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Troubles extérieurs - Paix intérieure (1)

I

Le trouble, la paix. Laquelle d'entre nous ne connaît cette opposition? Laquelle de nous n'aspire de tout son désir ou de toute son âme à ce que la balance humaine des circonstances extérieures et sa propre vie ne penchent pas sans cesse brusquement d'un côte ou de l'autre? Problèmes sociaux, moraux, religieux; contrastes douloureux dans la possibilité ou la manière de vivre, de raisonner, de comprendre; tout ici-bas peut être, et devient suivant les temps ou les circonstances, une occasion de trouble. Et plus nous sommes sensibles aux divers appels humains, plus nous désirons ne pas rester des forces négatives dans l'effort d'entraide et de compréhension réciproque des âmes, plus aussi nous réalisons qu'il y a dans la part de secours que nous apporterons ou dans l'élan que nous contribuerons à donner à toute question vitale un «premièrement». Ce premièrement, c'est notre propre coeur notre propre vie, avec toutes ses manifestations d'ordre intime ou extérieur. Car toute action humaine, bonne ou mauvaise, toute revendication juste ou injuste, vient du coeur et retentit dans le coeur de l'individu. Epouses et mères, nos coeurs veulent comprendre, veulent aider, mais ils ont soif eux-mêmes de la paix. Où la trouver? Comment la donner? Comment arriverai-je à harmoniser ma vie qui doit et veut être solidaire de celle des autres? Et en nous une voix à corrigé notre question, et déjà la manière de la formuler a été, n'est-il pas vrai, un pas vers la solution?

«Je suis venu, a dit le Christ, afin de vous donner un exemple», et aux disciples désemparés, à peine conscients des grandes vérités que son départ prochain semblait leur enlever du même coup, Jésus dit simplement: «Que votre coeur ne se trouble point». La paix, je la donne, mais «je ne la donne pas comme le monde la donne».

Précieuse affirmation de Celui qui est venu nous montrer le chemin, en avons-nous compris la portée et la valeur?

Compris que toujours la paix du monde sera illusoire, trompeuse. Pourquoi?

Parce qu'elle cherche à améliorer la vie des masses Sans se préoccuper de la vie personnelle des hommes, tandis que la paix que Christ apporte, résulte du don de chaque volonté, de chaque coeur, de chaque vie à Dieu pour servir l'humanité en Christ, avec Lui et comme Lui.

Oh je le sais, vous opposerez à ce que je dis des vies isolées que vous et moi connaissons. Vies admirables de pureté, de charité, d'altruisme et qui ne sont pas des vies chrétiennes. C'est vrai, et ces vies sont bienfaisantes parce qu'elles témoignent de tout ce que le Créateur a mis de puissance pour le bien dans ses créatures.

Montrer à l'humanité souffrante des vies fortes par elles-mêmes restera forcément stérile. Montrer à la même humanité des vies qui étaient faibles mais que Christ a rendues fortes, qui se troublaient, mais auxquelles Christ a donné la paix, qui souffraient mais que Christ a guéries, voilà qui enfante des possibilités radieuses et qui ne laisse personne sans espoir de pouvoir réaliser ce qu'il sent en lui-même être le bien.

En Christ les vies sont une puissance de vie. Elles ont tout reçu quand elles ont demandé, trouvé quand elles ont cherché. Chacune a eu ses expériences propres, son Morija intime où elle a compris que Dieu demande l'obéissance du coeur et la soumission de la volonté, mais qu'il ne dicte rien d'arbitraire, ne demande aucune souffrance inutile et ne permet pas qu'en son nom une seule personnalité morale, une seule âme, un seul coeur soient sacrifiés aux conceptions humaines de la vérité.

Comprendre cela n'est-ce pas comprendre que Christ ôte toute révolte des coeurs pour y apporter la paix, toute haine pour y opposer l'amour et cela dans un respect si profond des êtres que chacun est appelé à s'écrier: «Là où est l'esprit de Christ, là est la liberté. Christ est notre paix.»

«Les questions universelles sont des questions individuelles» a dit Jules Jeannet. Ceci est vrai dans l'ordre moral comme dans l'ordre social, vrai de la vie inférieure de la création jusqu'à celle de l'âme.

La plante au riche feuillage, aux fleurs et aux fruits parfumés, a son origine dans l'ombre de la terre où la graine enfouie a mûri loin des regards.

Dieu a voulu que l'enfant soit conçu et se développe dans le sanctuaire du sein maternel afin que le premier travail qui influera sur son être moral et physique soit directement en relation avec ce que sa mère possède et a cherché à acquérir dans le domaine spirituel et matériel. Jamais une vie chrétienne n'a eu d'action créatrice et motrice si elle ne s'est pas forgée dans le silence de la prière et dans la fidélité aux petites choses.

Mettre au premier plan ce qui doit figurer au second, chercher la paix au dehors ou vouloir la créer au dehors alors qu'elle est absente de nos coeurs et de nos foyers ce sera toujours illusoire et inaccessible.

