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Le choix d'une profession (1)

«Que faudra-t-il faire de notre garçon ?» Voilà la question qui se pose chaque année dans mainte famille. Et les parents, qui aimeraient tous voir leurs enfants dans une situation assurée, se mettent à passer en revue la longue série des professions.

La tendance à courir après des gains faciles et à négliger les professions manuelles est des plus funeste. Sans doute, sentir ses enfants avoir la vie plus commode que nous ne l'avons eue nous-mêmes est une ambition légitime, et ceux de nos fils qui ont l'étoffe voulue pour «étudier» ou pour «entrer dans le commerce» doivent le faire. Mais, chose certaine, une minorité seule exceptionnellement douée, réussira à parvenir à une situation satisfaisante, tandis que les autres - et il y en a des milliers - vite trompés dans leurs espérances, seront bientôt désabusés. Qu'on se figure le désappointement d'un jeune homme qui, un beau jour, après avoir fait péniblement ses classes, s'aperçoit que le chemin qu'il suit n'est pas sa voie et que tout est à recommencer, et les regrets d'un employé de bureau que les circonstances forcent à rester en sous-ordre. Il travaille et se démène, sans pour cela gagner jamais au-delà du strict nécessaire, heureux encore de pouvoir conserver une position médiocre mais que beaucoup lui envient.

Combien de jeunes gens autour de nous auxquels un métier aurait apporté l'aisance, tandis qu'un travail dans le commerce ou l'administration ne leur procure aucune satisfaction.

Malgré les plaintes et les tristes expériences faites par les artisans, on doit reconnaître que pour un jeune homme bien doué et désireux de parvenir, les chances d'avenir sont infiniment plus favorables dans l'industrie ou dans les professions manuelles.

Plus tard, comme aujourd'hui, on appréciera un bon artisan, il lui sera facile de trouver un travail rémunérateur, il est partout le bienvenu. Tandis que des milliers de commis sont heureux d'avoir une place de fr. 1200 par an, on paie volontiers un plus fort salaire à un bon ouvrier. Il est rare qu'un employé de bureau devienne indépendant, tandis qu'un bon artisan a plus de chance d'y parvenir. L'homme de métier a sa vie assurée mieux que bien des plumitifs qui, on ne sait pas trop pourquoi, le regardent de haut.

Qu'ils s'en souviennent donc, ceux qui, éblouis par l'éclat extérieur, rêvent pour leur fils une situation qui les rende étrangers au métier exercé par leur père avec succès.

Par hérédité, les enfants bénéficient du travail de leur père et de leur aïeul; par suite de la fréquentation de l'atelier en dehors des heures d'école, et de l'expérience qu'ils y ont acquise, ils s'initient dix fois plus facilement que tout autre aux secrets du métier. Au surplus, ils profiteront dans une large mesure de la clientèle de leur père, de ses connaissances spéciales et des expériences qu'il a souvent dû payer cher.

L'apprentissage et l'exercice d'un métier sont presque toujours accompagnés d'efforts physiques, de peines et de désagréments. Bien des jeunes gens reculent devant les signes visibles que laisse sur l'artisan l'exercice prolongé d'un rude métier. Ils se croient appelés à de plus hautes destinées. Mais chaque profession a un bon et un mauvais côté, et ceux qui cherchent à échapper aux fatigues physiques et à la blouse grossière de l'ouvrier vont au devant de déceptions et d'humiliations bien plus amères encore.

Quoi qu'il en soit, il y a lieu de prendre en considération les dons de l'enfant et éventuellement les côtés faibles de ses forces physiques et intellectuelles. Quant à l'état sanitaire, il faudrait consulter un médecin, et pour ce qui est de ses facultés, les maîtres d'école qui l'ont suivi au jour le jour.

