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De l'alimentation des jeunes enfants

Permettez à une mère de compléter quelque peu les conseils relatifs à l'alimentation des enfants, conseils donnés dans l'article intitulé : « Education de l'appétit » n° 3 du journal « Aux Mères».

Avant tout, n'ayons pas de système absolu. Ce qui convient aux uns peut ne pas convenir aux autres, la question du tempérament individuel de chacun de ces petits êtres doit entrer en ligne de compte, et pour une large part, dans la conduite à tenir à leur égard. Ce qui est de rigueur c'est l'extrême régularité, le soin apporté aux repas des enfants.

S'il y a danger à faire manger de tout indistinctement au petit enfant, comme cela se fait dans nos campagnes, il y aurait de l'inconvénient aussi à tomber dans l'excès contraire.

Quand un enfant a (sauf ses molaires), la plupart de ses dents, vers l'âge de 16 on 18 mois, qu'il a une digestion normale, il peut nous semble-t-il avoir un ordinaire un peu plus varié, que du lait, des fécules et quelques fruits. Les légumes verts et autres (à l'exclusion des choux), les oeufs, un peu de viande hâchée (blanche, pour commencer), des cervelles, nous paraissent devoir être ajoutés a son menu, et les fruits considérés non plus comme un extra, mais comme un aliment presque quotidien. Ne donnons la viande qu'en petite quantité, (pas de viande salée, ni fumée) coupée très fin, servons chaud, et obligeons l'enfant à bien mâcher, sans boire entre chaque bouchée comme on lui en laisse prendre quelquefois la fâcheuse habitude.

Ces précautions observées, l'estomac s'habitue ainsi graduellement à digérer sans difficulté des aliments variés.

Du reste, tout essai doit être surveillé quant à ses conséquences; une mère attentive doit observer de près son enfant et ne pas se décharger de ce soin, sur une bonne, fût-elle même de confiance, - bonne de confiance et bonne d'expérience sont deux!

A propos de l'esprit de système, laissez-moi ajouter que j'avais cru bien faire de nourrir mon premier enfant jusque vers l'âge de deux ans presqu' exclusivement de bouillie au lait et de fruits cuits; quelques signes d'anémie (oreilles blanches entr'autres) à un certain moment, ajoutèrent à l'autorité des conseils que l'on me donna et me firent reconnaître mon erreur. Dès lors le lait resta à la base de l'alimentation, cela va sans dire, mais je lui adjoignis d'autres choses et le menu de mes petits hommes, (22 mois et 3 ans), est actuellement : à 7 h. 1/2 le matin lait et pain ; à 11 h., soupe aux légumes, au bouillon ou au lait, un oeuf ou un peu de viande hâchée (cervelle ou autre), un légume, un fruit cru (en hiver, un petit quartier de pomme, par exemple); à 3 h. 1/2 de l'après-midi, lait et pain; à 6 h., bouillie au lait et fruits cuits ; repas après lesquels mes gamins galopent quelques minutes dans la chambre avant de se coucher à midi et à 6h. du soir.

Est-il besoin d'ajouter combien il est nécessaire de ne jamais discuter devant les enfants la qualité des mets qu'on leur offre et de ne les pas trop servir à la fois pour qu'ils s'habituent à ne laisser aucun reste sur leurs assiettes.

Quant à tout ce qui vient entre les repas couper l'appétit : sucreries et petits gâteaux, ils doivent être proscrits, de même que le thé et le vin pour d'autres raisons que nous n'aborderons pas aujourd'hui.









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