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Mauvaise humeur

La mauvaise humeur est un des facteurs les plus destructifs de la paix et du bonheur de la vie familiale. Aussi devons-nous nous efforcer de prémunir nos enfants contre cette funeste disposition. L'empire sur soi-même devrait être une de nos premières leçons. Malheureusement, cette disposition à la mauvaise humeur se trouve parfois chez la mère de famille elle-même ! Et comment pourrait-on enseigner et donner à d'autres ce qu'on ne possède pas ?

Madame X... est une personne excellente: tendre mère, épouse dévouée, amie sincère, voisine serviable; mais ne la contrariez pas ! La maladresse d'une bonne, un repas retardé, une visite intempestive, bien moins encore, suffisent pour faire éclater sa mauvaise humeur.

Tout autre est le caractère d'une jeune femme de ma connaissance; elle m'en donna la preuve à la suite d'un grand dîner qu'elle offrit peu après son mariage.

Pour la circonstance, le plus fin nappage, la plus jolie vaisselle, avaient été sortis.

Après le repas, la société passa au salon où le café avait été préparé.

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant sur le guéridon, non pas les jolies tasses en porcelaine du japon que j'avais admirées le matin même, mais celles dont on se servait tous les jours.

Je regardai ma jeune amie. Elle ne sembla pas remarquer la substitution et offrit le café avec sa bonne grâce habituelle. Puis profitant d'un moment où j'étais près d'elle, elle me dit très bas: "Je pense qu'il y a eu un accident et que la pauvre Emma pleure à la cuisine, ayez l'obligeance d'aller la consoler et vous direz à la cuisinière de venir elle-même chercher le plateau quand je sonnerai".

La soirée fut charmante.

Le lendemain, je demandai à la jeune femme:

Qu'avez-vous pensé en voyant d'autres tasses sur le plateau ?

Oh ! j'ai compris tout de suite, répondit-elle.

- Vous n'en avez rien laissé paraître, cependant vous deviez être contrariée ?

- Sans doute, mais aucune des personnes qui m'entouraient n'était coupable de ce malheur et ne devait souffrir de l'ennui qu'il me causait. Puis, j'ai pensé tout de suite à ma petite femme de chambre qui avait sûrement commis la maladresse et devait en être désolée, c'est pourquoi je vous ai donné ce message pour la cuisinière, car Emma n'aurait pas osé rentrer au salon.

Je compris ce jour-là que la mauvaise humeur d'une mère de famille est toujours une injustice, car elle s'exerce tout à la fois sur le coupable, s'il y en a un, et sur les innocents. Quel rapport, je vous prie, existe-t-il entre la couturière qui me manque de parole et le personnel de la maison sur lequel pourtant retombe ma mauvaise humeur ? Si la pluie se met à tomber au moment où je me disposais à faire une promenade, ai-je le droit de faire souffrir quelqu'un de l'ennui que ce contre-temps m'occasionne ?

J'ai senti aussi que si notre devoir est d'adresser un reproche aux personnes qui le méritent, ce ne doit jamais être avec colère. Par notre air maussade nous risquons de faire croire au coupable que nous lui retirons notre confiance et notre amitié, que nous lui refusons de lui pardonner.

En outre, si nous étions moins préoccupées de nous-même, nous nous mettrions mieux à la place de ceux qui ont causé notre désapointement.

Ah! que nous sommes encore loin de Celui qui, toujours en butte aux contradictions de la part des pêcheurs, ne s'est jamais départi de cette douceur dont il pouvait dire: Je suis doux et humble de coeur.

Il disait aussi à son Père: Je me sanctifie moi-même pour eux. Sanctifions-nous aussi pour nos chers enfants, afin qu'au lieu de souffrir de nos impatiences, de notre nervosité, de notre mauvaise humeur, ils apprennent par notre bon exemple à dominer leurs impressions et à acquérir cet empire sur eux-mêmes, source de paix pour la conscience et bonheur pour les autres.

Si l'une des lectrices de ces lignes, se sent nerveuse, impressionnable, souvent incapable de se dominer, qu'elle regarde cet état comme une maladie dont il faut obtenir de Dieu la complète guérison.









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