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Coin des petits.

- En venant au monde le nouveau-né apporte avec lui des dispositions et des penchants bons ou mauvais, mais il n'a pas d'habitudes, et comme son éducation reposera en grande partie sur celles que ses parents auront su lui faire prendre, là responsabilité leur en incombe entièrement.

C'est dès le berceau que la mère doit commencer l'éducation de son enfant en l'empêchant de contracter de mauvaises habitudes, et surtout en lui en donnant de bonnes dans les petites choses qui paraissent insignifiantes, mais qui plus tard feront sa force. Qu'elle n'attende donc pas pour s'armer de vigilance, de patience et de gaîté.

Nous avons déjà vu dans de précédents articles quelles habitudes d'hygiène il est bon de donner aux nouveaux-nés; aujourd'hui, nous voudrions signaler l'apparition de quelques habitudes à éviter, et chercher tout simplement comment nous pourrions les arracher avant qu'il soit trop tard.

Bébé découvre très vite que quand il pleure, sa mère ou sa bonne accourt, pleine de tendresse, le prend dans ses bras ou sur ses genoux, le promène, le berce ou l'amuse et il s'empresse de profiter de sa découverte pour en user et en abuser. S'il pleure, commencez par vous assurer si ce n'est pas l'heure de son repas, s'il n'est pas mouillé, si rien ne le blesse, s'il n'a pas de malaise, ce que vous constaterez facilement s'il continue à geindre étant dans vos bras. Si vous ne trouvez rien ses pleurs ne sont qu'un caprice et le mieux est de remettre l'enfant dans son berceau et de l'y laisser crier tant qu'il voudra. En trois ou quatre jours il aura compris qu'il doit rester dans sa couchette, même éveillé, il y sera parfaitement heureux et ne pleurera que lorsqu'il souffrira. Ne l'habituez pas à s'endormir en entendant chanter auprès de lui ou en suçant un mouchoir ou un bout de caoutchouc; vous auriez plus tard une peine infinie à le débarrasser d'habitudes que vous auriez créées vous-même.

Dès qu'il est un peu plus grand et commence à s'asseoir, Bébé trouve un plaisir extrême à ce qu'on s'oçcupe constamment de lui; par exemple il lancera ses jouets loin de lui pour qu'on les lui ramasse et les lui rapporte et il grognera lamentablement jusqu'à ce qu'on lui obéisse. Ne vous prétez pas à ce jeu, ne le laissez pas devenir un tyran. Interrompez vos occupations sans hésiter aussi souvent qu'il le faudra pour donner à votre enfant ses repas ou son bain, pour le mettre sur le vase, pour voiler la lumière qui blesse ses yeux ou lui donner un jouet qu'il ne peut atteindre, mais qu'il apprenne tout de suite que vous n'êtes pas l'esclave de ses fantaisies et qu'il faut porter la conséquence de ses actes: celui qui jette quelque chose loin de soi doit s'en passer.

Ne cherchez pas non plus à le distraire en changeant continuellement ses jouets, vous le rendriez capricieux et incapable de suite dans les idées et de persévérance. Laissez le s'amuser avec le même objet jusqu'à ce qu'il en ait épuisé la jouissance; habituez-le, quand il regarde des images, à ne pas tourner une page avant de l'avoir bien examinée et surtout si vous le voyez profondément absorbé dans une chose n'allez pas lui en offrir une autre. Le petit enfant laissé à lui-même suit longtemps la même idée et ce sont le plus souvent les grandes personnes qui l'interrompent et le rendent agité, grognon et mécontent de ce qu'il a.

Quelquefois, à peine sait-il parler, que votre tout petit aux yeux candides se met à répéter joyeusement d'horribles gros mots qui ont frappé ses oreilles dans la rue. Quoi d'étonnant à cela! Ces mots qu'il n'a jamais entendus chez vous et qui ont une belle sonorité le ravissent. Les parents sérieux grondent, ceux qui le sont moins rient et les uns et les autres font fausse route puisqu'ils laissent voir à l'enfant qu'il a fait une impression sur eux. Le mieux est de dire tout simplement: «ce mot est vilain, tu ne le comprends pas, ne l'emploie pas», et d'avoir l'air d'y attacher assez peu d'importance pour que l'enfant trouve que ce n'est pas la peine de le répéter.

Certains enfants frappent ou mordent volontiers; dans ce cas nous essayerions de la solitude ou nous dirions à l'enfant que s'il recommençait nous serions obligés de l'enchaîner comme un méchant chien, et s'il récidive nous l'attacherions pendant quelques minutes par le bras ou la jambe à un meuble solide. D'autres enfants ne peuvent supporter la solitude, l'obscurité ou la vue des bêtes, chiens, guêpes, etc. Une fois que le mal est fait il est très difficile d'y remédier et on irait à fin contraire en voulant contraindre par la force le petit craintif à se dominer. Vous le familiariserez mieux en lui montrant doucement qu'il ne court aucun danger, que vous-même n'avez pas peur et en n'ayant jamais l'air de supposer qu'il pourrait éprouver une frayeur quelconque. Mais le plus important sera en général de le fortifier corporellement et nerveusement par une vie calme, régulière et sereine, avec autant de plein air, de soleil et de campagne que possible.

Le plus souvent les enfants peureux sont ceux qu'on n'a pas habitués à dormir sans lumière, qu'on a punis en les enfermant dans une chambre noire et auxqels des personnes peu intelligentes ou peu consciencieuses ont raconté d'absurdes histoires de ramoneurs, de loups ou de fantômes.

Il y a encore, hélas, beaucoup de mauvaises habitudes contre lesquelles nous devons lutter, il y a l'enfant qui ne veut dire ni bonsoir ni merci, celui qui suce son pouce et celui qui pleure chaque fois qu'il tombe, mais nous ne pouvons tout dire en quelques pages. Nous remarquerons seulement que l'enfant est tellement suggestionnable et copie si volontiers ceux qui l'entourent que la meilleure manière pour éviter les mauvaises habitudes, c'est que ses parents n'en aient que de bonnes.









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