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Samuel et sa mère

L'histoire de Samuel nous est connue. Dans notre enfance, nous avons été vivement impressionnés par le fait que ce jeune garçon avait été appelé trois fois pendant la nuit, qu'il s'était levé aussitôt pour se rendre auprés d'Héli, bien qu'il lui ait été répondu chaque fois «Je ne t'ai pas appelé, retourne te coucher, mon fils !».

Dans cette obéissance immédiate, nous trouvons le germe de la grandeur future de l'homme. Sans une précoce maîtrise de soi, sans une conscience scrupuleuse dans l'accomplissement du devoir, on peut être un «génie» dans ce monde, mais l'homme véritable est celui qui ne vit que pour le devoir: toute son activité est une bénédiction. Quelle distance entre Samson à la fin tragique, et Samuel !

D'où venait la disposition d'esprit de Samuel ? Sans doute du contact avec sa mère et de la discipline qu'elle lui imposait. Anne était esclave du devoir, ne cherchant pas d'excuses pour s'y soustraire, s'en allant à Silo d'année en année pour l'offrande obligatoire. Avant l'exaucement de sa prière, la naissance de son fils, elle aurait pu se dire: «A quoi bon continuer de monter au lieu des sacrifices ! Cela ne sert de rien. Dieu ne prête nulle attention à ma requête !» Elle s'y rendait cependant car l'ordre de Dieu lui était sacré. Il est malheureusement rare de trouver cette discipline chez les enfants de notre époque. Les mères envoient journellement leurs enfants à l'école, mais combien se préoccupent de leur arrivée ponctuelle en classe ? Leur retard dérange les autres, entrave les progrès des bons élèves. De plus, cette habitude a une fâcheuse influence sur la formation du caractère ce qui est de toute importance. Comment des enfants deviendront-ils des hommes fidèles, sûrs, consciencieux, si on ne les a pas accoutumés à remplir leur devoir journalier? Ils agiront comme et quand bon leur semble, si de bonne heure ils n'ont pas appris à se vaincre, à se lever à temps le matin, par exemple.

Un autre trait du caractère du jeune Samuel nous inspire la plus haute estime. Nous savons quelle révélation fut faite au jeune garçon alors qu'il comprit d'où venait la voix qui l'appelait et qu'il répondit: «Parle Seigneur, ton serviteur t'écoute.» Le châtiment devant frapper Héli et sa famille lui fut rédit. Lourd fardeau pour de jeunes épaules, car Samuel pouvait bien supposer qu'il lui serait demandé quelle avait été la parole de l'Eternel. Quelle tentation de taire une aussi douloureuse vérité ou du moins de l'affaiblir. Pouvait-il prévoir comment elle serait reçue ? Invité à parler, le jeune garçon ne faillit pas à la vérité. Humblement il dit tout à Héli et ne lui cacha rien. Là encore nous retrouvons les traces premières du grand homme, du prophète osant proclamer en présence du roi, les plus austères vérités quand Dieu l'exigeait.

De qui tenait-il cette intégrité absolue ? Qui avait semé dans son coeur cette droiture inflexible ? N'était-ce pas la mère ? Elle avait prié, demandé un fils qui enlèverait son oppobre, et promis de le consacrer au Seigneur. L'ayant obtenu, nous pouvons nous représenter combien il lui était cher. Il fut les délices de son coeur, sa joie, son orgueil tandis qu'elle le soignait avec amour. Mais le moment de la séparation vint vite. Je ne sais si nous nous figurons suffisamment ce que dut être ce douloureux éloignement pour Anne, combien pressante la tentation de renvoyer d'année en année l'accomplissement de sa promesse; nombreux les conseils d'amies se joignant aux raisons de sa tendresse maternelle pour prouver qu'elle pouvait plaire à Dieu sans ce sacrifice. Mais non, Anne ne chercha pas de faux-fuyant pour essayer de se tromper elle-même. Quelle que fût la lutte, elle tint pleinement sa promesse, sans faiblesse, dure envers elle-même lorsqu'il s'agit de rendre à Dieu ce qui appartenait à Dieu.

Un enfant ne voit pas vivre ces choses sans que l'effet d'un tel exemple se fasse sentir ensuite dans sa vie. Les exhortations à la vérité sont belles et bonnes, mais elles n'ont aucune force si la conduite habituelle manque de droiture; elles font des hypocrites et non des témoins de la vérité. Oh ! si nous savions quels dommages nous causons par des promesses mal tenues, par des paroles pieuses contraires à nos actions, par les chemins tortueux que nous suivons pour éviter de donner à Dieu ce que nous lui devons...

Une chose est remarquable encore dans l'histoire de la jeunesse de Samuel. Il était inexpérimenté lorsqu'il entra dans la maison d'Héli, et cette demeure n'était pas ce qu'on aurait pu rêver de mieux pour lui. Les fils du sacrificateur s'y trouvaient, mauvais compagnons, jeunes gens pervertis, excitant le mécontentement de tout Israël. La faiblesse du père empêchait une répression énergique et salutaire. Anne ignorait-elle cela ? Ne craignait-elle pas que le pernicieux exemple des fils d'Héli pût nuire à Samuel et le corrompre ? Elle y avait sûrement songé et compris le danger, mais la promesse faite à Dieu la liait tout en lui montrant le chemin à suivre. Anne conduisit son fils à Héli, et fit certainement ce qu'elle put pour le préserver de toute mauvaise influence. Elle pria. Ce ne fut évidemment pas la seule fois qu'elle pria pour lui, c'était son habitude journalière depuis qu'elle le possédait, et elle le fit d'autant plus que son regard maternel ne pouvait de loin veiller sur lui. Une mère qui prie apprend la prière à son enfant; elle le place dans l'atmosphère d'intercession qui est la sienne.

Mères, vous ne pourrez toujours garder à vos côtés ceux qui vous sont chers. Du reste, vous n'avez pas la puissance de les préserver des influences néfastes d'un monde pécheur. Partout il y a de mauvais exemples, à l'école, dans la rue, dans les vitrines de magasins, dans les livres qui tombent entre les mains de la jeunesse, dans les ateliers, dans les fabriques, en société, même dans la société cultivée. Vos enfants quitteront un jour la famille pour s'en aller à travers le monde. La vie leur réserve des luttes. Il vous est impossible de les mettre à l'abri du mal, de la croix, de l'épreuve, de leur aplanir constamment le chemin. L'école de l'affliction leur est nécessaire. Pour qu'ils soient protégés comme le fut Samuel, mères joignez vos mains pour la prière, chaque jour, depuis les premières heures de leur existence tant qu'ils seront sous votre direction et plus encore peut-être lorsqu'ils y seront soustraits. Voilà ce qui contrebalancera l'effet contagieux des mauvais exemples. Mères, priez pour que le véritable esprit de prière se fasse sentir en eux et qu'il les rende forts, victorieux. Jésus a pu dire à Pierre, son disciple: «J'ai prié pour toi que ta foi ne défaille point» et cette prière a été son salut. Vos enfants doivent aussi savoir que vous intercédez avec persévérance en leur faveur. Ce leur sera comme un rempart aux heures de détresse, de perplexité et ils marcheront d'un pas ferme sur le sol glissant où d'autres bronchent.

Tout le monde ne peut devenir un aussi grand homme que Samuel, le réformateur d'Israël, mais tous peuvent être fidèles comme lui, et être en bénédiction. Dans le royaume de Dieu, le plus grand est celui qui sert le plus fidèlement.









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