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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLe Vol A première vue, l'on se révolte à l'idée qu'il y a dans toutes les classes de la société des voleurs et des voleuses; c'est pourtant bien le cas et, fait étrange, c'est que les plus coupables ne sont pas toujours ceux dont on parle dans les journaux et que l'on trouve devant les tribunaux. Le pauvre ne vole pas par avidité, par désir de posséder, mais souvent parce que le nécessaire lui manque, à lui et aux siens. (Nous ne parlons pas des paresseux qui aiment mieux mendier et même voler que travailler.) Tel homme qui manque de travail par suite de maladie ou autres circonstances indépendantes de sa volonté, ayant une femme et des enfants, volera par exemple un pain; c'est le premier pas; la justice humaine le flétrit et punit son délit; et pourtant, comme on le comprend, pourrions-nous affirmer que nous n'aurions pas agi de même à sa place ? Ne soyons pas trop sévères envers les autres et passons en revue tous les vols que nous et les nôtres avons commis dès notre enfance. Souvent, les parents qui n'ont pas de jugement, et il y en a beaucoup, sont injustes et encouragent sans s'en douter leurs enfants à voler. Les parents devraient toujours respecter la propriété de l'enfant et développer chez lui le respect de la propriété d'autrui. Le jeune homme, la jeune fille qui prend des leçons sans se donner aucune peine, vole l'argent de ses parents. La domestique vole le temps de ses maîtres quand elle profite de leur absence pour ne rien faire. Le marchand vole l'acheteur quand il surfait ses notes, profitant de l'ignorance de ce dernier. L'acheteur vole le marchand quand il le fait attendre pour le paiement de ses notes, et aussi quand il marchande rien que pour le plaisir d'avoir eu une diminution, sans savoir si on lui a demandé trop. Le collectionneur vole quand, en faisant un échange, il profite de l'ignorance de l'autre pour faire ce qu'il appelle une magnifique affaire. C'est une très grande tentation pour le vol que la passion des collections. Quelqu'un a reçu sans s'en douter une pièce fausse, on l'a donc volé; est-ce une raison pour qu'il ait le droit d'en faire autant avec quelqu'un d'autre ? Son devoir est de détruire la pièce. Faire passer un objet prohibé à la douane, c'est voler l'Etat. Certains domestiques font la charité avec le bien de leurs maîtres, en volant ces derniers; d'autres ont sur la conscience une foule de petits vols de nourritures; ils s'y habituent très bien et finissent par faire taire les reproches de leur conscience; ces vols-là sont la conséquence immédiate de la gourmandise. Parfois, ce sont les maîtres qui sont les vrais coupables, en ne donnant pas assez à manger ou en ayant comme règle de ne jamais donner de dessert à la cuisine. C'est induire ces pauvres filles en tentation. C'est voler que de cueillir un fruit, une fleur chez le voisin ou dans un jardin appartenant à l'Etat, bien que cela ait l'air anodin, la conscience n'est jamais trop délicate quand il s'agit de respecter la propriété d'autrui. Quand quelqu'un a trouvé un objet, qu'il n'attende pas qu'on vienne le lui réclamer, mais qu'il fasse tous ses efforts pour découvrir le possesseur. |
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