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De la vanité et de l'affectation

La vanité est un défaut qui se montre de bonne heure chez les enfants. Ils aiment à attirer l'attention, à être admirés, et il est de toute importance de ne pas encourager cette disposition par des témoignages inconsidérés de notre sollicitude. Nous leur devons tous nos soins, et il ne suffit pas que nous nous occupions de leurs intérêts les plus pressants, nous devons aussi songer à leur faire plaisir, à les amuser, à les rendre heureux. Mais ne leur laissons pas soupçonner qu'ils sont les objets de nos constantes préoccupations, et n'attirons pas leur attention sur eux-mêmes. Il est possible d'avoir pour eux mille bontés, sans pour cela flatter leur vanité et leur faire croire qu'ils sont des personnages importants. Malheureusement, beaucoup de personnes manquent de jugement dans leur manière de s'occuper des enfants. Souvent, en les voyant, elles se permettront un murmure d'approbation ou quelque remarque sur leur joli visage, leur tenue, leur toilette, elles écouteront avec empressement leur babil, et se répèront en leur présence les gentillesses ou les naïvetés, avec lesquelles ils amusent la société. Tout cela ne peut avoir qu'un effet déplorable sur ces jeunes coeurs.

La louange et les encouragements, donnés avec mesure et en temps opportun, auront un effet tout autre. La flatterie plaît, sans doute, mais fait du mal; elle fortifie la bonne opinion qu'un enfant peut avoir de lui-même, et l'engage à affecter les qualités qui lui valent des compliments. La louange sobre et dispensée à propos, est un stimulant non à paraître, mais à devenir meilleur. N'oublions pas, en exprimant notre approbation, que nous devons habituer nos jeunes élèves à examiner les motifs qui les font agir. Ils doivent apprendre à faire le bien non pour être loués, ou pour avoir la satisfaction de surpasser leurs petits camarades, mais parce que bien faire est un devoir et un privilège. Et tandis que nous cherchons à stimuler leurs efforts vers la perfection, cultivons chez eux cette humilité qui est leur principal charme. Il va sans dire que si, nous-mêmes, nous ne possédons pas cet esprit doux et humble «qui est d'un grand prix devant Dieu», nous ne réussirons point à l'obtenir chez nos enfants.

Il est rare qu'on puisse corriger un enfant vaniteux, par une opposition directe et des défenses positives. Il vaut mieux nous montrer tout à fait disposées à soigner son extérieur, à accorder une attention suffisante à sa toilette, en lui apprenant à modérer les désirs qui l'entraîneraient vers le luxe et le superflu. Surtout, occupons son esprit de choses plus élevées, et cultivons ses goûts les plus nobles. La toilette deviendra pour lui un sujet d'importance secondaire, si nous ne la mettons pas nous-mêmes au premier rang dans nos préoccupations. Nous nous garderons de donner un vêtement neuf comme récompense pour une bonne conduite, et la couleur, la forme d'une robe, ne seront point discutées comme une affaire d'Etat. Non pas que nous devions mépriser tout ce qui a rapport à la mise de nos enfants ; ce serait aller à fin contraire. Le désir d'être bien mis et de plaire est légitime dans une certaine mesure, et chacun sait qu'on a un sentiment pénible de gaucherie quand on est vêtu de façon à attirer les regards surpris, dédaigneux ou moqueurs du prochain.

L'affectation tient de près à la vanité et en découle souvent; elle est assez répandue. Rien n'est plus aimable que le babil et la joie exubérante d'un bébé qui s'ébat tout simplement, sans se préoccuper ni de lui-même ni de son entourage. Nous ne saurions trop encourager ces démonstrations-là, ni prendre une trop grande part à cette joie. Mais ce serait une cruauté que de détruire le naturel de cet enfant, en lui laissant voir que nous l'admirons, ou en l'exposant aux exclamations flatteuses de nos domestiques, de nos visiteurs, de nos proches. L'innocent babil d'un petit être inconscient de son charme, serait remplacé par l'affectation de la gaîté, et un fatigant bavardage voulant à tout prix attirer l'attention et obtenir des encouragements.

Ceux qui ont l'habitude des enfants discernent bien vite ce qui est affecté, non seulement dans leur langage, dans leurs actions, mais dans leur maintien, dans les airs qu'ils se donnent. Quand un enfant vient à nous en minaudant, traitons-le avec froideur, et faisons-lui sentir notre complète désapprobation.

Mais il est nécessaire de nous surveiller nous-mêmes. Sommes-nous capables de donner à nos élèves un exemple sans lequel nos exhortations, notre sollicitude, seraient inutiles? Sommes-nous simples, naturelles? Ou bien notre conduite est-elle inspirée par le désir d'être admirées, de paraître supérieures à d'autres femmes? Si nous nous permettons la moindre affectation dans le son de notre voix, dans la manière de nous exprimer; si nous nous servons d'expressions exagérées, si nous ne sommes pas très sobres dans nos démonstrations, nous nous rendons coupables, en semant dans le coeur de ces petits qui nous sont confiés, précisément les défauts dont il faudrait les préserver à tout prix.









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