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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURCoin des Petits.-La propreté c'est une vertu Un écrivain romand, T. Combe, a raconté l'histoire d'une jeune femme à qui l'on avait donné une belle plante de géranium. Quand elle eut mis cette fleur dans sa chambre, elle s'aperçut, pour la première fois, du désordre et de la saleté de son intérieur et, à partir de ce jour, elle devint propre et soigneuse. Un bébé, dans une maison, doit opérer le même miracle. Rien ne doit être assez propre, assez coquet, non seulement sur lui, mais encore autour de lui. Plus tard, quand l'enfant grandira, donnez-lui de bonnes habitudes: qu'il soit le plus propre de l'école, qu'il ménage ses vêtements, qu'il soigne les objets dont il se sert, qu'il se lave les mains avant de manger, avant d'écrire ses devoirs d'écolier. Ne le laissez jamais se coucher sans avoir fait une toilette. La saleté et les poussières, qui se sont déposées sur sa peau pendant la journée, risqueraient bien plus de l'infecter en s'imprégnant dans ses draps et en y séjournant. Et êtes-vous bien sûres qu'en habituant un enfant à être très bien tenu et très soigneux, vous ne lui faites pas comprendre en même temps ce que c'est que la propreté morale, le respect de soi-même et des autres. L'infection vient des germes, des microbes, qui pénétrent dans le corps et y produisent des inflammations, des suppurations ou des maladies. Ces germes se trouvent partout, dans l'eau, dans l'air, dans le sol, mais c'est surtout les personnes qui soignent ou touchent un enfant qui les lui apportent, les objets dont on se sert pour lui, etc. Il faut éviter de toucher l'enfant avec des mains malpropres, de lui mettre les doigts dans la bouche, de l'embrasser ou de le laisser embrasser sur le visage. Surtout, il faut l'éloigner des personnes malades ou des endroits où elles ont séjourné. Préservez aussi votre bébé de la poussière, qui contient beaucoup de germes malsains. Si c'est possible, enlevez l'enfant de la chambre que vous êtes en train de balayer, si non, servez-vous d'un torchon humide ou mettez un rideau autour du berceau pendant un instant. Evitez les tentures, les tapis, les nattes, qui emmagasinent la poussière et se nettoient difficilement. S'il y a beaucoup de mouches, protégez-en l'enfant au moyen d'une mousseline. Evitez les jouets qui ne peuvent pas se nettoyer, qui sont laineux, trop lourds, pointus, anguleux, colorés. Vous voyez qu'il ne reste guère que les objets en caoutchouc, en bois blanc, en celluloïde. Ne donnez jamais à l'enfant des chiffons, du papier, qu'il risquera d'avaler; ne laissez pas un enfant qui souffre de la dentition porter un objet quelconque à sa bouche pour soulager ses gencives. Songez combien de germes malsains peuvent se trouver sur une clef, un crayon, qui ont été manipulés par plusieurs personnes. Mieux vaudrait laisser le bébé mordre le manche d'une petite cuillère bien propre, un jouet de caoutchouc, un anneau en os ou une racine de guimauve, qu'on attache à un ruban autour du cou pour qu'ils ne tombent pas à terre. Nettoyez, en tout cas, chaque jour à l'eau et au savon, tous les petits objets avec lesquels l'enfant s'amuse.(1) Le suçon, c'est le désespoir du médecin d'enfants. Tantôt, il voit le bébé le téter sans relâche pendant des heures (il y a une déformation de la mâchoire qui est causée par cette succion constante), tantôt il voit le suçon rouler à terre ou être passé dans la bouche d'une grande personne avant d'être donné à l'enfant. Si la maman qui se rend coupable de cette affreuse malpropreté savait combien le plancher est sale, combien sa bouche renferme de débris d'aliments, de microbes, de sécrétion malsaine venant de dents cariées, etc., elle en aurait horreur. «Mais que donner à l'enfant?» Nous répond-elle. «Vaut-il mieux qu'il suce ses doigts?» Ce n'est pas meilleur, assurément, mais «l'habitude de sucer» est surtout provoquée par le suçon. Il est rare de voir un enfant sucer ses doigts autrement que par moments et quand il souffre. Dans notre petite Pouponnière, dix enfants qui avaient presque tous l'habitude du suçon en sont privés du jour au lendemain et, après un ou deux jours de mauvaise humeur, s'en déshabituent complètement. Rien n'est plus simple que la lessive journalière du bébé, à condition qu'elle se fasse le plus vite possible et qu'on n'accumule pas des linges sales dans un coin. Toutes les fois que vous avez changé l'enfant, rincez immédiatement la couche si elle n'est que mouillée; si elle est sale, râclez-la d'abord avec un couteau de bois. Votre linge est déjà presque propre quand vous le mettez tremper dans un baquet d'eau avec les précédents. Dès que vous aurez de l'eau chaude à votre fourneau, profitez-en pour faire un petit savonnage. Rincez beaucoup, car tout ce qui reste imprégné dans le linge se redissout plus tard, quand l'enfant se mouille et lui irrite la peau. C'est pourquoi, il ne faut employer ni soude, ni lessive, ni bleu. Vous avez sans doute devant votre fenêtre un de ces petits cadres suspendus à une poulie pour faire sécher votre linge à l'air, au soleil si possible, au lieu de le sécher dans la chambre, ce qui n'est jamais sain. Ne faites jamais sécher un objet qui n'a pas été lavé. Ne doit-on pas bouillir le linge ? Sans doute. Il y a des mamans très minutieuses qui le font tous les jours, c'est même nécessaire quand l'enfant a une maladie de la peau. Mais si cela vous est difficile, faites-le en tous cas une fois par semaine. Les enfants sont encore plus sensibles que les adultes à la malpropreté. Leur peau, si fine et si délicate, s'irrite et s'enflamme facilement. De là des éruptions, quelquefois même des maladies générales. Mais il ne suffit pas de nettoyer nos enfants; tâchons aussi de ne pas les salir. Ne les touchons pas avec des mains malpropres... Un enfant doit être baigné tous les jours jusqu'à six mois, tous les deux ou trois jours plus tard. Il ne faut pas beaucoup d'eau pour baigner un enfant. Le bain est donc a la portée de toute maman qui a un fourneau de cuisine ou un réchaud à gaz. (1) A propos des jouets, il faut recommander de ne pas les suspendre trop près des yeux des enfants. Cet objet, qui bouge, peut les distraire un moment mais risque de causer des troubles de la vue et de les faire loucher. (Réd.) |
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