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Les Eclaireurs

Il y a quatre ans, le Général anglais sir Robert Baden-Powel eut l'idée de canaliser et d'utiliser, pour le perfectionnement de la race, les goûts si déterminés du jeune garçon pour la vie sauvage.

Par la création du corps des «Eclaireurs», il lui donna l'occasion de développer ses aptitudes naturelles pour l'exploration de la campagne et l'observation de la nature, ses facultés corporelles par des exercices bien réglés, ses facultés morales par l'accomplissement des devoirs envers le prochain et envers la patrie.

Cette initiative répondait tellement aux besoins de l'heure présente que l'Allemagne, l'Italie, la Scandinavie, la France, la Belgique, voire même la Chine et le Japon ont aujourd'hui leurs corps d'Eclaireurs.

En Suisse aussi quelques essais ont été faits et l'on s'y préoccupe de la formation des instructeurs.

Le but est partout le même: utiliser pour le bien, le besoin d'action, d'aventure et d'association qui se trouve chez tous les garçons de 12 à 14 ans.

Les moyens diffèrent. Ici, ce sont les Unions chrétiennes de jeunes gens qui ont pris l'initiative; elles y trouvent une occasion d'attirer à elles les sympathies nouvelles. Là, c'est l'Espoir qui y cherche un moyen d'intéresser et d'occuper ses membres.

Ailleurs, ce sont des laïques qui en font une affaire patriotique, morale ou sociale, ou des officiers qui pensent qu'en dressant ces garçons à la discipline militaire volontairement acceptée, ils préparent de bons soldats.

Parfois l'entente se fait entre ces différents groupes et l'on organise la chose en grand; ou bien dans un village, l'évangéliste, le pasteur, le directeur d'Union chrétienne est seul à la brèche.

L'organisation des campements en plein air, avec les courses et le travail qu'ils entraînent, fournit en général aux chefs éclaireurs l'occasion d'occuper leurs troupes.

En France, on a avec succès organisé dans de petites localités un simulacre de «corps de pompiers».

Les mères ne sauraient se désintéresser d'un mouvement si utile, qui n'est pas destiné à remplacer les oeuvres plus positivement religieuses, mais répondra quelquefois mieux aux goûts de leurs garçons.

Elles y verront surtout une merveilleuse occasion d'apprendre à leurs grands fils à s'occuper des autres, à s'intéresser au développement de leurs cadets, à s'oublier eux-mêmes, à travailler au rapprochement des classes.

Les frais de l'entreprise sont minimes, et l'on a vu des garçons s'ingénier à gagner eux-mêmes l'argent nécessaire pour se procurer un équipement: un chapeau de feutre à larges bords et un bâton.

Citons, en terminant, les lois des «Eclaireurs»; elles varient peu d'un pays à l'autre. Tout garçon qui veut faire partie du corps doit promettre de les observer :

1° Un éclaireur n'a qu'une parole. On peut compter sur lui: il ne ment jamais.

2° Un éclaireur est loyal. Fidèle à Dieu, à la patrie, à ses parents, ses maîtres et ses chefs, il les défend envers et contre tous.

3° Un éclaireur se rend utile. Il aide son prochain et se porte à son secours coûte que coûte. Il doit faire une bonne action au moins une fois par jour.

4° Un éclaireur est l'ami de tout le monde et le frère de tous les autres éclaireurs. Il ne fait pas de distinction entre ceux qui sont plus ou moins riches, plus ou moins bien vêtus.

5° Un éclaireur est courtois. Il est poli à l'égard de tous et surtout des femmes et des enfants, comme aussi des faibles et des infirmes. Il n'acceptera jamais qu'on le paie pour sa politesse.

6° Un éclaireur est bon pour les animaux. Il n'en tue aucun sans raison et il protège les animaux utiles.

7° Un éclaireur est discipliné. Il obéit joyeusement et sans hésiter à tous ceux qui ont autorité sur lui.

8° Un éclaireur est toujours de bonne humeur. Il prend les choses du bon côté, il ne s'emporte pas, il ne jure jamais.

9° Un éclaireur est courageux, débrouillard, décidé.

10° Un éclaireur est tenace. Les difficultés ne le découragent pas.

11° Un éclaireur est travailleur, prévoyant et économe.

12° Un éclaireur est propre dans son corps, dans ses pensées, dans ses paroles, ses actes. Il ne fait rien de honteux.









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