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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Troubles extérieurs. - Paix intérieure.

III

Apprenons à nos enfants à avoir confiance. Confiance en nous à tel point qu'ils viendront nous exposer ce qui sera parfois très difficile pour eux-mêmes, leurs doutes, leurs troubles religieux. Car la famille, que nous le voulions ou pas, ne pourra jamais être garantie des bruits du dehors. Garçons et filles, entendront à l'école, de la bouche de leurs amis, dans des réunions, parfois même à l'église, exposer certains doutes ou au contraire affirmer des choses qui les troubleront. Mères, soyons des sentinelles toujours en éveil au poste privilégié où Dieu nous a placées. Ecoutons, étudions, et surtout prions. Et puis, avec notre amour, nos expériences religieuses et les certitudes qui ont été une force dans nos vies, accueillons nos enfants, entendons-les. Ne traitons jamais leurs troubles avec insoucience ou leurs doutes avec sévérité. Admettons qu'ils puissent arriver à croire par des moyens différents que ceux qui nous ont amenées nous-mêmes à la foi. Christ est là avec tout son amour, sa justice, son pardon, sa paix. Nos enfants ne le saisiront pas d'emblée dans sa plénitude, leur vue est faible encore et n'embrasse qu'un angle des vérités évangéliques. Une foi simple qui ne se discute pas, qui va droit à Christ leur paraîtra vieux-jeu, douteuse. Peut-être ne suivront-ils jamais le même chemin que nous. Certains récits bibliques ne feront pas sur eux l'impression que nous en attendions, souvent même nous comprendrons qu'il faut fermer le Livre et laisser parler Celui qui s'y révèle. N'en soyons pas apeurées, troublées.

La Bible est assez belle, assez diverse, assez complète pour que chaque chercheur sincère y puise quelque chose et puisse se l'assimiler. Guidons nos enfants, mais n'imposons rien. Et surtout évitons les inquisitions intimes sur leurs sentiments religieux, ne leur demandons pas de confession de foi. Que de lumières naissantes ont été éteintes par le glacé des exigences humaines ou la hâte que l'on manifestait à entendre exprimer des choses qui n'avait pas été vécues, qui ne pouvaient pas l'avoir été. Apaisons le trouble des consciences tourmentées en leur disant tout simplement que Christ n'a jamais demandé aux nouveaux disciples d'exprimer leur foi, pas même demandé s'ils croyaient en Lui. A tous: à Simon, à André, comme au fils de Zébédée ou au péager Lévi. Il n'a dit qu'une chose: «Suivez-moi.» Et c'est la vie du Maître qui a amené le témoignage spontané: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant», et c'est un acte d'amour du Sauveur ressuscité qui a ouvert les yeux de Pierre après la pêche miraculeuse quand il s'est écrié en allant droit à Celui qu'il venait de reconnaître: «C'est le Seigneur!»

Voilà ce qui importe pour nos enfants: rencontrer Christ et le suivre. Les temps et les moments ne sont pas en nos mains; mais une chose nous appartient, c'est de vivre notre foi; c'est d'éclairer le chemin et de suivre, nous les premières, Celui dont la vie doit devenir l'idéal suprême vers lequel tendront les âmes de nos bien-aimés. Et puis, au lieu de toujours regarder avec doute, trouble et même effroi vers l'avenir, faisons un peu comme Marie qui «conservait le souvenir des choses et les repassait dans son coeur». Qu'est-ce que ce passé que nous avons parfois tant redouté, nous a apporté? Les portes fermées sur nos désirs, nos espoirs, parfois même nos prières, ont-elles été des barrières infranchissables pour notre foi, ou bien avons-nous constaté dans la suite que la main d'un tendre Père nous arrêtait et que le refus dont nous avons tant souffert s'était changé en bénédiction?

Quand nous avons obéi à la lettre à l'ordre divin: «Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis», quand nous avons dit: «Me voici, ô Dieu, pour faire ta volonté», avons-nous été déçues, trompées? N'avons-nous pas trouvé une grande paix à défaut des exaucements tangibles que nous demandions? Quand nous avons eu des sujets d'angoisse pour la santé morale d'un des nôtres, quand après avoir conseillé, averti, parfois supplié, nous avons compris que Dieu nous demandait simplement un acte de confiance et la lutte silencieuse, intime de la prière, avons-nous été entendues?

