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(Sans titre)
On pourrait citer d'innombrables exemples tirés de la biographie d'hommes ayant occupé une position éminente dans la société, pour montrer l'influence profonde et décisive exercée sur leur esprit et, par là même, sur leur vie entière par le culte domestique, ou, comme on l'appelle dans nos campagnes, par la bénédiction du matin et du soir. Nul n'a subi cette influence sans en parler avec respect, avec amour, avec chaleur et vénération. Et ceux qui rendent ce témoignage, ce ne sont pas seulement des ecclésiastiques auxquels on prête volontiers des dispositions religieuses exceptionnelles, ce sont des hommes de toute classe et de toute vocation. Voici ce qu'écrivait sur ce sujet, un paysagiste: «La piété profonde de mon père m'a laissé un souvenir ineffaçable et je puis déclarer en toute vérité que ses prières du matin et du soir, prononcées dans le cercle de la famille et en rapport si intime avec sa parfaite droiture, son irréprochable moralité, ont été ma sauvegarde au milieu des égarements de la jeunesse, car ce sont elles qui, après des luttes violentes, m'ont ramené à une foi positive et vivante. Mes parents vénérés m'ont légué, comme un fruit de leur profession chrétienne, un trésor inappréciable, je veux dire l'image impérissable, d'une pureté intérieure qui se manifestait activement par les bonnes oeuvres. Voilà l'ange gardien qui m'a accompagné pas à pas sur le chemin de la vie».
Quand les enfants grandissent et ont atteint l'âge de quinze à dix-sept ans, que l'on se garde de trop exiger d'eux, surtout des garçons, en fait de manifestations religieuses, de sentiments et de formes de piété, et si, par l'effet d'un tempérament quelque peu récalcitrant, leur attitude pendant le culte n'est pas absolument correcte, que l'on ne soit pas trop sévère à cet égard. Tel parfois se montre pire au dehors qu'il ne l'est en réalité, et d'ailleurs la piété ne se commande pas militairement. Il faut apprendre à ne pas tout voir, et, en tenant compte de l'âge, ne pas vouloir, suivant l'expression de Luther, tout mesurer au cordeau et tout polir au tour. Il peut arriver à un enfant de jeter des regards de côté, de s'agiter sur sa chaise, sans qu'il en aie conscience. Lui reprocher chacun de ses mouvements, c'est risquer de le dégoûter du culte domestique. Ah ! que d'erreurs on commet sous ce rapport; on veut tout discipliner, tout faire passer sous le même niveau, et l'on vient à condamner comme manquant de piété les mouvements les plus naturels et les pensées les plus simples du coeur.
Faites en sorte que le culte soit célébré avec les enfants d'une manière simple et sans aucune contrainte. Ne prolongez pas trop la lecture et la prière, de peur d'éveiller en eux dès le début cette pensée à laquelle ils sont déjà facilement enclins: «Si seulement c'était bientôt fini!» Plutôt priver toute la maison de culte que d'en faire un acte auquel les enfants ne s'associent qu'à contre-coeur et sans joie.
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