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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Femmes fortes

Lorsqu'on ne sait ni vouloir, ni résister, ni souffrir, on traverse la vie comme une épave que la mer et le vent entraînent à tous leurs caprices. Impuissant pour faire le bien comme pour empêcher le mal, on assiste d'une façon passive, avec des regrets et des remords, à toutes les infamies, à toutes les lâchetés qui se commettent autour de soi et on en devient le complice, parce qu'on n'a rien fait pour les empêcher.

Cette faiblesse morale, est avec l'indifférence le grand écueil sur lequel la civilisation contemporaine est venue s'échouer.

A tous les degrés de la hiérarchie sociale, on retrouve cette indolence égoïste qui paralyse tous les efforts. On se laisse faire la loi par ceux qui devraient la recevoir, on subit l'influence de ceux qu'on devrait diriger. Il en est ainsi dans la famille, comme dans la société, comme dans la politique....

Les mères doivent apprendre de bonne heure à leurs filles que la vie n'est pas une fête, qu'elle a un but plus noble et plus élevé. Sans leur présenter l'avenir sous un jour trop sombre, sans exagérer les épreuves qui les attendent, il est bon de les leur faire pressentir et de les habituer de bonne heure à accepter l'inévitable, à subir, sans plainte, les contrariétés, les petits chagrins qui sont proportionnés à leur âge et qui les font autant souffrir que ceux qu'elles auront à subir un jour. Il faut aussi leur apprendre à supporter la douleur physique et ne pas leur montrer une commisération exagérée, ni des terreurs puériles, lorsqu'elles viennent à faire une chute ou à se blesser légèrement.

Leurs mères doivent aussi, dans leur intérêt comme dans celui des autres, les aguerrir contre les frayeurs et les répugnances déraisonnables qui, le plus souvent, ne sont que le résultat de l'imitation. Les enfants n'ayant pas la notion du danger, sont en général inaccessibles à la crainte. Lorsqu'ils sont tout petits, ils éprouvent une terreur instinctive pour tout ce qui les étonne et les impressionne fortement, pour les grands bruits, pour les ténèbres, pour les objets d'aspect effrayant; mais on parvient à les en guérir assez facilement.

Toutefois il est nombre de femmes qui ont peur du tonnerre, des détonations, des araignées, des souris. Elles savent bien au fond que tout cela ne peut pas mettre leur vie en péril; mais elles redoutent l'impression qu'elles en ressentent, parce qu'elle leur est pénible, au même titre qu'elles craignent la douleur physique que cause une douche froide ou un coup de bistouri. Il faut les délivrer dès l'enfance de cette pusillanimité qui les met dans un état d'infériorité ridicule, les habituer de bonne heure à dompter ces répugnances, à triompher de ces craintes, en leur donnant l'exemple, en les excitant par des louanges à essayer de se vaincre; mais il faut éviter avant tout de les brusquer et d'employer la violence, car on s'exposerait à provoquer chez elles des convulsions ou des attaques de nerfs suivant leur âge.









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