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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Lieu dangereux

Un enfant qu'on laisse vagabonder, après ses heures d'école, se forme immédiatement des amis de la plus mauvaise espèce.

Les jeunes gens avec lesquels il se lie sur la place publique, dans les promenades, aux abords du village, sont, entre tous, les moins bien élevés, les plus insubordonnés, les moins assujettis au travail. Dans leur compagnie, il s'accoutume très vite à entendre d'affreux propos et à les répéter; il apprend à s'affranchir du joug de l'obéissance, à recourir au mensonge à la ruse, à la dissimulation, pour couvrir ses méfaits et ceux des autres. Il trouve peu à peu son bonheur à faire le mal et devient cruel. Les actes condamnables se légitiment, et bientôt il ne se fait plus aucun scrupule d'y prendre part, de se livrer au maraudage, peut-être au vol.

La rue exerce une influence funeste, même en faisant abstraction des mauvais camarades qui y tiennent leur quartier-général. Une foule de scandales, des drames honteux dont les enfants ne devraient pas avoir connaissance, s'y passent constamment. On n'aperçoit guère le mal quand on circule rapidement pour des affaires; mais on ne tarde pas à le découvrir quand on fait, sur quelque point, des stations prolongées.

Dans la rue, l'enfant vit à l'abri de toute discipline; il ne connaît aucune responsabilité; nul devoir ne le rattache aux personnes qu'il voit autour de lui; il n'éprouve pas le besoin de respecter les objets qui se trouvent à sa portée ! Ainsi s'explique l'indifférence avec laquelle le polisson des rues brise les vitres des réverbères, injurie les passants, se moque des agents de police dès l'instant où il peut se croire hors de leur portée.

Mon premier conseil sera de ne pas laisser les enfants séjourner tout seuls dans les rues, sur les places publiques, au milieu des promenades.

La chose est facile pour des parents aisés, qui disposent d'un appartement commode, d'un jardin bien fermé, qui ont du temps et des domestiques à leur disposition.

En revanche, la recommandation est difficile à suivre pour des ouvriers, et surtout pour des ouvriers pauvres.

Une mère est appelée à gagner sa vie hors de la maison. Que fera-t-elle pour que ses enfants ne deviennent pas des bandits?

Je répondrai : Ne les abandonnez que lorsque vous les pouvez confier à la garde d'une personne tout à fait sûre. Cherchez quelque parente, quelque voisine qui ait su elle-même bien élever ses enfants, et remettez-lui les vôtres depuis le moment où ils sortent de l'école jusqu'à celui où vous rentrez chez vous. Il vaut mieux restreindre considérablement le gain sur lequel vous comptiez, un gain peut-être nécessaire, que de laisser votre jeune famille abandonnée à elle-même ou de ne faire exercer sur elle qu'une surveillance inintelligente ou incomplète.

Un pas de plus, mères chrétiennes ! Examinez sérieusement devant Dieu s'il ne vous serait pas possible d'échanger le travail du dehors contre une occupation moins lucrative, mais qui vous permettrait de demeurer à la maison. Vos enfants seront élevés dans la gêne, c'est vrai, ils auront à supporter des privations, mais ces mauvaises années prendront fin et les inconvénients que vous leur aurez épargnés, la perte de temps, le goût de plaisirs grossiers, les habitudes condamnables, compenseront et au delà l'aisance relative dont ils auront été privés...

Une mère se fatigue bien vite du bruit qui se fait à côté d'elle, elle craint le mécontentement de son mari qui travaille lui-même à la maison, elle trouve commode de permettre à ses enfants d'aller s'ébattre au dehors, sans avoir la peine de les surveiller. Ah! qu'elle ne cède pas au désir si naturel de se donner un moment de relâche. Qu'elle apprenne à supporter le bruit, et plus encore, la mauvaise humeur de son mari. Qu'elle sache quitter, vers le soir, un moment son travail, pour leur faire faire une rapide promenade. Qu'elle les envoie, deux à deux quand cela est possible, faire des commissions utiles, à des distances un peu considérables, en leur mesurant le temps pour qu'ils ne soient pas tentés de s'arrêter en chemin. Des mères sensées deviennent habiles à trouver le moyen d'éviter les mauvaises influences de la rue, sans retenir constamment leurs enfants captifs entre les murs étroits d'une demeure obscure et quelquefois malsaine.

Exigez que vos enfants ne quittent pas la maison paternelle trop tôt et mesurez-leur le temps, de manière à les faire arriver à l'école au moment où commencent les leçons et pas avant. Exigez qu'ils rentrent immédiatement après la classe, sans polissonner sur la route. Vous éviterez ainsi, au moins en partie, l'influence des mauvais camarades, parce que vous l'aurez supprimée aux heures où elle est le plus à redouter.









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