Les jeunes gens peu robustes ne sont pas aptes à devenir boulangers, meuniers, bouchers, ouvriers en bâtiment; les natures lentes ne doivent point apprendre l'état de tailleur, de passementier, de tapissier, de coiffeur, de photographe; ceux qui ont les yeux faibles ne supporteront pas la vue de parois inondées de lumière, celle des feux de fourneaux ou de forges; qu'ils évitent aussi de devenir horlogers, lithographes, etc. Les poumons souffrent dans les milieux poussiéreux, l'estomac pâtit des occupations sédentaires; un travail pénible au courant d'air ou le passage brusque de locaux chauffés dans des locaux froids sont nuisibles à ceux qui sont prédisposés aux rhumatismes; beaucoup de métiers exigent la notion exacte des formes et des couleurs.

Il est réjouissant de constater chez un enfant de la dextérité, du savoir-faire, du goût pour la peinture et le dessin; ce sont des dons estimables, mais qu'on se garde bien d'en exagérer la portée, de prendre ces goûts pour du talent, et à cause d'eux d'avoir quant à l'apprentissage de trop hautes visées. Beaucoup se croient appelés, peu sont élus. Il est préférable d'être maître dans un honorable métier qu'artiste manqué. C'est dans les arts et métiers tels qu'ils sont compris et pratiqués maintenant (serrurerie artistique, peinture artistique, peinture sur verre, arts graphiques, etc.) que les jeunes gens doués sous ce rapport peuvent faire leur chemin.

«L'auxiliaire par excellence dans l'exercice des professions manuelles est la dextérité; la qualité et la quantité de la production dans un même laps de temps sont variables d'une personne à une autre. Dans le même atelier, les ouvriers ne réalisent pas les mêmes gains et fréquemment les plus laborieux retirent un salaire moindre de leur travail persévérant et assidu. On dit: «Ils ne sont pas habiles !» Mais pourquoi ? Quelle est la cause déterminante de cette infériorité ? S'il était possible de la discerner avant que l'on s'engage dans une profession manuelle, ne conviendrait-il pas de s'assurer s'il n'y aurait pas un meilleur choix à faire ?

«La caractéristique de la dextérité se manifeste d'abord par la courbure du pouce arqué en dehors; c'est une condition sine qua non pour le maniement du marteau. Depuis le forgeron jusqu'au tailleur de limes, tous les ouvriers, tous les artistes qui façonnent au marteau le fer rougi à blanc, qui cisèlent les métaux précieux, qui sculptent le marbre ou la pierre, doivent la précision et la justesse des coups qu'ils portent avec le marteau à la souplesse de la première phalange de leur pouce; ils doivent leur fortune à ce don naturel, car dans les ateliers, la sélection s'impose au profit des plus habiles, de ceux-là seuls auxquels les travaux les plus difficiles peuvent être confiés.

«Une seconde caractéristique de l'habileté manuelle est indiquée dans la faculté de renverser à volonté les phalanges d'attache des doigts, de telle sorte qu'en étendant la main elle se relève en berceau; du plus ou moins de flexibilité de toutes les articulations, dépendent la dextérité et l'habileté des travaux exécutés à la lime, au rabot ou sur le tour. Cette souplesse peut être indépendante de celle du pouce, mais elle ne la remplace pas, tandis que le pouce arqué se passera plus facilement de la plus grande flexibilité des autres doigts; ces deux caractéristiques sont le plus souvent réunies.

«Ces indices sont très faciles à discerner chez les enfants; tous les états, toutes les professions dont le succès est subordonné à la souplesse de la main et à la sensibilité du toucher, sont ouvertes à ceux chez lesquels cette faculté est un don gratuit.

«Je n'ai pas rencontré un seul ouvrier dont la main présente les caractères de la dextérité, qui ait manifesté le désir de changer de carrière; par contre, combien d'autres cherchent l'occasion d'employer plus fructueusement leur énergie et leur bonne volonté; mais le plus souvent une instruction spéciale leur fait défaut.»


(1) Extrait de deux brochures: Le choix d'une profession et Le discernement dans le choix des professions.









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