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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOUR(Sans titre) C'est une opinion généralement répandue que la maladie ou un état maladif excuse tout, même la conduite la plus insupportable, l'humeur la plus maussade, le caractère le plus entêté, et nul, s'il a quelque expérience, ne niera que ce ne soit dans leurs maladies ou par suite de leurs infirmités que bien des enfants ont contracté le germe de défauts persistants et profondément enracinés. Il est inutile de faire remarquer combien cette opinion est fausse. La maladie et les indispositions ne sauraient pas plus conférer aux enfants qu'aux hommes faits le privilège d'être maussades, obstinés et exigeants à l'égard d'autrui, puisqu'au contraire le but divin de la maladie est, pour les uns comme pour les autres, de purifier le coeur et de produire un fruit paisible de justice. Quelle folie n'est-ce pas dès lors d'excuser la conduite insupportable d'un enfant malade en disant devant lui: Il est si souffrant! L'enfant, plus avisé qu'on ne le suppose, ne manquera pas d'exploiter habilement cette parole imprudente, et d'en conclure qu'il a le droit de réclamer la satisfaction de tous ses désirs, de tourmenter ceux qui l'entourent et de se jouer d'eux jusqu'à les exaspérer. Sachez plutôt lui montrer un visage sévère; au besoin même, s'il n'est pas trop souffrant, le punir légèrement et faites-lui sentir que l'on est pas dispensé dans les jours de maladie de se conduire convenablement, aussi bien que dans les jours de santé. Les enfants estropiés sont souvent pénibles et méchants, d'où cela vient-il, sinon évidemment de ce qu'on leur a tout permis par égard pour leur infirmité de ce qu'on a négligé leur éducation; de ce qu'on a lâché la bride à toutes leurs fantaisies, de ce que, mu par une fausse compassion, on a voulu leur épargner des punitions justes et méritées... A la vérité, les enfants maladifs ont besoin d'une mesure particulière d'amour, d'égards, comme aussi de fermeté, et ils mettent par là à une rude épreuve les parents. C'est surtout avec ces enfants-là qu'il est impossible d'arriver à un bon résultat sans un véritable amour chrétien et sans beaucoup de patience. Un enfant privé par son état de faiblesse du plaisir de jouer avec ses camarades réclame une attention particulière, des soins affectueux, un traitement bienveillant, car rien ne pourra mieux le préserver des sentiments amers et de l'irritation qui germeraient facilement dans son coeur, s'il se voyait négligé et mis de côté. Le fait seul qu'un enfant se trouve dans ces conditions doit lui gagner en tout temps et dans tous les cas la compassion et la sympathie de ceux qui l'élèvent. Au reste on a vu plus d'une fois des enfants infirmes, élevés dans cet esprit, devenir une bénédiction pour leurs frères et soeurs et pour leur famille tout entière. Et leurs parents, bien loin d'avoir à se plaindre de leur humeur maussade et de leur caractère tyrannique, ne pouvaient que se réjouir en contemplant l'oeuvre silencieuse de l'Esprit de Dieu dans leurs coeurs. |
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