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Questions scolaires

Une de nos lectrices * vivement préoccupée du surmenage auquel l'école primaire astreint les enfants dès leur jeune âge aimerait que nous abordions ce sujet dans notre feuille.

Notre correspondante regrette que des enfants de 7 ans soient éloignés toute la journée de l'influence maternelle; leur santé aussi bien que leur caractère pâtissent de cette longue réclusion journalière et du contact continu avec des enfants souvent mal propres et mal élevés.

Nous ne sommes point compétentes pour traiter le fond même de cette question et n'avons aucun moyen direct d'agir sur les autorités scolaires.

Les lois et les organisations ne sont au surplus pas partout les mêmes et nos abonnées appartiennent à des contrées et à des milieux différents.

L'école est un bien d'une valeur inappréciable et dont bénéficient même ceux qui en discernent clairement les côtés faibles.

Elle n'est certes pas parfaite, les programmes sont souvent mal élaborés par des personnes peu compétentes nommées dans bien des cas, plus dans un intérêt politique que pour le bien des écoliers et un grand nombre d'instituteurs ne sont pas à la hauteur de leur tâche.

Il serait vain de regretter le passé, et de chercher à y revenir, soyons de notre temps et portons avec confiance nos regards vers l'avenir.

Examinons rapidement les améliorations qui nous semblent désirables et ce que les mères peuvent faire pour les obtenir.

L'idéal serait que chaque village ou chaque quartier ait une commission de surveillance scolaire composée en partie de pères et de mères, et que ces commissions aient le droit de modifier les règlements suivant les besoins du milieu où elles fonctionnent. (En Suède les parents ont un droit de contrôle sur l'administration des écoles et sur les programmes d'enseignement).

L'idéal serait qu'aucune considération, autre que le bien des enfants, leur développement moral et intellectuel, ne soit en jeu quand on procède à la nomination des maîtres et maîtresses, que le corps enseignant soit composé de l'élite de la population. Pour cela les élèves qui se préparent à la carrière pédagogique devraient être éliminés s'ils ne présentent pas aux cours de leurs études les qualités morales et intellectuelles voulues.

L'idéal enfin serait que les programmes soient élaborés par des personnes des deux sexes connaissant bien les enfants, leurs besoins et leurs capacités.

Des essais couronnés de succès ont été tentés pour faire faire les études des jeunes citadins à la campagne, mais il serait peut-être plus urgent encore de laisser aux jeunes campagnards le temps nécessaire pour qu'ils s'intéressent et apprennent, quand ils sont jeunes, ce qu'ils auront à pratiquer plus tard. N'est-il pas défectueux de leur donner des vacances seulement pour les besognes comme celle de ramasser les pommes de terre, ou de garder les vaches ? Cette dernière surtout est trop souvent pour eux l'occasion de faire de déplorables polissonneries. Ils y apprennent à flâner, ce qui ne leur sera jamais d'aucun profit dans la vie. Le désir d'aller travailler en ville, qui se manifeste de plus en plus chez les campagnards, ne date-t-il pas souvent de ces heures si mal employées ?

Une commission scolaire bien composée pourrait avec fruits étudier cette question et tant d'autres du même genre.

Dans les pays où les femmes ont obtenu le droit de vote en matière municipale, d'heureuses réformes ont déjà été faites. En Norvège en particulier, les progrès sont très prompts. Bientôt peut-être les femmes jouiront dans nos pays latins des mêmes privilèges, mais n'attendons pas ce moment pour agir.

Les mères peuvent beaucoup pour former l'opinion publique; qu'elles ne se contentent pas de critiquer et de se plaindre, mais qu'elles discutent calmement de ces questions soit entre elles soit avec leurs maris.

D'après le nouveau code civil suisse, entré en vigueur l'année dernière, le mariage est: «une association mutuelle basée sur un accord commun. La femme doit aide et conseil à son mari».

C'est sanctionner un droit qu'elle avait reçu de Dieu, mais dont elle n'a pas toujours su, ou pu faire usage. Les femmes ont aujourd'hui le devoir d'user de ce privilège, qu'elles le possèdent légalement ou non. Qu'elles exposent leurs désirs à leurs maris et les encouragent à user de leurs droits de citoyens pour l'amélioration des lois; que les femmes chrétiennes se réjouissent de voir leurs maris faire partie des conseils communaux et ne redoutent pas les sacrifices de temps et de peine que cela leur occasionnera.

Les mères peuvent aussi préparer leurs fils à être de bons citoyens qui sachent juger par eux-mêmes des questions; il ne faut pas que la crainte du: «Qu'en dira-t-on» ait aucune prise sur eux.

«Malheur aux jeunes gens qui subissent les influences de l'esprit de parti et ne savent pas se défendre. Ils sont pour longtemps, pour jamais peut-être réduits en esclavage» Ch. Wagner.

Des intérêts personnels empêchent un trop grand nombre d'hommes d'émettre leur opinion avec franchise; beaucoup abdiquent leur indépendance entre les mains de sociétés politiques ou franc-maçonniques et se voient ainsi forcés, malgré eux, à pousser en avant des hommes qu'ils savent bien ne pas mériter leur confiance.

L'administration des écoles en souffre plus qu'aucune autre, aussi les mères doivent-elles user de toute leur influence pour empêcher leurs fils de se laisser prendre dans l'engrenage.

Les garçons qui auront connu la joie qui remplit le coeur lorsqu'on a résisté par motif de conscience ne l'oublieront pas.

Comme le dit Ch. Wagner: «Le but de l'homme est de devenir une puissance pour la justice». C'est dans la jeunesse qu'il faut l'apprendre.

En entretenant de bons rapports avec les maîtres de leurs enfants, les mères peuvent exercer une heureuse influence, il faut pour cela faire taire les cancans et les jalousies, surmonter ses antipathies, ce qui n'est pas toujours facile. Si nous ne faisons pas du maître notre ami il risque de devenir toujours plus sévère et peut-être même injuste envers ses élèves. Ne relevons pas devant les enfants les petits travers et les défauts de leurs professeurs.

La vocation d'instituteur devrait aussi être honorée au foyer, il ne faut pas en éloigner nos enfants par nos doléances et nos critiques; ni exagérer les difficultés qu'ils y rencontreraient s'ils ont les qualités requises pour s'y consacrer.

L'influence, pour le bien, d'un maître prenant sa tâche d'éducateur au sérieux est considérable, point n'est besoin pour cela qu'il parle de religion à ses élèves. Désirons donc par-dessus tout, une phalange de bons éducateurs pour notre jeunesse, et travaillons de tout notre pouvoir à la réalisation de notre idéal.


* Lettre de Mme Gentizon-Hablutzel-Montmagny









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