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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes habitudes familiales et la religion Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâques. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume au temps de la fête. Puis, quand les jours se furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas... Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? (Luc Il 41 à 43, 49). «Nous sommes dans notre étude de la Bible comme enchaînés par de vieilles habitudes de jeunesse qui nous empêchent de profiter de toute l'inépuisable réserve de force spirituelle qui se trouve dans le vieux livre.» Cette phrase, écrite par un jeune, doit nous faire réfléchir. Les parents comprennent-ils bien que dans le domaine religieux, l'habitude présente à la fois un immense avantage et un très grand danger? Longtemps les âmes vraiment pieuses n'ont pas même soupçonné le danger; elles ont appris à l'enfant à prier soir et matin ou avant le repas, elles l'ont fait assister au culte de famille et à l'école du dimanche, elles lui ont fait lire la Bible et apprendre par coeur un grand nombre de versets (un par jour, un par semaine?). Les résultats de tout cet ensemble d'habitudes religieuses: Ce sont trop souvent des chrétiens, des protestants qui vont au culte et font donner à leur enfants l'instruction religieuse, parce que c'est l'usage, mais auxquels le Christ ne s'est pas révélé comme une personnalité vivante et sur l'existence desquels Il n'exerce que peu ou pas d'influence. Ce sont aussi ces gens sincères qui ne découvrant rien sous ces formes, ont comme le singe de la fable, rejeté le fruit nourrissant qui se cachait sous l'écorce amère. Aujourd'hui beaucoup de parents ouvrent les yeux et voient le danger; alors de peur de mal faire, ils ne font rien du tout. Ils n'osent insister sur l'observation de formes dont ils sentent le peu de valeur si elles ne sont que cela, et ne voient pas le tort qu'ils font aux jeunes. Ils oublient que dans le domaine de la foi, comme dans les autres domaines, il faut un temps d'apprentissage. «Dieu se révèle à celui qui le cherche». Apprenons donc à l'enfant comment l'on cherche. Du reste aurions-nous le droit de le priver de ce qui fait notre force; ne savons-nous pas que les bons jours sont ceux où ayant donné le temps voulu à la prière nous nous sommes sentis comme portés par une force invisible. N'oublions pas non plus le témoignage rendu par nombre de chrétiens éminents au père ou à la mère qui leur avait donné l'habitude de prier. Pour combien d'entre eux le souvenir de la prière du soir a été béni! Ils ont sans doute dû passer par la conversion pour en reconnaître la valeur, et ce n'est souvent qu'après un long abandon qu'ils y sont revenus. Qu'importe. Notre devoir de parents demeure donc. Il devra seulement revêtir une forme aussi peu rigide que possible. Il faut, dans chaque famille, dans chaque milieu, s'adapter aux besoins présents et futurs. Nous éviterons l'abus et mettrons de la vie dans nos enseignements; nous prendrons garde aux routines, aux vaines redites, aux longueurs. Nous choisirons avec le plus grand soin les versets, peu nombreux, que nous ferons apprendre par coeur. Mais quant à la régularité, nous la maintiendrons. Pourrait-elle être facheuse là puisqu'elle est bonne dans les choses de moindre importance? Lorsque l'enfant grandit nous lui laisserons graduellement plus de liberté à cet égard; il doit sentir que nous respectons sa sincérité et sa liberté. Il faut que les jeunes sachent bien que pour nous les formes sont la manifestation extérieure des besoins de notre coeur; et que notre ardent désir est qu'il en soit de même pour eux. |
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