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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Le Devoir de pardonner

Nous est-il jamais arrivé de réfléchir le soir sur la journée qui vient de s'écouler, sans éprouver pour notre propre compte le besoin le plus absolu du pardon? Nous n'avons pas seulement besoin du pardon de Dieu, nous avons besoin du pardon de notre père, de notre mère, de notre femme, de nos domestiques, de tous ceux qui nous environnent. Nous avons été brusque ou maussade; nous avons négligé des devoirs; nous avons obéi à notre égoïsme; au lieu de faire du bien autour de nous, peut-être avons-nous fait du mal; peut-être avons-nous prononcé des paroles légères ou malveillantes; peut-être avons-nous donné de fâcheux exemples.

Mais la famille est la famille, elle possède un fond inépuisable d'indulgence; il faut qu'elle pardonne; elle ne vivrait pas sans cela. Si ses membres ouvraient un compte par doit et avoir, tout serait perdu. Les comptes de la famille ne s'écrivent que pour une heure; puis on efface, et on recommence avec une provision nouvelle de tendresse, de confiance, d'humiliation salutaire.

Et le pardon, notez-le bien, n'est pas le synonyme de la faiblesse. Dieu nous préserve d'appeler le mal bien! Si la famille vit d'indulgence, elle vit avant tout de sincérité; elle ne tolère pas le mal, elle ne le couvre pas du voile banal d'une lâche indifférence; elle le traite en ennemi, elle lui dit son nom en face, elle ne consent pas à vivre avec lui.

Vous connaissez les vraies familles à cette marque, que l'affection y est fidèle; elle y a de saines énergies: une douleur passagère plutôt que l'acceptation d'une déchéance. - Les vraies familles ont toujours leurs crises: il devient nécessaire à certains moments de s'avertir, de s'expliquer; les âmes s'ouvrent, les plaintes se font entendre, heures sombres où le ciel se couvre de nuages et où la face du soleil se voile. Mais attendez, l'orage va finir; maintenant, que l'air est serein ! Quelle douce chaleur dans ces rayons! La vérité a passé par là, la vérité et la tendresse. On a tout dit, on n'a rien gardé à l'arrière-coeur, des larmes ont coulé peut-être, des résolutions ont été prises, de durables repentirs ont courbé les têtes, une ombre sérieuse s'est projetée sur le foyer. Ne craignez rien, cela aussi est bon, les bonheurs élevés marchent tous dans ces routes rocheuses et difficiles, les chemins qui montent ont tous de ces escarpements. La famille monte, c'est l'essentiel, les bonnes larmes sont le présage des bonnes joies; on va s'aimer mieux que jamais à la maison.

C'est qu'on a véritablement pardonné. Le complet et loyal pardon, celui qui ne laisse subsister aucune amertume celui qui ne pense qu'à chérir davantage et à prier avec plus d'ardeur, accomplit une oeuvre merveilleuse sous notre toit. Grâce à lui, on se trouve bien, et les bonheurs qui éclatent ne coûtent rien au progrès moral.

Sans lui, oh! qui pourrait dire à quelles misères nous serions condamnés! Si nous enregistrons les moindres griefs, chaque jour nous en apportera; si nous nous permettons d'avoir des rancunes, chaque jour elles deviendront plus violentes et plus profondes. Comme nous sommes loin d'être parfaits, il est probable que ceux qui vivent avec nous ne sont pas parvenus non plus à la perfection: nous avons nos torts, ils auront les leurs. Nous n'apercevrons, bien entendu, que ces derniers et nous ne tarderons pas à nous poser en victimes. Otez le pardon, la vie en commun deviendra un enfer. Vous savez ce qui se passe d'ordinaire sur les vaisseaux, pour peu que la navigation soit longue: on finit par se détester, les petites rancunes ou les petites jalousies s'exaspèrent jusqu'à devenir de la haine. Nous sommes plus serrés autour d'un foyer que les voyageurs ne le sont sur le pont d'un navire, et le voyage dure plus longtemps; nos affections les meilleures y périraient, si le pardon ne venait faire son oeuvre et s'il ne la recommençait chaque jour.

Il est des esprits inexorables, il est des caractères durs, inflexibles, qui s'avancent dans leur roideur; je peux honorer leur droiture et leurs vertus, mais je demande à Dieu de ne pas me placer sur leur chemin. Ayez de la fermeté, ayez de la franchise, ayez du sérieux, ne traitez pas légèrement des torts graves, veillez avec une sainte jalousie sur l'âme de ceux qui vous sont chers; acceptez votre souffrance et la leur plutôt qu'un affaiblissement quelconque du sens moral, c'est à merveille et je vous approuve, seulement pardonnez.

Lorsque je vois des hommes qui enregistrent et n'oublient plus, qui tiennent note des griefs, qui écrivent et n'effacent pas, qui gravent en quelque sorte sur l'airain, je me demande ce qu'ils ont fait de l'Evangile. Vivons-nous sous la loi ou sous la grâce? Attendons-nous du Seigneur la justice ou le pardon? Souhaiterions-nous que, lui aussi, il burinât nos offenses, qu'il réglât notre compte une fois pour toutes, en disant: C'est un homme jugé ?

Jésus-Christ nous a appris à prier ainsi: «Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés». Comme nous pardonnons!









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