Mères chrétiennes, en est-il une seule d'entre nous qui puisse dire en regardant en arrière que Dieu a trahi sa confiance? En est-il une seule d'entre nous qui puisse dire: «Je ne saurais vraiment pas sur quel terrain de mes souvenirs dresser un Béthel à mon Père Céleste?» Non, n'est-ce pas, et nous les remémorons avec une reconnaissante émotion, ces heures solennelles où notre regard parfois voilé de larmes et las de chercher a pu contempler le merveilleux secours d'En-Haut: «Pourquoi avez-vous eu peur?»

Et désormais, pourquoi aurions-nous peur? Pourquoi nous laisserions-nous troubler. Nous avons confiance en notre pilote. Peut-être nos enfants ne le voient-ils pas, leurs yeux sont fermés, leurs coeurs appesantis. Qu'importe, le Pilote est fidèle, il est patient, et tout simplement nous Lui remettons la vie de ceux que nous aimons.

Oui, apprenons à nos enfants à être confiants. Cherchons avec eux les circonstances qui dans leurs vies seront propres à développer cette confiance. Montrons-leur que la vie est belle et les veut paisibles et forts. On a tant répété que la jeunesse se berce d'illusions et qu'elle oublie le présent pour ne voir en beau que l'avenir, qu'on a fini par rendre les jeunes craintifs et timorés. Pourquoi redire sans cesse aux enfants qui travaillent avec un ferme espoir de réussite et qui vont, pleins de confiance en l'humanité, au devant des obstacles que leur ardeur conquérante aplanit à l'avance: «Hélas, pauvres utopistes, vous verrez comme le travail est mal récompensé et comme on est déçu des hommes et des choses quand on les voit de près!» Pourquoi toujours leur faire remarquer en premier lieu l'erreur au lieu de les encourager à l'effort! Donnons-leur confiance dans la vie et disons-leur qu'il en sera de leurs plans, de leur premier contact avec toute oeuvre future comme des petits travaux auxquels ils mettent aujourd'hui toute leur ardeur de débutant. L'image à peindre, ils l'ont coloriée vraiment très bien et à notre satisfaction. Ici et là, il est vrai, la couleur a un peu dépassé les lignes et l'harmonie des tons a été faussée par trop de hâte à arriver au bout du travail. Mais ils ont fait un louable essai et le prochain tiendra compte des erreurs signalées.

Ainsi en ira-t-il dans leur vie: ils dépasseront parfois le but à atteindre et n'arriveront pas d'emblée à ce que le vouloir et le faire marchent de pair dans leurs essais de compréhension mutuelle, de réformes sociales et d'efforts vers le bien. Ils ne seront pas toujours compris, souvent on les critiquera. Que cela ne les trouble point, leurs parents ont eu confiance en eux quand ils étaient jeunes et d'autant plus confiance qu'ils étaient très entreprenants et de volonté persévérante et leurs parents leur ont appris que Dieu aussi a confiance en eux. La confiance du Père Céleste en ses enfants n'est-ce pas une de ses plus touchante preuve d'amour, et une de celles qui nous porte et nous élève le plus?

Il a confiance, notre Dieu, que nous serons fidèles au moindres détails de la tâche journalière, et lorsque celle-ci nous paraîtra lourde et que notre sérénité sera ébranlée, la certitude que Dieu compte sur nous sera notre puissant Excelsior. - La maladie, l'épreuve, la grande souffrance que la mort à mise à jamais dans nos vies, aucune d'elles n'a été un coup sévère, un abandon. Nous accompagnant dans chaque sentier aride, le Sauveur est venu murmurer à nos coeurs: «Vois, j'ai confiance en toi!» - «J'ai souffert pour toi et je sais que tu accepteras de souffrir avec moi. Pour mieux comprendre les douleurs humaines, tu iras au-devant d'elles avec ta douleur, tout simplement, sans trouble, avec beaucoup d'amour.»

