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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Ouvriers avec Dieu (suite)

Car nous sommes ouvriers avec Dieu (1 Cor, 3, v. 9.)

Avec: 1° C'est-à-dire tout d'abord qu'il ne faut as travailler contre Dieu. Il pourrait nous arriver de travailler contre Lui, en détruisant par notre conduite la foi que nous cherchons à éveiller chez nos enfants par nos paroles, en leur donnant un scandale quelconque, en étouffant ou refroidissant en eux une aspiration de la conscience ou de la volonté vers Dieu, en décourageant une activité pour Lui, en nous opposant à une exigence de leur conscience, en les éloignant d'une façon quelconque de la voie étroite.

2° Avec Dieu, c'est-à-dire d'accord avec Lui: nous chercherons à discerner la pensée et la volonté de Dieu, comme le faisait Jésus (1); et nous serons conduits, par là, souvent à nous débarrasser d'idées préconçues, de traditions, de principes ayant une autre origine, d'autorités de famille, qui ne seraient pas conformes à la direction divine.

3° Avec Dieu, c'est-à-dire dans une collaboration qui consistera parfois à agir, d'autres fois à renoncer à agir pour laisser la place à l'action de Dieu seul, à règler notre marche d'après Lui, à n'aller ni plus vite, ni moins vite: rappelons-nous Josué et les Gabaonites.

Si notre pensée et notre action ont été en harmonie avec Dieu, si nous avons cherché à être fidèles en tant qu'ouvriers, alors attendons-nous à Dieu; nous ne sommes qu'ouvriers, l'action suprême est à Dieu.

A Lui appartiennent les moyens d'action: travail, jeu, santé, maladie, succès, échecs, influences extérieurs et expériences solitaires, tout peut être mis en oeuvre par Lui pour développer nos enfants.

A Lui appartiennent de même le temps et le moment. Nous n'avons à Lui fixer ni programme ni méthode. Il y a plusieurs chemins pour arriver au royaume des cieux, et Il n'appelle pas tous les ouvriers à la même heure. Combien est variable dans la nature l'action divine, combien ne le sera-t-elle pas dans les âmes ! Un chrétien, désireux de voir ses fils arriver à la foi, et voyant ses efforts directs échouer, avait demandé à Dieu que sa mort, du moins, fut un appel décisif pour eux; dans sa pensée, il entrevoyait la sérénité et la paix qui lui seraient accordées, produisant une impression profonde sur ces jeunes hommes; au lieu de cela, ce chrétien fut, sur son lit de mort, profondément travaillé par le sentiment de ses péchés, et traversa de douloureuses luttes: mais qu'arriva-t-il ? Revenant du cimetière: «Si un homme tel que notre père s'est senti si coupable, se disent les deux frères, que serait-ce de nous !» Et cette réflexion fut le moyen par lequel leurs âmes furent réveillées.

Enfin, si de notre part il y a eu des fautes, des erreurs qui, parfois, peuvent ne se révéler qu'après plusieurs années, reconnaissons-les, confessons-les, condamnons-nous nous mêmes; puis apportons-les à Dieu et sa grâce miséricordieuse. Sans doute elles porteront leurs conséquences; mais Dieu pourra reprendre en sous-oeuvre notre oeuvre manquée, et réparer ce que nous avons mal fait: il y aura encore espoir.

Concluons: l'expression que nous avons étudiée nous montre, dans le travail de l'éducation, deux faces: saisissons-les toutes deux: ouvriers, nous éviterons la paresse et la négligence, ouvriers avec Dieu nous éviterons le découragement comme la précipitation. L'éducation fait appel à l'action et à la foi !

(1) Jean, 5, v. 17 à 20 ; 8, V. 26 ; 15, V. 15.









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