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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURPour les petits Quand une femme d'ouvrier m'amène pour la première fois son enfant, celui-ci est d'ordinaire très bien mis. Il faut faire une bonne impression! Sur le visage du petit se peignent l'embarras et la crainte. La mère le pousse vers moi en disant: «Viens ici, dis bonjour et donne la main». Puis d'un air vexé, elle déclare en se tournant vers moi: «On le lui apprend toujours, et toujours il l'oublie». Eh! oui, la femme gronde son enfant, quand l'impolitesse de celui-ci lui est désagréable, mais elle ne l'a pas habitué à la politesse. J'entre dans la nursery d'une maison élégante. Je dis bonjour; pas de réponse. La mère, gênée, s'excuse, gronde les enfants, mais sans grande utilité, j'en suis convaincue, car peu après arrive la grand'mère des petits, sans qu'ils lèvent seulement la tête et qu'un seul ait l'idée de lui dire bonjour. Souvent les parents semblent avoir donné le bon exemple, en saluant eux-mêmes l'enfant, mais ils ont négligé de lui en faire prendre l'habitude. On n'apprend à dire bonjour que par l'habitude. Quoi qu'on fasse, on en vient toujours pour cela à un acte machinal auquel la pensée n'a presque aucune part. Comment habituer un enfant à ces témoignages de politesse? Je pense qu'il faut commencer avec le tout petit. Avant même qu'il sache parler, la maman lui enseigne à faire un petit signe de la main: «Bonjour, bonjour». Froebel l'interprête ainsi: «C'est le sentiment bien vivant de ne pas être seul dans la vie.» En entrant dans une chambre, on dit bonjour, tout en invitant l'enfant à répéter: «Toi aussi, fais bonjour, bonjour». Dans la rue, on enlèvera toujours son chapeau à un petit garçon, quand même le chapeau a un élastique. La seule condition pour réussir, est d'agir avec suite. Combien la vie se trouve facilitée plus tard pour l'enfant auquel on a donné dès le premier âge de bonnes habitudes! La politesse ouvre toutes les portes. Quelquefois dans les classes cultivées on habitue les enfants à employer des formules polies envers les membres de la famille, mais on n'en exige pas autant, vis à vis des domestiques. Les parents ne permettraient pas cette différence, s'ils se rendaient compte que l'habitude constante de la politesse est bien plus salutaire à leur enfant qu'à son entourage. Qu'est-ce qu'une bonne éducation qui ne se manifeste que vis à vis d'un certain groupe d'individus ? Tout ce qui concerne les bonnes manières doit être acquis par l'habitude et devenir machinal. Il est pénible pour un adulte de s'apercevoir que ses manières choquent la société ou prêtent à rire! S'essuyer les pieds, ferrrier et ouvrir doucement les portes, tout cela rentre aussi dans la catégorie des bonnes habitudes. Pour enseigner ces choses à mes petits élèves je les fais souvent retourner derrière la porte et recommencer leur entrée. Je l'exige sans élever la voix, sans me fâcher, car cela ne doit pas être considéré comme une punition, mais je l'exige obstinément, toutes les fois que cela est nécessaire, de la sorte, l'habitude est vite prise. Un jour, j'apportai le paillasson dans la salle d'école pour faire une leçon sur la manière de s'essuyer les pieds. «Je n'ai jamais mis les pieds dessus», déclara un petit. Une fillette ajouta: «On n'a pas de tapis comme ça chez nous». |
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