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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Le retour à la nature (1)

Le retour à la nature, c'est aussi le retour aux lois élémentaires de la nature humaine et de son évolution, lois que notre époque proclame, mais qu'elle viole sans cesse.

L'une de ces lois veut que l'être se développe d'une manière progressive, sans surchauffage et conformément à son degré de maturité. Or cela est presque impossible aujourd'hui. Notre vie est trop agitée, trop dispersée. Nous en souffrons et nos enfants en souffrent par contre-coup. Il y a trop de choses dans leur existence. Nous voulons les initier à tout à la fois, les déveloper dans tous les sens. Il faut cultiver tous les arts, prendre part à toutes les distractions, et faire de l'altruisme par dessus le marché. Cet éparpillement de la vie leur cause une fatigue latente qui prépare la neurasthénie et la mélancolie, ou bien, elle engendre une superficialité déplorable. L'abondance des impressions les affaiblit, elles se chassent les unes les autres et se neutralisent. L'esprit n'est plus qu'une ardoise sur laquelle on efface un mot pour en inscrire un nouveau, aussitôt effacé à son tour. Il perd toute vigueur toute précision. Les notions flottent dans le vague. A la longue, il en résulte une insécurité décourageante, qui est pour beaucoup dans le peu de goût pour le travail que nous constatons chez un grand nombre d'enfants.

A tout prix, il nous faut éliminer de notre vie ce qui la surcharge. Il faut établir la relativité des devoirs soit pour les parents, soit pour les enfants. Cela ne peut se faire d'une manière uniforme; pour chaque famille, pour chaque enfant, la question se pose différemment. C'est donc à chacun de nous de découvrir ce qui doit être sacrifié. Ce sera pour certains parents les «devoirs de société», qui ne correspondent trop souvent qu'à des préoccupations de vanité ou d'ambition mondaine. Ils renonceront aux relations conventionnelles pour pratiquer davantage l'hospitalité cordiale et simple, qui complète et enrichit la vie de famille, au lieu de la troubler et de la compliquer. Ce seront certaines lectures que nous faisons souvent uniquement pour avoir l'air «au courant; peut-être, les «bonnes oeuvres» que nous accomplissons parce que nous n'osons refuser d'y participer, ou parce que nous y trouvons un calmant pour notre conscience - tandis que nous n'avons pas le temps de nous occuper de notre vrai prochain: enfants, doyens de la famille, employés, gens avec lesquels la vie quotidienne nous met en relation directe et personnelle. Il faudra renoncer aussi à tout voir et tout entendre, et apprendre que le développement intérieur, résultant de la concentration de notre esprit sur un petit nombre de sujets est supérieur à celui qu'on acquiert en emmagasinant les pensées ou les impressions venues du dehors.

Pour nos enfants, aussi, il faudra choisir, - renoncer aux petits succès de vanité, aux relations soi-disants obligatoires et trop souvent fâcheuses, aux sujets d'étude qui ne correspondent pas à leurs dons ou à leur développement réel et qui les surchargent sans profit, surtout aux plaisirs qui sont pour eux une fatigue et un excitant. Ce sera parfois difficile, douloureux même. Mais la fébrilité fera place au calme, aux loisirs, conditions de la joie, qui est elle-même pour les enfants la condition d'un véritable épanouissement. Ils se développeront ainsi dans une atmosphère normale, conforme à leur stade actuel et à leur vérité.

Il est évident, du reste, que tout sacrifice appelle une compensation supérieure. Si donc, d'une part, nous retirons aux enfants certains éléments de leur existence qui, en raison de leur goût faussé, ont pu leur paraître nécessaires, il faut leur procurer d'autre part une augmentation de vie et, par conséquent, de satisfaction. Il suffira pour cela de nous conformer à la loi qui veut que tout être se développe par l'usage et l'exercice de ses forces et de ses facultés. Cette loi naturelle est actuellement méconnue dans la pratique.


(1) (Semaine Littéraire, 1913. Voir «Aux Mères», juil 1914 et sept. 1915).









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