Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

En famille

«La maison fut remplie de l'odeur du parfum»

(Jean, 12, 3.)


«L'homme ne vit pas de pain seulement» a dit le Maître. Nous en faisons tous, et tous les jours, l'expérience. Quelle différence entre la vie d'auberge et la vie de famille! Et pourtant l'auberge procure à ses habitués bon souper, bon gîte et le reste... Mais cela ne suffit pas au coeur de l'homme; celui-ci ne vit pas de «nécessaire» seulement; il lui faut du superflu; il vit de pensée, d'affection, de poésie, d'espérance, de tout ce beau luxe moral, enfin, sans lequel un être humain gît dans le confort, comme un animal sur sa litière.

Eh quoi! demandera quelqu'un: Parmi les richesses plus nécessaires que le pain, vous ne citez pas la prière, l'Evangile, le culte intime ou public? Est-il indifférent ou non de posséder la foi? Au contraire; elle est tellement indispensable, qu'elle peut être comparée elle-même au pain; le pain matériel est nécessaire au corps, le pain spirituel est nécessaire à l'âme, et comme on ne vit pas seulement de pain matériel, on ne vit pas seulement de pain spirituel. Il est telles familles où la piété est en honneur, où l'on trouve des convictions religieuses, et où, néanmoins, il manque un élément au bonheur domestique: maisons privées de lumière et de joie, de cet impondérable qui constitue le charme. Aucun parfum n'y flotte.

Voilà le fait. Or, il est inadmissible qu'une maison chrétienne apparaisse au monde comme un couvent, une prison ou une forteresse, baignée dans la clarté grise, et sévère des consignes à exécuter. L'Evangile est un grand décorateur; il suspend des guirlandes aux murailles nues, il met de la musique dans les âmes.

Marie de Bethanie a brisé un vase précieux, plein d'une huile odoriférante et elle en verse le contenu sur les pieds du Sauveur. C'est son enthousiasme pour le Christ qui a transformé l'atmosphère où respiraient les convives.

Un fervent amour pour Jésus-Christ prend invariablement la forme de l'amour pour les frères, nos frères en qui nous devinons, en qui nous saluons, en qui nous servons Jésus-Christ lui-même. Aimant le chef, nous aimons les membres, et cette sainte affection enveloppe, d'abord, ceux qui nous tiennent de près.

L'absence de parfum dans une maison n'est pas seulement un malheur, c'est une faute, car il s'agit bien là d'un devoir négligé.

Beaucoup de gens considèrent la famille comme le domaine du sans-gêne. Là, pensent-ils, on n'est pas obligé de surveiller sa tenue ou son langage; là, on peut se dispenser des égards qu'on s'impose ailleurs envers les autres. Bref, le laisser-aller est légitime, au sein de la famille: laisser-aller béat ou laisser-aller grossier.

Sans doute, un des bienfaits du foyer domestique est la liberté dont on y jouit, une absence de tension morale qui constitue un repos délicieux pour l'esprit. Mais quelle distance entre cet affranchissement des fausses conventions sociales et la rupture avec les principes élémentaires de l'urbanité évangélique, cette fleur exquise qui s'est épanouie pour la première fois, ici-bas, dans les épîtres de Saint-Paul. «Par amour fraternel, soyez plein d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques....» Fouler aux pieds la courtoisie domestique, ne serait-ce pas tomber sous le coup de la parole sévère: «Si quelqu'un n'a pas soin des siens et principalement de ceux de sa maison, il est pire qu'un infidèle».

Il est des familles où l'on sait à peine se dire «merci». Non pas qu'on ignore le sens ou l'usage de ce court vocable; on l'emploie. Mais la vraie gratitude est absente, car chacun estime que recevoir quelque chose des siens, c'est recevoir un dû. Et alors la famille, pleine de dévouements méconnus et de sacrifices méprisés, perd son charme et sa grâce. La maison manque de parfum.

Faute de vraies et saines admirations mutuelles, le foyer s'assombrit. A force de chercher le mauvais côté des choses, on tue la confiance réciproque; on perd la foi les uns dans les autres; chacun se jugeant voué à la médiocrité, les parents ne conservent plus, à l'égard de leurs enfants, cette sainte espérance qui est le grand secret de l'éducation; les enfants soupçonnent les parents de ne pas les aimer véritablement. Une telle famille ne sait même pas discerner, dans son propre sein les qualités qu'elle applaudit ailleurs. Ou bien, on s'aime sans oser se le dire, sans oser se le montrer. On serait prêt à souffrir les uns pour les autres; mais on ne s'enhardira pas, entre frères et soeurs, à se témoigner l'affection dont les coeurs sont pleins. On fera le voyage de la vie côte à côte, comme deux ruisseaux parallèles et qui ne se rejoignent jamais. Et tout à coup, la terre se crevasse, et l'un des ruisseaux se précipite dans l'abîme....

Quelquefois le silence n'est que le produit momentané d'un accès de mauvaise humeur. Mais que vient faire la bouderie au foyer? Elle en est l'adversaire le plus implacable. On est intolérant envers les siens! obstiné! susceptible! On ne veut jamais avoir tort; et si l'on a raison, on se donne tort, en ayant trop raison, et par le ton même dont on affirme son bon droit.... Celui qui ouvre la porte du sanctuaire domestique à l'hypocondrie, à la malveillance, est un traître qui livre à l'ennemi les clés d'une place assiégée.

Certes, il ne faut pas nier les diversités de tempérament. Elles posent à la raison et à la foi les plus redoutables énigmes. Les rapports de la responsabilité individuelle et de l'hérédité offrent un problème insoluble à l'homme. Les uns sont naturellement doux, sensibles, serviables; les autres sont, par nature, acariâtres et revêches; les uns sont expansifs, et les autres taciturnes.... Mais l'Evangile, «puissance, de Dieu», a pour mission de transformer les tempéraments.

0 Eternel, garde mes lèvres, discipline mes gestes, illumine mes regards, et que mon âme épanche, aujourd'hui, dans la maison, un parfum de grand prix.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève