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Ouvriers avec Dieu (1)

Car nous sommes ouvriers avec Dieu. (1 Cor. 3, v. 9.)

«Nous sommes, dit saint Paul, ouvriers avec Dieu.» Appliquée par l'apôtre au ministère apostolique, cette expression peut l'être également au ministère de l'éducation. «Nous pouvons, dit quelque part M. Léopold Monod, envisager sous deux faces différentes l'oeuvre que nous avons à coeur d'accomplir pour Dieu. Ou bien c'est un labeur dont nous nous sommes chargés spontanément, tout en invoquant, dans un juste sentiment de notre faiblesse, le secours divin: nous agissons, Dieu nous aide. Ou bien c'est l'union: Dieu agit, et nous sommes, nous, les instruments de son action; Dieu n'est pas notre collaborateur, nous sommes les siens.»

Comprise selon ce dernier point de vue, l'expression de l'apôtre établit d'emblée notre privilège: Dieu nous associe à son oeuvre; il pourrait se passer de nous, il veut agir par nous. Notre dépendance, il ne s'agit pas de notre oeuvre, que nous pourrions poursuivre selon nos idées ou nos caprices. Notre responsabilité, nous sommes en danger de nuire à cette oeuvre, de la gâter; par maladresse ou incapacité l'ouvrier risque d'annihiler les plans les mieux dressés par son patron.

Examinons successivement chacun des trois termes de l'expression apostolique: Ouvriers avec Dieu.

Dieu: il y a dans l'éducation une volonté antérieure à la nôtre, une puissance supérieure à la nôtre.

Nous ne sommes ni seuls ni libres; toute association entraîne cette double conséquence, et ces deux constatations constituent pour nous une force et une direction.

1° Nous ne sommes pas seuls: en face de cette tâche, de son étendue, de ses difficultés, des écueils et des dangers qui nous menacent, des obstacles extérieurs ou intérieurs, de notre faiblesse, de notre ignorance, de notre maladresse, de nos erreurs et de nos fautes. «Qui est suffisant pour ces choses ? Quel sentiment oppressant de notre responsabilité en pensant à tout ce qui dépend de nous ! Quel sentiment douloureux de notre impuissance en pensant à tout ce qu'il nous est impossible de faire! Quelle force, en revanche, dans l'assurance que nous ne sommes pas seuls, seuls quant à la responsabilité, seuls dans l'action ! Nous pouvons recevoir nous-mêmes de Dieu des lumières et des forces, et une action peut être exercée en dehors de nous et sans nous, directement par Dieu sur nos enfants. Dieu agit en eux, avant notre propre activité, c'est ce que nous affirmons par le baptême; pendant cette activité, en fécondant nos exemples et nos paroles, en bénissant nos efforts; il agit encore après le terme de cette activité; supposons notre enfant hors de notre atteinte, supposons que notre travail n'ait rien produit en lui, supposons que nous lui soyons enlevé par la mort, Dieu reste; il peut réparer les brèches de notre travail, faire surgir le bien du mal, commencer son oeuvre là où cesse la nôtre. C'est à Rome, où sainte Monique redoutait de voir s'établir son fils, que saint Augustin rencontra son Dieu et se donna à Lui. C'est pourquoi l'éducation doit être avant tout une oeuvre de foi et de prière; il n'y a pas lieu de perdre courage, mais bien de la poursuivre avec persévérance dans la confiance et l'espérance.

2° Nous ne sommes pas libres: la tâche n'est pas à notre disposition, remise à nos méthodes, à nos caprices, à nos instincts. Nous avons à y être au service de Dieu. Nos enfants ne nous appartiennent pas. Nous avons à nous placer en harmonie avec Dieu, à mettre notre pensée et notre volonté en accord avec sa pensée et sa volonté; il faut que notre conception de la vie soit selon Dieu. Nous devons nous souvenir de l'attitude de Jésus qui écoutait son Père pour reproduire sa pensée; nous ne pourrons réclamer la bénédiction de Dieu ni compter sur son assistance dans une décision prise selon notre volonté propre. Il est si facile de se laisser inspirer par sa propre volonté dans les méthodes d'éducation, dans le choix d'une carrière, dans le genre de succès auquel nous aspirons. Prenons garde !

Ouvriers! Si l'éducation est l'oeuvre de Dieu, elle est aussi la nôtre; dans toute entreprise humaine, nous savons l'importance de la part qui revient à l'ouvrier, quelle que soit la valeur technique et l'intelligence des initiateurs et des directeurs du travail. Si Dieu nous appelle à travailler avec Lui, il est de notre honneur que nous répondions à son attente et que nous ne gâtions pas l'oeuvre; tout dépend de notre assiduité, de notre conscience, des moyens que nous emploierons.

L'éducation est un travail; il peut sembler banal de le dire, il n'est peut-être pas superflu cependant de le rappeler. Le résultat dépend de nous. Dieu ne nous dispensera pas de ce que nous pouvons faire nous-mêmes. L'erreur de certains parents chrétiens qui ont cru pouvoir compter sur la grâce de Dieu pour suppléer à leur inaction éducatrice, s'est douloureusement vue condamnée par ses fruits; si nous disions tout à l'heure que l'éducation est une oeuvre de prière, ne tentons pas de remplacer par la prière les efforts qu'il est en notre pouvoir de faire: ce serait lâcheté et hypocrisie.

Dieu laissera nos fautes et nos négligences porter leurs conséquences, en tous cas temporaires, pour le malheur de nos enfants et pour notre propre affliction.

Il y a donc lieu: 1° de nous former nous-mêmes; un ouvrier ne naît pas capable d'accomplir son travail; combien de parents qui entrent dans la vie conjugale, singulièrement mal préparés à la tâche qui les attend. Nous avons à acquérir la sagesse, la prudence, le tact, la domination sur nous-mêmes. «Je me sanctifie moi-même pour eux», disait Jésus en pensant à ses disciples.

2° De veiller à notre tâche. «Considère bien, faisait dire saint Paul à Archippe (Col. 4, v. 17) le ministère que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir.» Notre ministère d'éducateur mérite, tant par son origine que par le but qu'il poursuit, que nous nous y appliquions de toutes nos forces de réflexion, de sagesse, de conscience, d'amour, d'activité.

A suivre.

(1) Travail présenté à une réunion de mères.









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