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Coin des petits.

La méthode froebelienne cherche non pas à astreindre les enfants à une discipline qu'ils s'empresseront d'oublier, mais à les rendre capables d'aller au Bien sans contrainte extérieure.

Comment appliquons-nous cette méthode? Nous respectons d'abord l'individualité de l'enfant, qu'il nous révèle sans crainte lorsqu'il a senti notre sympathie.

Quand un petit arrive au jardin d'enfants, nous le laissons absolument libre, l'éloignant seulement si ses pleurs gênent les autres; mais les larmes sèchent vite quand on a fait connaissance avec Fifi, le petit serin, avec la poupée dans sa jolie maison, les poissons rouges et les trésors que renferme la caisse à joujoux. Peu à peu il s'intéresse aux occupations des autres et se joint à eux.... Roger n'a osé parler qu'après trois mois; et maintenant comme ses camarades il nous fait part spontanément de ses impressions. Il avait fallu saisir le moment où intéressé par la leçon, il ne se retenait plus, pour engager la conversation sans avoir l'air de s'adresser à lui. Je faisais observer une pomme. «Elle est bleue», dit Simone, qui n'a pas le sens des couleurs. - «Oh non! reprend Roger, elle est verte.» - «Mais oui , elle est verte, verte comme quoi?» Et Roger encouragé par son premier succès me montre les feuilles d'une plante.

Après cette entière liberté des premiers jours, qui nous est nécessaire pour l'observation psychologique de l'enfant, nous commençons notre oeuvre sur lui. Il ne s'agit pas, bien entendu, de substituer notre volonté, à la sienne. Nous le prenons tel qu'il est avec ses défauts et ses qualités et nous tâchons de diriger ces forces-là.

Bernard (5 ans), qui nous est arrivé brutal, violent, emporté, distribuait sans parcimonie coups de poing et coups de pied pied à qui le contrariait. Nous n'avons pas cherché à annihiler cette ardeur par une excessive contrainte. Nous lui avons dit: «Je sais que tu es fort, Bernard, mais ne crois-tu pas que tu le serais encore plus si tu pouvais arrêter ton bras ou ton pied, si tu leur défendais de bouger quand ils ont envie de frapper Raymond ou Louis?» Et Bernard à compris. Je ne dis pas qu'il ne donne plus un coup de poing à présent; mais dès qu'il réfléchit il se reprend.

Pour triompher du mal il n'est encore que de savoir en appeler à l'amour du bien. Si l'activité de l'enfant se dépense sur le développement de ses qualités ses défauts diminueront par là même.

Pour aider l'enfant à acquérir cette discipline intérieure, pour l'encourager à cet effort proprement moral, nous devons lui faire sentir notre autorité; mais pour que l'autorité soit acceptée, elle doit inspirer confiance et nous devons avoir d'abord confiance en l'enfant, si nous voulons qu'il croie en nous. Il m'est arrivé souvent de laisser les enfants seuls pendant que j'allais dans une pièce voisine. «Je compte sur vous, leur disais-je continuez sagement votre travail.» A mon retour, je trouvais les quinze petits de 3 à 6 ans aussi calmes qu'avant.

Le meilleur moyen de conserver sa force à l'autorité est de ne pas en abuser. De là encore l'initiative laissée la plus grande possible, même aux plus petits. Nous laissons l'enfant travailler seul après lui avoir expliqué le travail. S'il fait un dessin, il choisira lui-même les crayons de sa couleur préférée; si on lui demande de construire une maison en cubes, il la bâtira à sa manière, pourvu que les caractères essentiels d'une maison, murs, toits, etc., soient respectés.

L'initiative entraîne la responsabilité. Cette semaine, par exemple, Maurice a la responsabilité du petit oiseau. C'est lui qui doit veiller à l'entretien de la cage. Emilienne a la responsabilité de la caisse à jouets, c'est à elle de la ranger chaque matin. Berthe, désordonnée et maladroite, doit essuyer l'étagère au risque de quelques pots cassés, elle aura appris à équilibrer ses mouvements.

Cette habitude de l'ordre matériel est pour les enfants une préparation à l'amour de l'ordre moral.

Pour qu'une telle méthode réussisse, elle doit être appliquée aux enfants dès le début de l'éducation; aussi attachons-nous une grande importance à ces premières années de la vie, période féconde par l'abondance de vie qui déborde à cet âge et que négligent trop souvent parents et éducateurs.









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