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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURChaque chose en son temps C'est là une vérité trop souvent méconnue, bien qu'elle soit élémentaire. Il serait sans doute très commode de pouvoir dresser une liste de ce qu'on peut et doit exiger d'un enfant d'un an, de deux ans, de trois ans et ainsi de suite jusqu'à sa majorité. C'est bien comme cela que le comprennent les autorités scolaires, qui fixent non seulement l'âge de l'entrée de l'enfant à l'école, mais l'âge qu'il ne peut ni devancer ni retarder pour être dans une classe et le programme des études qu'il doit assimiler durant chaque période. Dans la famille, il n'en va pas de même, et bientôt, espérons-le, l'école aussi modifiera ses plans d'études et ses exigences. Il n'en reste pas moins certain, qu'au point de vue moral; aussi bien qu'au point de vue physique et intellectuel, il y a dans le développement des enfants des phases et des diversités qu'il faut savoir observer et utiliser. C'est ce que nous ne faisons pas, quand par exemple, nous nous désolons parce que notre cadet ne sait pas lire aussi tôt que l'aîné; ou qu'à 12 ans, il n'a pas encore choisi une vocation; parce que notre fillette de 8 ans s'absorbe à jouer avec sa poupée au point de ne pas s'apercevoir que nous sommes exténués de fatigue et qu'elle pourrait nous rendre de petits services; ou encore, que l'instruction religieuse que nous donnons ne porte point de fruits visibles. Le temps convenable pour chaque chose, c'est-à-dire en éducation pour chaque pas en avant, c'est aux parents à le trouver; les passages que nous groupons sous ce titre: «Chaque chose en son temps» les aideront sans doute dans cette recherche, bien qu'ils soient fort disparates. Quelques-uns se rapportent au développement physique, d'autres aux aptitudes intellectuelles, d'autres, enfin au monde des sentiments intimes et religieux. Dans ses deux très intéressants volumes: «L'éducation maternelle dans l'école», Mme P. Kergomard déplore constamment que les programmes exigent la précocité de l'instruction aux dépens du développement général des enfants. Les paragraphes que nous en tirons sont la conclusion du chapitre sur l'éducation intellectuelle et les leçons de choses. On peut la trouver excessive, mais elle est pourtant le fruit d'une longue carrière pédagogique. Ainsi, nous hésitons à transcrire la première qui peut paraître paradoxale. «1° Un enfant, qui vient d'atteindre sa cinquième année, ne peut pas aimer l'étude. S'il l'aimait, il faudrait combattre cette tendance contraire à son développement ultérieur. 2° Ce que nous appelons intelligence chez un enfant de cet âge, c'est la curiosité intellectuelle, à laquelle nous devons donner avec mesure un aliment. 3° L'impatience, c'est-à-dire le besoin de bouger, de voir, de savoir et de vivre est inhérent à l'enfance; l'éducateur doit la respecter, sous peine d'entraver le développement moral en même temps que le développement physique de son élève. 4° Contraindre un enfant très vivant à recevoir des leçons vers lesquelles il n'est pas porté parce que son tempérament vif s'y oppose, est dangereux même au point de vue intellectuel; il peut en résulter une antipathie invincible pour l'étude. 5° L'enfant de cinq ans ne doit pas être astreint à un emploi du temps rigide; il doit happer les notions au passage comme l'hirondelle happe en volant les insectes dont elle se nourrit. Vouloir le fixer, c'est inutile pour le moment, dangereux pour l'avenir, c'est cruel, c'est condamnable. L'intelligence se développe, le jugement se forme, l'enfant devient capable d'apprendre, en attendant de devenir mûr pour l'étude.» |
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