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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Avec nos grands Garçons

Fragments de lettres de Mme de Bunsen à ses fils

«Il importe peu que je sois ou non l'instrument du bien de ceux que j'aime, mais si le Seigneur veut se servir de moi, ce sera de sa part une bénédiction de plus... Je les remets tous, présents et absents, entre les bras de Celui qui veille, qui guide, et qui gouverne le monde.

«... Combien j'ai pensé à toi le jour anniversaire de ta naissance, mon cher enfant. J'ai prié et je prie Dieu qu'il soit avec toi, que tu sentes toujours sa présence, alors tu marcheras en sécurité quelles que soient les épreuves qui t'attendent. Nos réflexions, nos sentiments doivent nous pousser à la prière. Nous devons tendre à ce que Dieu nous rende toujours plus sensibles à sa miséricorde et à ce qu'il nous donne un coeur capable d'accepter avec soumission et reconnaissance tout ce qu'il jugera bon de nous envoyer, même si ce n'était pas ce que nous aurions désiré.

«J'ai pensé spécialement à toi le jour de tes examens, et mes désirs flottaient entre deux alternatives: la première, que tu parusses à ton avantage, l'autre que ton admission ne fût pas trop brillante dans la crainte que tu ne prisses trop de confiance en toi-même. Ne t'imagine pas que sans de constants efforts tu puisses parvenir au but qui est devant toi. J'ai constaté dans plusieurs occasions qu'un succès trop complet est un obstacle à des succès futurs et le plus grand des malheurs qui puisse atteindre un homme est de voir sa force paralysée et son énergie arrêtée. Puisse-tu, avec le secours de Dieu, être préservé pendant toute ta vie du malheur d'attacher trop de valeur à tes capacités et aux résultats obtenus.

«...Il te sera très utile de vivre au milieu de jeunes gens de ton âge. Tu te rendras compte qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul, qu'il doit avoir des rapports avec ses semblables. Si tu ne veux pas faire partie de la troupe de ceux qui vont à leur ouvrage comme des esclaves en ne se soumettent aux règles que par crainte du châtiment, tu devras t'efforcer d'être un de ceux dont la conduite est dirigée par des principes fermes et dont la boussole le dirige toujours vers un idéal plus élevé que celui que nous présente la terre.

«Je suis persuadée qu'il est possible à un homme agissant en simplicité de coeur avec la volonté de bien faire, de sortir indemne du mal qui se présente à lui sous forme de séduction ou d'intimidation. La plus redoutable des épreuves est celle de la foi; mais la même simplicité de coeur t'en fera triompher quand elle viendra. Sois bien persuadé que les difficultés soit morales soit extérieures ne tiennent pas à un défaut du christianisme, mais à ta propre imperfection; que le mal ne vient pas du soleil brillant, mais du verre terni à travers lequel nous le regardons. Avec cette certitude tu auras toujours la force d'attendre un secours qui ne manque jamais à celui qui désire la présence du Saint-Esprit et la grâce du Seigneur.

«... Je tiens à ce que tu ne passes pas le jour de Noël sans un témoignage d'affection de notre part. Que la bénédiction de Dieu soit avec toi, mon bien-aimé, pendant toute ta vie, et tout particulièrement dans ce premier Noël que tu passes sans tes parents; qu'il sanctifie les impressions qui rempliront ton coeur, qu'il te rende sérieux sans tristesse. Pour ceux qui sont unis au Seigneur par la foi, l'avenir, quel qu'il soit, abondera en bénédictions.

«... Je suis peinée de voir par tes lettres combien tu es peu satisfait. Je comprends combien tu souffres du manque de sympathie avec tes condisciples; ceux-ci traversant tous les mêmes difficultés devraient être disposés à te témoigner de la bonté. Mais une
école est l'image de la vie. Les écoliers sont ce qu'est l'homme naturel avant d'avoir été roulé par les rudes vagues de l'existence ou ce qui est plus efficace encore, avant que la discipline de la croix de Christ, reçue librement, ait dompté en lui l'égoïsme.

«La vie de collège est comme un avant-goût de ce que l'homme traversera plus tard, elle l'habitue à adopter un plan de conduite fixe et à obéir à sa conscience. Tu as emporté de la maison paternelle de bons principes, je suis persuadée que lorsque je te retrouverai ils se seront fortifiés et développés.

