seul, que nous n'hésitons pas, lorsqu'il a commis une faute, à lui infliger comme punition, un moment d'isolement.

Nous pourrions citer plus d'un cas où ce genre de punition a obtenu le meilleur résultat. - Prenez, par exemple celui-ci: - "Monette, va dans ta chambre !" dit maman à sa fillette qui vient de lui répondre avec impertinence, - "Je ne veux pas d'une petite fille insolente".

Monette a bon coeur, mais elle est orgueilleuse. Elle n'aime pas qu'on lui fasse des remarques, oh ! surtout pas devant sa petite soeur.

"Eh ! bien, oui !" dit Monette indignée, "j'y serai mieux qu'avec les grandes personnes qui grondent toujours". Et elle s'en va le nez en l'air. - Monette est dans sa chambre, elle joue avec sa poupée et en l'habillant elle lui raconte combien les grands sont injustes et exigeants avec les petits, combien il est difficile de les satisfaire, aussi est-on bien mieux tout seul! On entend de loin la voix de maman qui explique à la petite soeur la leçon diflicile à apprendre. - Monette écoute "c'est étrange comme la voix de maman est triste aujourd'hui!" se dit-elle. Elle sent bien qu'elle y est pour quelque chose. Mais elle se raidit, pose sa poupée et va vers la fenêtre pour ne plus entendre. - "Tiens ! je croyais qu'il faisait du soleil, que le ciel était tout bleu et que les oiseaux chantaient et voilà qu'il y a de grands nuages et que je n'entends plus les oiseaux ! Elle écoute. - C'est la voix de maman qu'on entend de nouveau.

C'est curieux, Monette croyait qu'elle serait si bien seule dans sa chambre, loin des grandes personnes qui grondent, et voilà la voix de maman qui parvient jusque-là; ses yeux tristes qui regardaient Monette la poursuivent jusque dans sa solitude. - La petite conscience se réveille, elle montre à Monette toute son espièglerie, mais aussi toute la constante bonté de maman. La conscience qui est sensible, lutte avec l'orgueil qui est grand ! Monette sait aussi que maman montera pour lui parler et Monette ne peut pas souffrir quand maman a l'air d'avoir du chagrin.

"Va", dit la conscience, "va vite dire à maman que tu regrettes, tu verras son sourire et sa joie !" - La lutte s'apaise et, dans la solitude, Monette s'est reconquise. Monette sort bravement de sa chambre, et, pour ne pas perdre courage en route, elle file comme un trait vers sa mère. D'un bond elle est dans ses bras, et le pardon est acquis pour la joie de toutes deux.

Si pour une raison ou une autre on ne peut renvoyer l'enfant pour un moment, éloignons-nous de lui, et laissons-le réfléchir seul. - Si nous avons travaillé à développer sa conscience, il est bien rare que ce moyen ne le ramène pas à de meilleures dispositions.

Nous ne pouvons cependant pas le recommander dans deux cas spéciaux. Il faut y renoncer d'abord pour l'enfant maladif (dont nous parlions précédemment) que des nerfs faibles ont rendu poltron et qui craint la solitude. Renonçons-y aussi pour l'enfant violent, qui exaspéré déjà par la punition en elle-même, le deviendra plus encore en se sentant enfermé seul. - Il se vengera en faisant mille sottises, en détériorant ou en brisant tout ce qu'il trouvera à sa portée.

En terminant extrayons encore ces quelques lignes tirées de l'ouvrage déjà cité (1): "Que de fois l'enfant s'obstine au mal, parce que, l'ordre donné, nous restons là, à presser, ou simplement à regarder. Sortons un instant, la chose sera aussitôt faite. Nous croyons, nous prétendons être sa conscience, comme s'il était possible d'être la conscience d'autrui ! Comme si justement, dicter les résolutions, en surveiller l'accomplissement, ce n'était point énerver, briser, supprimer la conscience ? Invisibles et présents c'est la formule des parents et des maîtres".

"C'est loin de la foule qu'on crie ses angoisses... qu'on s'avoue, puis qu'on se reproche sa lâcheté, qu'on courbe la tête, qu'on la redresse frémissant de la lutte et victorieux".

(1) L'Enseignement de la Morale et le Collège.









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