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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Vérité et confiance (1)

Ces deux choses se touchent et se suivent. ParIons-en pour ce qui vous concerne, mères, car si vous n'êtes pas véridiques, comment vos enfants le seraient-ils? En éducation l'exemple de tous les jours est l'important; exhortations, menaces, punitions n'obtiendront pas ce qu'obtient l'exemple. Ce soir, pensons surtout au grand rôle que joue la véracité dans l'éducation. Un instant de réflexion nous le montrera. Si vous voulez avoir de l'influence sur votre enfant, il faut qu'il ait, lui, confiance en vous, et pour cela qu'il soit sûr de vous, que votre parole et vos actes ne le laissent jamais dans le doute. Si une fois, il a lieu de s'apercevoir que vous l'avez trompé, voilà sa confiance ébranlée, ou même peu à peu perdue, si l'expérience se renouvelle.

J'insiste auprès des jeunes mamans: point de menaces imprudentes, point de promesses que vous ne tiendrez pas ! «Si tu ne viens pas tout de suite, le croquemitaine (d'autres fois le sergent de ville) t'emportera.» - «Si tu pleures quand je sors sans toi, je ne te prendrai plus jamais avec moi.» - «Je ne t'aimerai plus si tu es si sot.» - Parole imprudente entre toutes, vous savez parfaitement que vous l'aimerez toujours; en outre, tromperie cruelle, car votre enfant a besoin de compter sur votre amour.

Aux questions, des réponses vraies. Ne craignez pas d'éclairer votre enfant sur son origine, parlez simplement, selon la vérité. Prenez comme exemple le poulet sortant de l'oeuf; expliquez-lui la fécondation de la fleur par le pollen. Un entretien en tête à tête, en en faisant comprendre tout le sérieux, mettra un lien nouveau et profond entre vous et votre enfant; il vous regardera avec un respect tout nouveau. Et, s'il y a des choses qui ne sont vraiment ni de son ressort ni du vôtre, dites simplement: «Tu ne comprendrais pas» ou «Je ne sais pas». Ainsi dirigé, l'enfant aura une confiance complète en sa mère, son petit coeur, disposé à l'entier abandon, sera toujours ouvert pour elle, et à mesure qu'il grandira il gardera cette confiance pour cette mère qui ne l'a jamais déçu, jamais trompé. C'est à elle qu'il ira en premier lieu, raconter tout ce qui se développe en lui à mesure que son être moral mûrit, et ce rôle de confidente deviendra toujours plus important. Parlons-en surtout vis-à-vis de vos filles, puisque c'est d'elles que l'on s'occupe ici.