Et c'est au foyer, dans la famille, c'est dès leur jeune âge que nos enfants doivent gravir les échelons de cette confiance absolue en leurs parents d'abord, puis en Dieu, au travers de nous. L'absence de confiance engendre le trouble. Une confiance absolue crée la paix. Ne trompons donc jamais la confiance de nos enfants. Et j'entends que notre vie ne doit jamais les tromper. Actuellement, plus que jamais peut-être, ils ont besoin de pouvoir s'assurer en nous. Etre certains que nos principes du «tu dois et tu ne dois pas» demeurent fermes, inébranlables en face des opinions si multiples qui s'expriment au dehors. Que nos affirmations morales, nos certitudes religieuses, pas plus que notre goût, notre sens du beau et du vrai ne suivront l'opinion de la presse ou de la mode du jour. Ils doivent être certains, nos garçons et nos filles, que si le bolchevisme qui est une atteinte à la liberté et un attentat contre l'individu encourt à juste titre notre répulsion et notre blâme sévère, la licence des toilettes actuelles sera tout aussi sévèrement jugée et réprouvée par nous comme un attentat à la pudeur et à la pureté.

«Si quelqu'un scandalise un de ces petits, mieux vaudrait pour lui qu'on lui mis au cou une meule de moulin et qu'on le jetât à la mer», a dit le Christ.

Si nous étions tentés de céder au monde, pensons à ces paroles. Laissons pénétrer dans nos coeurs le regard confiant de nos enfants; même s'ils ne devaient pas nous voir, pas nous entendre, soyons conséquentes, méritons leur confiance, qu'on fasse des tentations subtiles ou grossières du dehors, alors que certianes attitudes, la vue hélas de personnes jusqu'ici respectées par eux et qui troubleront peut-être leur être intime, nos fils, nos filles puissent dire: «Jamais ma mère n'a admis cela, jamais elle n'a fait cela».

Ne nous contentons pas non plus de ne pas faire ce que nous considérons être mal, recherchons activement le bien et faisons-le. Notre foyer ne doit pas porter un grand écriteau négatif si je puis m'exprimer ainsi. Au fronton du home, nos enfants, nos amis, les parents ne doivent pas lire simplement: «Ici on ne dit pas, on ne pense pas, on ne fait pas telle ou telle chose.» Ce serait déplorablement terne et ennuyeux. En caractères clairs, lumineux, attirants, notre foyer doit dire à tous: «Ici le trouble est chassé et la paix règne avec la confiance mutuelle.»

Ici on cherche avec l'apôtre Paul à «examiner toutes choses, à retenir ce qui est bon et à s'abstenir de tout ce qui a quelque apparence de mal. Ici on parle de la tâche quotidienne pour apprendre à l'accomplir le mieux possible et joyeusement. On étudie le pourquoi des troubles qui assombrissent les coeurs et qui menacent la société. On cherche à donner à chaque chose sa valeur réelle, à remercier avant de se plaindre, à reconnaître ses propres erreurs avant de critiquer celles des autres.

Ici on s'aime, on cherche à se comprendre et à comprendre les autres.

Ici chacun aspire à être une petite étoile dans l'immense firmament qui ceint l'univers. Une petite étoile qui brille tranquille et paisible sans attirer les regards comme la comète radieuse qui sillonne le ciel puis disparaît. Simplement une lumière sereine que l'oeil fatigué du voyageur ou le regard inquiet de celui qui s'est égaré trouvera toujours à sa place. Et comme dans la voûte céleste les groupes d'étoiles forment les constellations et les constellations ces mondes immenses qui dépassent notre vue et notre conception, nos familles composées d'individualités conscientes de leurs devoirs et de leurs responsabilités, répandront la paix et pourront être au sein de la société future qui s'élabore douloureusement dans les larmes et l'angoisse, une base solide et comme le roc que les flots tourmentés ne pourront jamais submerger. Ainsi donc en avant et courage.

Rentrons au foyer, faisons le paisible, serein, lumineux pour les nôtres, un refuge aussi pour tous les coeurs troublés qui s'en approcheront. Parlons moins, agissons davantage.

A la richesse du coloris, à la pureté des lignes, à l'harmonie profonde, sublime des accords nous reconnaissons le maître qui a signé le tableau, la statue, la symphonie. Nous n'hésitons pas et le nom de l'homme qui a mis tant de beauté bienfaisante devant nous monte immédiatement à nos lèvres. Epouses et mères chrétiennes voilà ce que nos vies doivent et veulent être, un appel vers Celui qui en est le Maître.

Nous avons tout reçu de Lui, son amour seul nous porte chaque jour. A notre tour donnons-nous tout entières dans l'amour et certainement alors, mais alors seulement: «La paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera nos coeurs et nos esprits» et de nos foyers pourront sortir des messagers dont les pas retentiront dans le monde comme ceux de véritables messagers de paix.









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