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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Comment préparer de bonnes mères pour les tout petits (1)

A notre époque, on se préoccupe beaucoup de préparer les enfants à de bonnes professions. On paie des apprentissages, on soutient pécuniairement les parents afin qu'ils ne se laissent pas tenter par des gagne-pain qui n'apprennent rien à leurs enfants - commissionnaires, etc. L'instruction publique multiplie les écoles où l'on forme des couturières, des lingères, etc. afin d'éviter que les jeunes filles ne perdent leur temps chez des patronnes qui les utiliseraient sans leur enseigner suffisamment le métier.

N'y aurait-il pas lieu de donner encore un autre enseignement: la préparation aux devoirs de la femme et de la mère. Toutes les jeunes filles d'abord, devraient être d'excellentes ménagères: la couturière, la dactylographe, la pianiste, si fières de leur excellent gagne-pain, ont beaucoup de chances de l'abandonner sitôt mariées et quand même elles le conserveraient ce sera au détriment de la vie de famille si elles ne sont pas assez habiles ménagères pour faire vite et bien leur ouvrage domestique à côté de leur travail professionnel.

Pour enseigner cela, les écoles ménagères ne suffisent pas; il faut une mère travailleuse, avisée et économe qui ne se contente pas de savoir travailler elle-même, mais qui initie ses fillettes aux soins du ménage dès leur plus tendre enfance.

A côté de cette question matérielle - il en est une plus importante encore: c'est la préparation aux devoirs conjugaux et maternels. -

Là encore il n'y a pas de meilleur enseignement que l'exemple muet d'une bonne mère, l'amour et la fidélité qu'elle apporte à sa tâche, le respect mutuel des parents, - l'atmosphère d'une famille unie.

Mais s'il fallait parler à nos filles, nous leur dirions en très peu de mots qu'à côté de tant de choses que leur promettent leurs capacités ou leurs talents, ce qui donne du prix à leur jeunesse, c'est cet avenir de mère. Qu'elles envisagent donc calmement cet avenir pour s'y préparer - La vie se révèle à elles peu à peu, par bribes, lectures, conversations... Qu'elles n'y voient pas un sujet de rêveries troubles mais une révélation des devoirs sacrés qui surgissent immédiatement derrière chaque joie promise.

Leur santé corporelle, l'intégrité de chacun de leurs organes devient ainsi précieuse à entretenir puisque la santé de leurs enfants en dépend - La pureté de leurs pensées, la dignité de leur attitude, le respect qu'elles inspirent aux hommes qu'elles rencontrent, prennent toute leur valeur comme préparation à un mariage où l'amour sera accompagné d'une pleine conscience de ses conséquences et de ses responsabilités.

Une fois mariées, elles attendront leur premier enfant non comme un accident vaguement prévu, vaguement redouté, et devant lequel on reste désemparé, mais comme l'accomplissement de ce qu'elles avaient désiré de plus beau dans leur vie conjugale.

Remarque No 1. - Il n'est pas inutile que des médecins renseignent les femmes et même les jeunes filles sur le fait que des tares très sérieuses peuvent résulter, pour l'enfant, des conditions dans lesquelles s'est produite la conception.

No 2. - Pendant la grossesse, la femme conservera toute son activité, mais elle s'abstiendra de tout excitant inutile, et s'astreindra à une hygiène physique et morale qui a plus d'influence qu'on ne le croit sur la santé et le développement de l'enfant.


(1) Nous espérons cette année donner chaque mois quelques conseils sur les débuts de l'éducation.Réd.









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