«... Je regrette, mon cher fils, de ne pas te voir cette année. J'espère que le fait que tes parents ne sont pas tout près de toi pour exercer sur toi une influence immédiate sera un stimulant de plus pour te faire agir en toutes choses comme s'ils étaient présents. Recherche les choses les meilleures et sois toujours guidé par le sentiment du devoir. Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, soit l'objet de tes pensées.

«... Que Dieu mette sa bénédiction, mon cher G., sur les pensées que te suggère ta confirmation. Je prie pour toi, mais quelle que soit la tendresse de tes parents, Dieu t'aime d'un amour dont la fragilité humaine est incapable. Tiens ferme cette vérité consolante que Dieu est amour et que tu es toi-même l'objet de cet amour autant que si tu étais seul à en bénéficier. Le temps viendra, peut-être est-il déjà venu, où tu seras tenté par le scepticisme; c'est une épreuve que beaucoup d'âmes doivent traverser. Il n'y a rien de coupable en soi à peser les témoignages, à ne rien croire sur parole, c'est au contraire honorable d'après l'autorité de Saint-Paul qui, parlant des Béréens dit qu'ils avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique et qu'ils examinaient chaque jour les Ecritures «pour voir si ce qu'on leur disait était exact.» Les doutes ne peuvent offenser le Dieu de lumière et de vérité s'ils sont accompagnés d'un soupir vers la vérité et d'une prière pour avoir plus de lumière.

«Te souviens-tu, mon cher garçon, d'une conversation que j'ai eue une fois avec toi et l'un de tes frères, par un beau clair de lune? Je me rappelle vous avoir dit que les difficultés pour comprendre les voies de Dieu peuvent peser sur le coeur pendant des années, mais que si l'on attend patiemment et sans murmurer d'être éclairé, en faisant de réels efforts, la lumière se fera d'une manière inattendue.

«J'espère, mon cher G., que tes études ne t'ont pas préoccupé au point de t'empêcher la semaine dernière de suivre notre Sauveur pas à pas sur le chemin de la croix. Ton coeur sera resté ouvert aux influences bienfaisantes d'une telle contemplation et tu auras relu ces magnifiques hymnes que tu as si souvent chantées avec nous.

«Que la bénédiction de Dieu repose sur tes efforts pour atteindre cette sainteté sans laquelle nul ne verra le Seigneur, et puissent les sentiments excités en toi ces derniers temps être non une émotion passagère, mais une habitude de ton esprit.

«... Je remercie Dieu pour l'exactitude avec laquelle tu t'examines toi-même d'heure en heure. C' est le seul examen de conscience que je comprenne. Je ne puis concevoir comment, on peut faire ce que tant de gens recommandent, repasser le soir les événements et les sentiments de la journée. Ou bien la chose est une illusion, ou bien elle conduit à un état d'esprit peu édifiant. L'âme s'absorbe dans les heures passées au lieu de s'élever par la méditation vers Dieu. Tout en te recommandant de juger au moment même tes péchés, je te rappelle une sentence de l'évêque Patrick qui m'a été souvent utile: «Ce n'est pas en s'appesantissant sur les blessures reçues dans le voyage de la vie que nous avançons. Au lieu de sonder nos plaies, laissons les choses qui sont derrière nous pour nous avancer vers celles qui sont devant nous.»

La vraie humilité peut être obtenue par la contemplation des souffrances du Sauveur, ce qui nous abat jusque dans nos plus intimes profondeurs, plutôt que par la considération de nos infirmités, ce qui ne fait que troubler l'esprit et le rendre impropre à réfléchir la divine image.

«... Je suis triste, mais non pas tourmentée de l'épreuve résultant pour toi de l'état de tes yeux. Je prierais instamment pour que cette écharde dans ta chair te fût ôtée, si je ne me souvenais, comme cela m'arrive chaque fois que je demande une grâce temporelle, de la réponse faite à l'apôtre: «Ma grâce te suffit.» Il est vrai que le même apôtre nous dit: «En toutes choses exposez vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâce.» Il y a là deux points de vue différents. Je suis persuadée qu'il n'est aucun désir du coeur, quel qu'il soit, que nous ne devions présenter à Dieu comme le fait un enfant avec des parents dont il connaît la bonté. Ne craignons pas de lasser le Seigneur par nos désirs.

« ... J'ai fait bien des fois l'expérience que mes souhaits avaient été exaucés, et le plus souvent dans les occasions où je m'y attendais le moins...»









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