Cherchons donc ensemble, en toute simplicité et le plus près possible des expériences vécues, ce qui peut devenir pour nous et les autres une occasion de trouble et comment mettre assez d'harmonie dans nos propres vies pour que chacune de nos familles devienne un foyer au véritable sens de ce mot: c'est-à-dire un centre d'où parte et rayonne la paix.

Et d'abord avons-nous compris avec un philosophe que: «Rien ne pénètre aussi doucement et aussi profondément dans l'âme que l'influence de l'exemple» (Locke) et avec le pasteur Jeannet déjà cité, que le «mensonge c'est de proclamer une vérité et de ne pas la vivre?»

Chacune de nous a soif de paix, de calme, de confiance. Les événements qui ont bouleversé le monde ces dernières années ont fait de cette idée de paix une aspiration qui est parfois devenue une angoisse. Et maintenant que le fait semble près d'être acquis - en principe - et que d'immenses efforts sont unis dans ce but, les consciences éclairées ne sont pas encore satisfaites. Elles voudraient se sentir dominées par la paix et voici elles entrevoient partout des occasions de trouble. Elles perçoivent des murmures, des efforts désespérés vers plus de liberté, plus de justice, plus de pénétration réciproque des vies et des âmes. Elles voudraient aider, soulever les chaînes, porter les fardeaux, comprendre, aimer. Que faire?

Les consciences souffrent, les coeurs sont troublés, le fil conducteur semble manquer dans le tumulte et le conflit des pensées dans la difficulté de mettre en accord le désir et l'action. Par où commencer, où trouver une base d'action sûre et féconde?

Tout simplement en vivant une vie de paix. Tout simplement en rentrant en nous-mêmes et à nos foyers et en nous demandant comment nous acceptons les devoirs, les renoncements journaliers, comment nous comprenons et administrons nos joies, nos grands privilèges, nos responsabilités, de quel secours nous sommes, par notre attitude, notre conception de la vie et notre idéal d'action à ceux que Dieu nous a confiés.

Nous regardons au dehors et nous sommes troublées... Renversons les possibilités et admettons que près, tout près, dans nos demeures, au sein de chacune, de nos familles, et dans chacune de nos vies, le monde puisse regarder et soit apaisé! Que ce serait beau! Epouses et mères chrétiennes, n'entendons-nous pas retentir fortement en nous ces paroles de notre Sauveur: «Vous serez mes témoins?» Quel témoignage nos vies rendent-elles à Celui dont toute la carrière terrestre fut empreinte de paix et de sérénité? Notre mari, nos enfants peuvent-ils compter sur nous avec une confiance absolue?

Sommes-nous au foyer une valeur morale, ferme, incorruptible, qui ne se laisse pas influencer par les événements extérieurs ou bien ressemblons-nous à ces pauvres valeurs terrestres et matérielles, richesse un jour pour qui les possède, désillusion et pauvreté le lendemain? «Le coeur de son mari s'assure en elle», dit l'Ecclésiaste en parlant de la femme vertueuse.

S'assure-t-on sur le flot incertain qui caresse doucement la rive au matin et vient se briser en lançant autour de lui l'écume de sa vague au soir du même jour!

Et comprenons-le; quand nous ne sommes pas des facteurs et des dispensateurs de paix nous créons le trouble. La place que nous occupons est - de par la volonté et la sagesse de Dieu - une place de confiance et nous ne pouvons pas nous dissimuler qu'une au moins et en général plusieurs vies regardent à nous et dépendent de nous en une grande mesure. Nous mères qui poussons parfois à l'excès les soins que nous donnons à nos enfants, avons-nous réalisé que notre exemple est aussi un soin physique de toute importance? Soin visuel, si je puis m'exprimer ainsi, soin discret mais constant, continu et d'une valeur incalculable sur le caractère, l'âme et la constitution de ces êtres réceptifs par excellence que sont les enfants.

Possédons-nous notre expression, notre regard, nos paroles et nos actes assez pour ne pas troubler, décevoir, attrister ou même effrayer nos enfants? Nos enfants nous voient-ils paisibles à la tâche journalière, ou bien impatientées, désorientées, agitées par la moindre contrariété? Savent-ils que nos journées, comme les leurs, ont un programme et nous trouvent-ils fidèles à le suivre ou prêtes à y apporter tous les changements que les sollicitations du dehors ou des devoirs secondaires peuvent suggérer?

Par notre attitude donnons-nous à chaque chose sa valeur réelle ou bien l'enfant a-t-il pu constater que les conséquences d'une faute, bien plus que la faute elle-même lui attirent nos reproches.

Nous défendons une chose, l'enfant désobéit; il reçoit une observation ou n'en reçoit point. Mais si sa désobéissance nous occasionne quelque ennui: un objet brisé ou taché, une interruption dans notre travail, que sais-je, il est vivement interpellé et sévèrement puni.

Conséquence: un renversement des valeurs morales dans son esprit et une occasion de trouble inconscient qui, souvent répétée, faussera son jugement et sa conscience.

Il en arrivera peut être à penser que sa désobéissance n'est pas ce qui nous attriste le plus et mettra tous ses efforts, non pas à obéir mais à désobéir sans nous déplaire.


(1) Cette causerie a été écrite pour une réunion de jeunes dames.

(A suivre).









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