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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa liberté par l'obéissance Il y a deux grandes écoles de pédagogie. L'une se propose d'émonder l'âme et de greffer sur la nature des qualités acquises, oeuvres de la grâce. L'autre se donne pour tâche de surveiller la croissance de la jeune plante, en écartant les influences qui risqueraient de lui être préjudiciables, mais surtout, de la laisser s'enraciner, s'épanouir librement, en lui assurant ce qu'il lui faut de place, d'air et de soleil. L'une de ces méthodes procède de l'Evangile. L'autre procède de Rousseau ..... Des gens qui croient aux influences ancestrales, et qui attribuent à l'humanité d'humbles et obscures origines - peuvent-ils croire qu'il suffise de laisser s'épanouir l'individualité, ce qui revient à donner libre cours aux penchants naturels de l'homme, pour que l'homme soit bon qu'il soit heureux, et qu'il accomplisse sa destinée ? .... Dans quelle âme, si affinée soitelle, les vers du poète n'ont ils pas trouvé un écho: Quand mon esprit aspire à la pure lumière, Je sens tout un passé qui le tient enchaîné, Je sens rouler en moi l'obscurité première: La terre était si sombre au temps ou je suis né ! En mettant en évidence les influences héréditaires, les découvertes modernes ont rendu une actualité saisissante à ce fait tragique dont l'opprobre pèse sur notre race, et que nous ne pouvons faire autrement que d'appeler le péché! Ah ! certes, le péché ne possède pas tout l'être. Il y a dans l'homme d'autres tendances. Il y a l'homme intérieur dont parle Saint-Paul. Il faut l'encourager à vivre. C'est que nous nous différençons du reste de la création. C'est lui, c'est l'homme intérieur qui constitue notre originalité personnelle, et, comme l'a remarqué ce moraliste à l'esprit pénétrant, M. Foerster, il ne faut pas confondre personnalité et individualité. Ce qui doit être développé c'est la personnalité, c'est-à-dire l'être moral, capable de résister à la pression du monde extérieur, et qui, au lieu de se laisser asservir par ses caprices, se laisse diriger par la loi intérieure, ayant pour idéal cette pleine maîtrise de soi qui s'est réalisée dans le Christ. C'est dire que dans l'éducation, il faut arriver à la liberté par l'obéissance. L'obéissance je le sais n'est guère en faveur aujourd'hui.... N'est-ce pas Napoléon qui disait que celui qui ne sait pas obéir n'est pas digne de commander? L'obéissance est la grande école de formation pour les âmes. Si la réalisation d'un idéal social est le but de l'activité humaine, l'homme, pour remplir sa vocation, doit se plier à obéir. Et l'effort qu'il fait pour obéir, loin de le déprimer, le fortifie, l'ennoblit, lui donne conscience de sa nature divine. Ce qui caractérise le héros, c'est l'obéissance, d'autant plus haute, qu'elle est plus directement en rapport avec la voix intérieure, et qu'elle est la réponse de l'homme à l'appel de sa destinée. Il faut faire comprendre à l'enfant que celui qui est maître de son coeur est plus grand que celui qui prend des villes. Il faut qu'il apprenne à obéir joyeusement, ce n'est pas assez dire: à obéir avec enthousiasme. L'obéissance est toujours la marque d'une supériorité... Dans le monde harmonieux qui se crée progressivement sous l'influence de l'Esprit de Dieu, les actions sont régies par des lois sévères, et c'est justement l'obéissance qui en constitue l'harmonie. Le caprice crée des esclaves, l'obéissance crée des hommes. Il faut donc faire appel à l'obéissance, mais en lui conférant toujours une signification morale. Par où je ne veux pas dire qu'il faille donner à tout propos les raisons de ses ordres. Du moins faut-il ne donner que des ordres rationnels et conformes au bien véritable de l'enfant. L'enfant alors sentira la justesse de ce qu'on lui commande, - longtemps avant l'époque où il pourra s'en rendre compte par raison démonstrative. |
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