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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOUREducation pratique Si de nos jours nous avons à déplorer un nombre toujours croissant de séparations, de divorces, de suicides, dans la jeune génération, nous pouvons presque à coup sur en rendre responsables ceux qui n'ont pas su préparer de bonne heure cette génération aux sérieuses réalités de la vie. Voici quelques conseils pratiques en vue de cette préparation. La mère de famille devrait donner à son enfant, dès le bas-âge quelque devoir à accomplir dans la maison en lui faisant comprendre que par son travail bien fait, il contribuera au bonheur et au bien être de tous. «Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place» que ce soit la devise des garçons comme celle des filles; et pour que les premiers ne comptent pas sur leur mère et leurs soeurs pour les servir, apprenons-leur à avoir de l'ordre. Quant un garçon aura été élevé ainsi croyez-vous que plus tard il se permettra de regarder sa femme comme une servante docile, toujours prête à obéir à ses moindres caprices? D'autre part, une mère devrait faire comprendre à sa fille qu'aucun travail n'est servile, s'il a pour but le bien être du foyer, et qu'en vue de ce bien être, elle devrait mettre son orgueil à savoir faire elle-même tous les travaux du ménage. Du reste, il est prouvé que ces travaux sont meilleurs pour le corps que la plupart des sports, car dans leur variété, ils font agir tous les muscles. La jeune fille ne pourra donc que bénéficier de ce genre d'occupations, puisque son corps devenant plus sain, plus vigoureux, elle sera d'autant mieux préparée à supporter les charges que l'avenir lui apportera. Nous connaissons une dame dont la fille s'est fiancée avec un jeune homme ayant de belles perspectives d'avenir, cette mère judicieuse renvoya sa domestique, et pendant six mois la jeune fille fut chargée des soins du ménage, elle apprit ainsi à fond tout ce que doit savoir un bonne maîtresse de maison. Est-ce à dire que les jeunes filles ne doivent vivre que dans l'idée de se marier? Non certes ! mais comme somme toute la plupart d'entre elles se marieront, il est nécessaire que leur éducation fasse d'elles de bonnes épouses. Quant à celles qui ne se marieront pas, elles seront dans bien des cas, si elles restent à la maison, l'aide précieuse qui permettra à la mère de famille de plus longues années pour le bonheur des siens. Il faut en éducation savoir tenir compte des dispositions naturelles. On obtiendra des résultats bien supérieurs en cultivant les dons spéciaux de chaque sujet, qu'en le forçant à faire un travail pour lequel il manque d'aptitudes. Ceci s'applique aux filles aussi bien qu'aux garçons, car la fortune est instable et l'enfant riche aujourd'hui sera peut-être pauvre demain; celui qui aura été préparé par son éducation à pouvoir se tirer d'affaire par lui-même au jour du besoin, ne pourra que bénir ses parents. L'usage des excitants, quels qu'ils soient, est fatal pour l'enfance et la jeunesse, aussi les mères doivent-elles prendre garde de donner à leurs enfants une nourriture suffisante et bien préparée; le contraire risque d'amener peu à peu un jeune homme à la fréquentation des cafés. Si les parents sont appelés à faire souvent de grands sacrifices pécuniaires pour leurs enfants, ceux-ci doivent en devenant grands apprendre à dépenser l'argent avec discernement. Cela peut leur être enseigné de bonne heure; la mère qui, par orgueil ou négligence, ne comprend pas cette nécessité et n'enseigne pas a ses enfants ce qu'est un emploi judicieux de l'argent est plus à blâmer que les jeunes gens qui le gaspilleront. Beaucoup de jeunes hommes hésitent à se marier de nos jours, parce qu'ils savent que leurs moyens sont limités et la vie couteuse, et que les jeunes filles n'ont pas appris à dépenser l'argent avec intelligence. Il faudrait dès le début de la vie inculquer aux petits la conviction que l'on ne doit jamais acheter une chose si l'on a pas de quoi la payer, c'est un principe d'honnêteté élémentaire. A propos des dépenses, mentionnons en passant le besoin exagéré de vacances, il ne faudrait pas qu'elles soient une charge trop lourde pour celui qui gagne le pain de la famille, et elles devraient être combinées de façon à ce que tous ceux qui en ont besoin en aient leur part. Pour enseigner à l'enfant à être scrupuleusement honnête et droit, ne lui faisons point ce que nous ne voulons pas qu'il nous fasse et ayons des égards pour ce qui lui appartient. Jamais une grande personne ne devrait prendre le plus petit objet appartenant à un enfant sans lui en avoir demandé l'autorisation. Une mère envoya son petit garçon faire une commission et lui donna l'argent nécessaire à l'achat. A son retour il vint lui offrir des bonbons. D'où les as-tu ? demanda-t-elle. Et le petit de répondre en toute innocence: Je les ai achetés avec les sous qui restaient. La mère lui fit comprendre qu'il avait dépensé de l'argent qui n'était pas à lui et qu'elle ne pouvait pas accepter des bonbons achetés avec de l'argent volé. La leçon était nouvelle pour le bambin, mais il ne l'oublia certainement pas. Promesse c'est dette. Lorsque nous avons jugé bon de promettre une chose, nous devons tenir notre parole même au prix d'une difficulté inattendue. Un père avait promis à son fils - sous certaines conditions - un livre qu'il croyait pouvoir obtenir facilement et à bon marché. Une fois les conditions remplies de la part de l'enfant, le père dut faire de longues recherches et payer le volume fort cher, mais ce fut là pour le garçon une excellente leçon d'honnêteté. Il y a pour les mères une immense tentation à se laisser détourner de leurs devoirs domestiques par les multiples devoirs de société, ou les nécessités de la vie. Que chacune prenne à coeur de placer sa tâche maternelle en première ligne. |
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