Vous leur avez toujours parlé selon la vérité, mais cela ne suffit pas. La vérité toute nue peut être raide parfois ou peu attirante. Il faut y joindre la patience et la bonne grâce, la gaité même, pour faire naître et surtout conserver cette confiance si précieuse. Nos petits ont tant de choses à raconter, tant à demander; mais un accueil froid ou seulement distrait, mais la moquerie bien plus encore, arrêteront leur élan. Voyez ce garçonnet rentrant de l'école, se précipitant vers vous son carnet à la main. «Regarde, Maman, j'ai trois «très bien» ! Hélas, vous êtes absorbée par quelque soin de ménage ou de couture et lui répondez distraitement: «C'est bon, c'est bon, pose cela sur la table, on verra plus tard». Le voilà qui, arrêté dans son élan, se détourne et se décourage; peut être seulement pour le moment, peut être aussi pour toujours. - Et que penser d'une mère qui, au récit larmoyant que lui fait sa fillette de la trahison d'une amie de coeur, répond: «C'est bien la peine de se mettre dans des états pareils, tu es jolie avec tes yeux gonflés et ta figure rouge, es-tu assez nigaude! Va te regarder dans ton miroir et laisse là toutes ces bêtises !» Non, prenez au sérieux leurs récits enfantins, tout comme leurs confidences de fillettes qui s'essaient à devenir des femmes. Si vers 15 ans, quelquefois plus tôt, elles vous confiaient tout bas qu'elles ont une «flamme» pour tel camarade ou quelque bel étudiant dont la casquette et l'allure martiale les grisent, gardez-vous bien, soit de gronder, soit de vous moquer, soit de mépriser cette petite confession, comme le fit la mère peu sensée citée tout à l'heure, car alors le coeur de la fillette se fermerait pour vous. Toute action bienfaisante deviendra désormais impossible et ce seront des amies, ignorantes ou perverses, qui recueilleront les manifestations d'un coeur qui s'ignore encore. Ecoutez avec attention, sympathie et respect, dirai-je même; puis, après avoir questionné avec bonté, vous pouvez remettre les choses au point, avertir votre fille des dangers que peut lui faire courir ce sentiment caressé et nourri en elle, qui le plus souvent, n'est qu'une «flamme», c'est à dire une excitation passagère, fruit de l'imagination.... Et si plus tard votre fille a une affection sérieuse, elle n'aura pas de peine à vous l'avouer, ne craignant plus d'être mal reçue. Vous pourrez alors, comme son amie la meilleure et la plus vigilante, la comprendre et la guider. Que de jeunes filles qui se perdent, parce qu'elles n'ont pas eu ce guide sûr et tendre: une vraie mère ! Dans leur vie de travail, au dehors de la maison paternelle, en butte aux attentions de leur patron - le cas est fréquent - ou de tel autre individu mal intentionné, une pleine franchise vis-à-vis de leur mère ne les préservera-t-elle pas, mieux que tout le reste, d'une issue mauvaise? Le fait est authentique: Une jeune ouvrière, courtisée par un employé de la même maison qu'elle, en parla à sa mère. Celle-ci lui conseilla d'avertir le personnage qu'elle avait l'habitude de dire à sa mère tout ce qui la concernait. Les assiduités cessèrent aussitôt. - Vos filles n'useront de franchise que si votre chaude et intelligente sympathie les a habituées à vous ouvrir leur coeur. Cependant il peut arriver, et il arrive, que quoique sûre de l'accueil de sa mère, une jeune fille de nature réservée, ou se croyant liée par un point d'honneur, faux du reste, ne dira rien, souffrira et s'enfoncera seule dans une situation difficile, même tragique. C'est à la mère de s'apercevoir que quelque chose ne va pas et à questionner doucement, avec tendresse surtout, pour faire ouvrir ce coeur meurtri qui cédera sûrement. Point de brusquerie, d'impatience. Nos filles ont besoin d'amour, de bonté, ce qui n'implique pas la faiblesse ni le laisser-aller. Enveloppons-les de la tendresse dont notre être tout entier est plein pour elles, qu'à tout âge elles la volent et la sentent, ce sera une sauvegarde réelle, un refuge dans leurs difficultés et une lumière pour le foyer. Il faudrait qu'on puisse dire de chacune de nous ce que disait une jeune fille qui vient de perdre sa mère: «Elle me remettait toujours du bon côté quand je lui avais raconté mes ennuis». - Vous me répondrez peut être que vos filles sont souvent peu aimables, difficiles à mener. C'est en effet quelquefois le cas; mais, si Dieu nous donne des enfants, c'est tout d'abord pour les discipliner, pour les amener au bien, sans nous décourager, même si nos efforts ne sont pas immédiatement récompensés. Semons le bien, jour après jour, aimons sans nous lasser, nous verrons certainement un résultat à ce travail persévérant. Non seulement, et c'est là notre but, nous aurons formé des femmes de valeur: épouses, mères ou «tantes», peu importe, mais nous nous trouverons avoir, en avançant dans la vie, des filles qui seront nos amies, nos aides, nos soeurs.


(1) Travail présenté à une réunion de Mères dans une Union Chrétienne de jeunes filles.









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