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Conséquences naturelles

On peut affirmer qu'une éducation bien comprise, bien dirigée, peut neutraliser, peut détruire toute trace de nervosité, même chez un enfant atteint héréditairement; mais il est aussi vrai d'ajouter qu'une éducation mal dirigée et mal comprise peut développer de toutes pièces le nervosisme, même chez un enfant qui n'y est pas prédisposé. Ces deux faits, bien mieux qu'une longue discussion, vous montreront l'importance considérable de l'éducation morale en matière de nervosisme.

Montrez à l'enfant que chacune de ses paroles, que chacune de ses actions, ont des conséquences naturelles et logiques; que certaines d'entre elles ont des conséquences désagréables et fâcheuses pour lui ou pour les autres, qu'elles sont mauvaises et qu'il ne faut, par conséquent, pas les faire; que d'autres de ses actions ont des conséquences utiles et agréables pour lui ou pour les autres, que, par conséquent, ces actions sont bonnes et qu'il faut les pratiquer.

Il comprendra fort bien, et au bout de peu de temps, lorsqu'il aura tenté quelquefois l'expérience, en essayant d'enfreindre la défense qui lui a été faite, lorsqu'il aura vu la conséquence qu'on lui avait annoncée se produire, alors il se soumettra, sa faculté d'observation, sa logique et son esprit de justice seront satisfaits, et sa confiance dans le dire de son éducateur sera doublée...

Ce système me paraît supérieur à tous les autres en ce qu'il met l'enfant en présence de faits, suivis de leurs conséquences agréables ou désagréables, bonnes ou mauvaises, et qui contiennent en eux-mêmes leur récompense ou leur punition.

Un exemple. Voici un enfant qui aperçoit une théière bouillante placée sur une table. Ne touche pas à cette théière! L'enfant continue. Si tu as le malheur de la toucher, je te donne un soufflet. Voilà comment procède l'éducation ordinaire.

L'éducation naturelle agit autrement: Ne touche pas cette théière, elle te brûlera les doigts. L'enfant continue; laissez faire, bien mieux, aidez-lui à approcher la théière et bientôt, avec ses gestes charmants et indécis, vous le verrez approcher son doigt et tout à coup pousser un cri de douleur et de rage. Ne vaut-il pas mieux le laisser se brûler légèrement, tout en faisant une expérience des plus utiles pour lui, pendant que l'on est près de lui, pendant que l'on peut l'empêcher de renverser la théière et de se faire une brûlure mortelle; car avec l'autre méthode, il est certain que tant que la menace bourdonne dans son oreille, ou tant qu'il sentira la cuisson du soufflet, le même jour il ne recommencera pas. Mais soyez certain qu'à la prochaine occasion, quand il se trouvera seul, il le fera, car il est curieux de nature, et alors l'expérience pourra avoir des conséquences graves, peut-être tragiques pour lui. Même si cela n'arrive pas, le soufflet n'aura été d'aucune utilité pour son éducation et ne lui aura rien appris, sinon qu'un soufflet fait mal et que quand on veut enfreindre une défense il faut se cacher.

Avec la méthode naturelle, il a enrichi ses connaissances d'une expérience utile. L'enfant se souviendra de la petite brûlure et évitera les grandes, de plus et surtout, cela lui donnera une grande confiance dans la parole de son éducateur, dont il a pu contrôler la véracité, et bien loin de le faire, dans une autre occasion il en recherchera volontiers les conseils. Enfin la cuisson de la brûlure lui paraît une punition juste, proportionnée à la désobéissance, car s'il désobéit une seconde fois il aura la même, exactement la même punition que la première fois. De plus, cette punition est la conséquence de la faute, ou plutôt est administrée par la faute elle-même, et n'est pas une punition arbitraire, inventée et donnée par les parents, comme un soufflet ou un coup de bâton ou une claque, si bien que dans l'esprit logique et juste de l'enfant, la punition devient un payement. Telle désobéissance coûte un soufflet, et il est stupéfait, une autre fois, pour la même désobéissance, d'en recevoir deux parce que son père est énervé.

Cette idée de rachat des fautes est au fond de tout esprit d'enfant; je me souviens encore de notre vieux maître d'école enfantine qui nous donnait un coup de règle sur les doigts chaque fois que nous venions trop tard. Ce coup de règle était tellement inséparable dans notre esprit de l'arrivée tardive, que lorsque nous nous trouvions deux devant la porte, quelques minutes après l'heure sonnée, nous allions nous promener toute la matinée, la conscience tranquille, pourvu que nous arrivions un peu avant la sortie tendre la main pour payer notre matiné d'école buissonnière.

Le système de l'éducation naturelle répond donc aux besoins de l'enfant; il est logique et satisfait aussi bien son esprit de justice que son esprit d'observation. .

Au reste il y en a d'autres, ce qu'il faut surtout, c'est d'avoir un système, toujours le même, et de ne pas permettre aujourd'hui ce que l'on défendait hier, ne pas gronder pour des vétilles, et laisser passer un autre jour une faute grave sans sourciller, ne pas punir sévèrement aujourd'hui, et demain, suivant votre humeur, laisser passer la désobéissance en souriant.

Un système! Une méthode ! Combien y a-t-il de parents qui s'occupent avec suite de l'éducation de leurs enfants ?









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