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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOUREncourager comme Christ L'enfant est un cerveau, une conscience vide et sa faiblesse, son ignorance, le respect et l'affection que lui inspirent ses parents, tous les liens de solidarité qui l'unissent à eux le placent dans la situation de subordination la mieux faite pour favoriser la suggestion naturelle. N'ayant pas d'idées à lui, surtout dans cette période du début de la vie, où les instincts héréditaires ne lui en ont pas encore suggéré du dedans, il est tout disposé à penser ce qu'on veut lui faire penser, à croire ce qu'on veut lui faire croire, et telle est l'ingénuité de sa confiance en la parole de ses éducateurs, qu'il sera très vite ce qu'ils auront dit qu'il est. Le soupçonner c'est le corrompre; lui attribuer un défaut c'est le lui donner. Lui reprocher d'être maladroit, menteur, c'est le rendre plus maladroit, plus menteur encore. Au contraire déclarer qu'il est incapable de cacher la vérité, qu'il saura toujours se tirer d'affaire, c'est le rendre véridique et avisé. Quand un enfant a commis quelque action répréhensible il ne faut pas en le blâmant interpréter l'action dans son sens le plus mauvais. L'enfant est trop inconscient, en général, pour avoir eu une intention tout à fait perverse; en lui prêtant la délibération, l'intention arrêtée, la résolution virile, non seulement on se trompe mais on les développe chez lui. Il faut donc dire à l'enfant: tu n'as pas voulu faire cela mais voici ce à quoi ton acte eût pu aboutir; voici comment si on ne te connaissait pas on pourrait l'interprêter. Il faut donc le supposer aussi bon qu'on souhaite qu'il soit pour qu'il le devienne. Toute idée forte tend à se réaliser, surtout dans un organisme mental impressionable comme l'est celui de l'enfant. De là, la nécessité d'affirmer énergiquement qu'il peut, qu'il fera, qu'il comprendra; de même que chez les hypnotiques d'hôpitaux, ce n'est qu'à la condition de donner un ordre net qui ne laisse place à aucun doute, qu'on obtient l'obéissance immédiate. Cette discipline n'est-elle pas celle que le Christ a toujours suivie avec ses disciples, avec les pécheurs? Il leur parle de leur salut plutôt que de leur faute. Il ne condamne pas, il n'accable pas, il encourage, relève, rend l'espoir perdu. Il fait plus, car il sait que la confiance se communique: Il propose à ses apôtres un programme, un idéal qui semble en parfaite contradiction avec leur nature. Jamais Il ne leur donne la formule de leurs défauts. Il ne rappelle pas à Simon sa faiblesse de caractère: Il lui confère un nom qui exprime la force: «Tu ne t'appelleras plus Simon, tu t'appelleras Pierre.... Tu es Pierre et sur cette pierre je fonderai mon église ». Il ne se souvient plus que ses apôtres l'ont abandonné le jour de son supplice, Il leur dit: «Allez et instruisez toutes les nations»; et auparavant quand Il les savait pourtant si versatiles, si ignorants: «Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde». Il partent pour une première mission et Il leur persuade que rien ne pourra leur nuire, qu'il marcheront triomphalement sur les puissances de l'ennemi; et saint Jean adoptant la méthode du Maître ira jusqu'à proclamer cette opinion extraordinaire: «Celui qui est né de Dieu ne pèche plus». |
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