Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Souvenirs de J.-R. Jolberg

Une année après son mariage, Régina écrivait:

«Le 23 juillet 1882, Dieu nous fit don de notre petite fille Mathilde; ce fut une grande joie pour nous. Ignorant encore que nous apportons le péché en naissant, je croyais que tout dépendait, pour l'enfant, de la manière dont on l'élève; jour et nuit je veillais sur le mien avec une consciencieuse sollicitude; mon plus grand chagrin était de ne pouvoir le nourrir moi-même.»

Telle était sa répugnance à prendre une nourrice, que son père, dans son tendre intérêt pour la mère et l'enfant, vint tout exprès de Heidelberg pour l'engager à s'y résoudre.

Cependant, la petite Mathilde avait apporté avec elle tout un petit monde de bonheur, de devoirs et d'espérances pour sa mère; celle-ci l'exprime d'une manière touchante:

«29 août 1882. - Je suis mère. Mon enfant lève les yeux vers moi, et son regard si pur semble me dire: Tu m'as donné la vie, tu m'as fait voir la lumière, donne-moi aussi une vie supérieure à celle-ci: montre-moi l'étroit chemin qui conduit au Père. Mais en suis-je capable ? Pourrais-je amener ton âme enfantine à travers mille écueils à la piété et à l'humilité ? Te voilà encore exempte de souffrance, innocente comme un ange; hélas, tu ne sais pas que la vie est une sombre vallée, que ne peut éclairer qu'une seule lumière, celle de Dieu, qui vit en toi; une étincelle de la flamme divine est jetée en toi, ne l'éteins pas, car avec elle disparaîtrait le bonheur; nourris-là, car elle t'enseignera à vivre, à aimer, à agir. Mon enfant, je veux t'aimer, je ne veux vivre que pour toi; ô Père, tu ne m'as point abandonnée, et si tu m'as donné un enfant, tu me donneras aussi la force nécessaire pour le rendre heureux.»

Dès lors, tout le fruit de ses lectures, de ses réflexions fut mis à profit pour le développement de sa fille. Régina ne conaissaît pas encore assez bien l'Ecriture pour en faire, comme plus tard, son meilleur guide d'éducation; aussi la voyons-nous s'égarer souvent et se prendre aux épines du chemin; mais si une chose la préserva toujours de graves erreurs, ce fut son goût inné pour la vérité, la simplicité et la droiture, aidé de l'amour maternel.

«La sympathie et l'antipathie, écrit-elle, se manifestent dès le premier âge; je le vois par ma fille; la présence de certaines personnes la fait crier; au contraire, elle vient avec joie auprès de sa mère et tous les enfants lui causent du plaisir. Lorsqu'on frappe à la porte, elle comprend qu'on va entrer; si l'on répond: Entrez, elle dirige ses yeux vers la porte. Hier au soir, la nourrice le dit pour plaisanter; ne voyant venir personne, l'enfant eut l'air très étonné; il faut éviter toute fausseté, même avec les plus petits enfants.»

Le vendredi saint 27 mars 1823, Régina écrit avec joie: «Voilà comme tout passe dans ce monde; aujourd'hui ma nourrice est partie. Dieu merci, ma fille, je te serre sur mon coeur avec toute la plénitude du sentiment maternel; désormais tu seras mienne sans partage. Te voilà toute joyeuse, tu ne te doutes pas qu'on vient de te priver de quelque chose; puisses-tu traverser ainsi la vie ! Aussi longtemps que je serai au monde, l'amour ne te fera pas défaut, et si tu es bonne et pieuse, il ne te manquera jamais .....»

Plus loin elle continue: «Mais mon Dieu, que je ne connaissais pas encore, m'appelait alors à un sacrifice qui devait me faire comprendre que ce n'était pas sur moi que je devais compter pour l'éducation de mon enfant, mais sur les soins de son paternel amour, car il me rendit incapable pendant longtemps de m'en occuper moi-même.

«Tandis que j'avais pour la seconde fois l'espérance d'être mère, je fus atteinte du scorbut; cette maladie faisait croire à tous, sauf à moi, que mon enfant ne viendrait pas vivant au monde. J'eus raison de compter sur la compassion de Dieu, car il me donna une petite fille, toute rondelette et bien portante.»

«1er août 1823. - J'ai trouvé de nouvelles joies, de nouvelles douleurs; pour la seconde fois je suis mère; une seconde fille m'adresse son sourire. Je n'ai pas mérité ce bonheur et je le reçois humblement; puisse leur ange gardien se tenir près de mes enfants !»









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève