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Plus fait douceur que violence

Là où la rigueur échoue, la bonté réussit... On peut affirmer, de façon générale, que la douceur doit être de règle dans l'éducation des enfants.

La mère ne doit point connaître la vivacité et la violence. Elle doit être douce, elle doit être bonne avec ses enfants. Et non pas de façon intermittente, mais continuellement, toujours et toujours. Dans ces conditions, son rôle sera efficace, elle aura des enfants bons. Et elle-même, un jour ou l'autre, elle sera récompensée et son enfant l'aimera. Il ne faut jamais oublier que le degré d'attachement d'un enfant pour sa mère est en raison directe de la bonté de cette mère.

Il n'est pas toujours facile, il est vrai, pour une mère, de n'être pas quelque peu méchante. Il y a tant de femmes nerveuses, et partant tant de femmes manquant de patience ! A n'écouter que son tempérament, une femme serait souvent mauvaise mère. A ne suivre que ses colères et ses impulsions, elle s'éloignerait souvent du but cherché. Mais c'est précisément la beauté et la noblesse de ce but qui peuvent la transformer, la transfigurer. Une mère qui sait son importance doit et peut être bonne, peut arriver à faire taire les mauvais côtés de son caractère et à paraître toujours, en présence de son enfant, d'humeur égale et douce.

Entendons-nous bien. Qui dit douceur ne veut point dire mollesse. Voici par exemple, un enfant malade ou faible de constitution, ou tout simplement exigeant, impérieux. La mère cède, cède toujours, satisfait à tous les caprices de l'enfant, lui obéit en toutes choses même stupides, ridicules ou dangereuses. Cet enfant, qui est né malin, demande d'autant plus qu'il sait qu'il obtiendra toujours. Et la pauvre mère de se dire: "Bah ! il est jeune, il est souffrant, nous le dresserons plus tard !" Elle tire une lettre de change sur les années suivantes. L'effet est renouvelé et, finalement, n'arrive jamais à échéance. Et pendant ce temps, l'enfant a grandi, ses défauts mignons sont devenus des vices, il est gâté pour toujours! De par la faute de sa mère qui croyait être bonne et qui manquait plutôt d'énergie.

Il faut donc, en même temps que la douceur, de la fermeté. Ces deux qualités - ceci paraît paradoxal au premier abord - doivent marcher de pair. La mère qui laisse crier son enfant dans son berceau, lorsque cet enfant est bien portant et n'a point soif, n'est pas une mauvaise mère, quand elle refuse un couteau ou une allumette et préfère laisser crier pendant une heure plutôt que de céder, elle agit parfaitement bien. Grâce à sa fermeté, l'enfant apprend à obéir, il prend l'habitude de la docilité, et cette habitude, il la prend d'autant plus facilement qu'il sait qu'il se heurte à une volonté se manifestant de façon douce et persuasive. Pas de grandes phrases ni d'explications auxquelles l'enfant ne comprend rien.

Du caractère, quelques mots d'amour et de douceur, voilà toutes les armes d'une mère. Exemple: Un enfant bat sa petite soeur. Que faire ? Le battre aussi ? Mauvais moyen. Il suffit de laisser simplement passer sa colère en maintenant énergiquement son bras. Et après l'accès, si une voix tendre lui fait des reproches, lui parle avec tristesse, lui montre le ridicule de sa conduite, l'enfant comprendra vite ses torts, en sera honteux et sera corrigé mieux que par tout autre moyen. C'est que, quand elle le veut, la mère a une façon spéciale de dire les choses, de remuer le coeur de son enfant, de se l'attacher. Aussi sa puissance est énorme et l'enfant n'y sait guère résister. Le grand art, pour la mère, est donc de se faire aimer par la douceur, et de se faire respecter par la fermeté. Si elle y arrive, elle peut être certaine d'obtenir des résultats durables.

J'ai parlé des enfants violents, colères, difficiles à gouverner, mettant souvent la patience des parents à de rudes épreuves. Il semble à première vue qu'avec de pareils sujets la douceur devra être insuffisante ou inutile. C'est le contraire qui est vrai. C'est avec ces violents surtout qu'une bonne mère saura utiliser toutes ses ressources et devra être d'autant plus douce qu'ils sont plus méchants. Elle n'oubliera jamais que "pour corriger un enfant de la colère, le devoir suprême de la mère est de ne jamais se mettre elle-même en colère".

Ces enfants violents, d'ailleurs, cachent souvent de bons sentiments qui sommeillent, mais ils sont dominés par leurs défauts - les défauts de leurs qualités parfois. L'écorce est rude, mais le coeur est bon. La tendresse maternelle, patiemment, pourra les calmer, les dompter. Ils s'habitueront à se maitriser, et cette habitude pourra leur rester toute la vie. Que de gens à colère prompte, à emportement facile, parviennent à se calmer, grâce aux souvenirs de tendresse, de délicatesse de sentiments et de procédés, laissés par une bonne mère ! Dans leurs vivacités, il suffit que l'image de leur mère au coeur d'or leur apparaisse pour que, reprenant conscience de leur état, leur sang subitement se calme. Dans toute leur existence, la mère continue à jouer un rôle de Mentor. Ils la voient quand ils font mal: douce et combien utile suggestion !









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