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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les jouets

La grande simplicité d'un jouet en est le vrai mérite. Les traditionnels ballons, cordes à sauter, pelles, seaux et briques en bois continuent à jouir de la faveur de toutes les générations; et le sable dont on fait des pâtés et des forteresses est une source de joie inépuisable. Les beaux jouets établis aux fenêtres des magasins plaisent surtout aux grandes personnes; les enfant ont à ce sujet des prédilections surprenantes, contradictoires au prix et aux apparences de l'objet. J'ai vu des enfants de gens très riches tout quitter pour s'amuser à suivre le découpage de petites figurines en papier et se les disputer comme des trésors. Lorsqu'on dessine devant eux des objets familiers, ils préfèrent les plus affreux barbouillages qu'ils ont ainsi vu faire aux plus beaux livres d'images. Un cerf-volant fabriqué pièce par pièce sous leurs yeux, leur fera cent fois plus de plaisir, et surtout les occupera bien plus longtemps que le plus splendide des cerfs-volants achetés tout prêt. Ils aiment ce qui fait du bruit, ce qui les fait se mouvoir. Chaque brouette de jardinier leur plaît mieux qu'une voiture élégante; la poupée qui n'a plus ni tête, ni membres, devient la chérie d'une bande d'enfants, tandis que ses compagnes élégantes et huppées ramassent la poussière dans un coin d'où l'on ne songe guère à les faire sortir.

Plus on entasse auprès d'un enfant les choses coûteuses, moins il jouit de quoi que ce soit. La petite fille pauvre à laquelle sa mère arrive à acheter une poupée de quelques sous, en aura un plaisir durable et la soignera précieusement; elle a eu le loisir de la désirer, d'y rêver, et cette longue attente la fait revêtir son cher trésor de toutes les beautés de sa petite imagination. C'est bien le cas de plaindre l'enfant riche. L'histoire proverbiale de celui qui, accablé des plus beaux présents du monde, pleurait en S'écriant : « Ah! que je m'ennuie ! » est parfaitement vraie. Il m'est arrivé de voir aux jours de tète, la distribution d'étrennes aux riches et aux pauvres. Pour les riches c'est un vrai malheur que cette habitude de les gorger de présents; ils en sont tout ahuris et fatigués. Ceux qui ont un caractère assez gai et vif pour ne pas être abrutis par ces excès, ne recueillent qu'un seul plaisir de toutes ces belles choses - c'est de les mettre en pièces aussi vite que possible. Quant aux pauvres on leur donne de simples jouets parce qu'ils « s'amusent de tout » - les heureux ! - en effet leurs yeux brillants et leur joie débordante en disent assez pour nous convaincre de leur bonheur.

On voit donc combien ces grandes dépenses en jouets sont blâmables. Ce gaspillage ne sert à rien; il a des suites déplorables; outre la satiété, il développe, au suprême degré un égoïsme dont il faut que nous-mêmes soyons bien imbus pour nous permettre de dépenser ainsi ce qui représente la vie de tant de nos semblables. Nous nous étonnons plus tard de voir nos enfants vaniteux, insouciants des autres, ne courant qu'après leur amusement, tuant le temps en dépensant à tort et à travers. A qui pouvons-nous nous en prendre de ce résultat? Sur quelle base les avons nous élevés, nous qui avions les ressources, les connaissances et les moyens de leur préparer une vie digne et heureuse? Prenons-nous-en à nous-mêmes de ce que deviennent ces jeunes coeurs que nous avons gâtés et aveuglés, auxquels nous n'avons jamais montré les choses sous leur véritable aspect.









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